Descartes, Leibniz : Les vérités éternelles
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Dans trois lettres à Mersenne de 1630, Descartes énonce une thèse que lui-même qualifie d'extravagante : "les vérités mathématiques, lesquelles vous nommez éternelles, ont été établies par Dieu et en dépendent aussi bien que tout le reste des créatures" (15 avril 1630) Cette thèse de "la création libre des vérités éternelles" a une fonction métaphysique décisive : elle inscrit notre puissance d'entendement sur le mode fini, dans le registre de la puissance du Créateur ; elle assure un lien entre l'attribut divin de l'immutabilité et la physique des lois de la nature (plus précisément du principe de conservation) Leibniz quelques décennies plus tard, ouvrira le "Discours de métaphysique" sur une critique de cette thèse en identifiant le Dieu cartésien à un tyran qui ne peut susciter notre amour : c'est l'incapacité de la métaphysique cartésienne à concevoir un Dieu législateur avec lequel nous puissions entrer en une "société des esprits" que Leibniz entend ainsi mettre au jour. Par là c'est tout le sens d'un Leibniz grand cartésien qui semble être remis en cause. "Texte de couverture
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