Le cerf-volant
  • Date de parution 25/05/2022
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 128 gr
  • ISBN-13 9782253262848
  • Editeur LGF
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Deuil famille Romans français

Le cerf-volant

4.01 / 5 (3311 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Brisée par un drame personnel, Léna abandonne la France et son poste d'enseignante pour partir en Inde, au bord du golfe du Bengale. Un matin, alors qu'elle nage dans l'océan, elle manque de se noyer. Une petite fille qui jouait au cerf-volant court chercher de l'aide.Comment la remercier ?... Âgée de dix ans, la petite travaille dans un restaurant et ne sait ni lire ni écrire. Entourée d'un groupe de filles du village et de leur cheffe, la tumultueuse Preeti, Léna se lance dans un incroyable projet : fonder une école pour tous les enfants du quartier qui en sont privés.Au cœur d'une Inde tourmentée commence une aventure où se mêlent l'espoir et les désillusions, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l'éducation.Un hymne puissant à la sororité. Marie Claire.Bouleversant. Un très beau récit sur la reconstruction et le don. Le Parisien.Un roman généreux et courageux sur l’émanciation des femmes. Le Figaro littéraire.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 25/05/2022
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 128 gr
  • ISBN-13 9782253262848
  • Editeur LGF
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu'à l'aube, lorsqu'elle descend nager dans l’océan indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant.

Mon avis

Trois combattantes, trois rescapées, trois guerrières.

A cet exergue, j’aurais pu rajouter : trois destins de femmes.

Une fois encore, Laetitia Colombani met la condition féminine à l’honneur.


Son nouveau récit se déroule en Inde, où Léna est partie suite à un drame personnel. Elle est dans la ville de Mahäbalipuram dont elle découvre le côté sombre, où chacun lutte pour survivre. Elle veut panser ses blessures, oublier son métier d’enseignante et se faire oublier, essayer d’avancer… Mais la douleur la cloue, la mure, l’étouffe…jusqu’au jour où sur la plage, elle fait une rencontre. Une petite indienne qui, elle s’en aperçoit vite, travaille au lieu d’aller à l’école.

Dans certains pays, naître femme est un handicap, un obstacle majeur pour accéder au savoir et à la liberté. Malheureusement on ne choisit pas et dans ce cas-là, on se doit d’être obéissante et soumise sous peine de représailles.

Léna constate tout cela, se sent impuissante. Puis elle se « réveille », sort de sa torpeur, elle voudrait faire bouger les choses. Elle voit vite que le plus difficile, ce n’est pas l’extrême pauvreté mais le poids des traditions qui pèsent et qui empêchent les lignes de bouger. Bien que malheureux, les habitants n’envisagent pas de renoncer aux coutumes. C’est leur héritage, leur vie, leur essence.

Elle s’attache à la petite fille qu’elle a vue sur la plage et fait une autre rencontre : Preeti. Une jeune femme qui engagée avec les Red Brigades fondée en 2011 par Usha Vishwakarma (n’hésitez pas à aller lire son histoire personnelle). Elles se heurtent et finissent par s’apprivoiser.

Ces trois personnages féminins cheminent sous nos yeux. Chacune se construit pas à pas, hésitant, reculant, renonçant puis repartant en ne perdant pas espoir. Léna est une belle personne, elle a besoin de se raccrocher à la vie comme elle le peut et c’est en Inde qu’elle trouve une raison d’exister.

C’est avec une écriture au scalpel, lumineuse que l’auteur nous décrit leur quotidien, leurs luttes, leurs peurs, leurs espoirs. C’est empli d’une belle sensibilité nous rappelant l’importance de l’éducation. J’ai trouvé ce roman doux et beau, bien documenté (et ça, c’est vraiment intéressant !) et très réussi.

L’école de Léna, Preeti et Lalita

Avec Le cerf-volant Laetitia Colombani retrouve l’Inde de La tresse et nous offre un roman sensible qui conte le parcours d’une femme partie en Inde à la suite d’un drame et qui décide d’y créer une école. Une entreprise très périlleuse.

Léna vit du côté de Nantes où elle se consacre à l’enseignement. Une vocation qu’elle partage avec François, l’amour de sa vie, qui enseigne dans le même établissement qu’elle.

Ce n’est que bien plus tard qu’il nous sera donné de comprendre pourquoi on la découvre en Inde, dans le village de Mahäbalipuram dans le Tamil Nadu quelques minutes avant d’accueillir les élèves qui fréquentent «son» école. Une classe qui consacre un long cheminement, commencé deux ans plus tôt. Elle était alors très loin d’imaginer un tel projet, ce voyage ayant été décidé pour oublier un drame personnel et pour se ressourcer. C’est en nageant au petit jour qu’elle essaie de trouver un semblant de sérénité, mais elle va être emportée par les courants et ne devra son salut qu’à une petite fille qui jouait là avec son cerf-volant et qui a pu donner l’alerte. La troupe de la Red Brigade qui s’entraînait par-là a réussi à la ramener sur la plage. Ce groupe mené par Preeti, entend poursuivre le travail mené par Usha, une jeune fille au caractère bien trempé, qui a décidé de se battre contre les habitudes encore trop bien ancrées qui font de la gent féminine des êtres inférieurs. Grâce à son courage et à son abnégation, Usha a rallié plus de 150000 filles à se défendre en cas de harcèlement ou d’attaque. «Tant que les femmes ne pourront pas marcher dans la rue en toute sécurité, je continuerai à me battre, répète-t-elle en multipliant les pétitions, les marches de protestation, les campagnes dans les lieux publics, les écoles, les universités.»

En sauvant Léna, la petite fille au cerf-volant et la cheffe de brigade vont aussi lui ouvrir les yeux sur la réalité d’un pays que les étrangers méconnaissent totalement, passant leur temps dans les beaux hôtels, les temples et les boutiques, s’offrant une cure ayurvédique, un stages de yoga, un séjour en ashram, à moins qu’ils ne préfèrent les paradis artificiels. Car ici «la drogue est aussi facile à trouver que les noix de coco ou les kiwis. On ne compte plus ces rescapés du New Age qui ont perdu la raison, la santé et ne sont jamais repartis.»

La misère, les castes, l’analphabétisme, le patriarcat et le poids des traditions continuent de faire des ravages. Les Dalits, comme Preeti, sont assignés aux tâches les plus ingrates. «Une soumission institutionnalisée par la religion hindoue qui les place tout en bas de l’échelle des castes, à la périphérie de l’humanité.»

Il ne lui faut guère de temps pour comprendre que Lalita, la fille au cerf-volant imaginée dans La tresse, est exploitée dans le restaurant de plage où elle travaille. À dix ans, elle ne sait ni lire ni écrire. Mais Léna a senti qu’elle avait du potentiel. Elle va alors se battre pour pouvoir gagner quelques heures et lui donner quelques cours.

C’est le début d’un long combat, semé de nombreuses embûches, qui va conduire à ce projet d’école.

Une fois de plus, Laetitia Colombani réussit à placer la sororité et la solidarité au cœur de ce roman où trois générations différentes, où trois femmes d’horizons totalement opposés vont se retrouver et s’affronter, mais surtout s’allier pour un but commun. Pour construire un monde meilleur. Le scénario est parfaitement construit et les rebondissements habilement amenés. Ajoutons que ceux qui trouveront l’histoire trop belle pour être vraie que ce roman fait suite à un voyage effectué en février 2020 par la romancière. Elle répondait à l’invitation d’un instituteur très touché par la tresse et souhaitait lui montrer l’école qu’il avait réussi à ouvrir après avoir surmonté bien des problèmes. Et prouvant que là où il y a une volonté, il y a un chemin pour ces nouvelles Victorieuses.

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