Et, refleurir
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La Camerounaise qui voulait réaliser ses rêves
En choisissant de romancer la vie de sa grand-mère pour son premier roman, Kiyémis nous raconte le destin d’une femme camerounaise du village de Nyokon en 1954 jusqu’à Paris aujourd’hui. L’occasion d’étudier le statut de la femme dans les deux pays mais aussi de décliner avec force la thématique de l’exil, du patriarcat, du sexisme et du racisme. Le tout avec poésie et une belle soif de vivre.
Pour vivre, toute la famille d’Andoun travaille aux champs. De longues heures durant, elle sème, plante, récolte. Un travail usant qu’elle n’aime pas. Mais, elle fait comme toutes les autres. Et chante pour se donner du courage. « Sa grande sœur Madeleine, sa petite sœur Monique, sa cousine Marthe, d’autres fillettes encore, en pagne aussi, entonnaient le même chant d’encouragement. C’était le chant de celles qui savent qu’elles vont rester des heures courbées, sur le champ des hommes. »
La situation va cependant changer le jour où Madeleine trouve un mari. « La famille du marié était l’une des premières familles de Nyokon à avoir quitté les champs pour aller en ville. Le fils était devenu un maître d’hôtel, à l’Akwa Palace. » Andoun part la rejoindre dans la grande ville pour y suivre des études. Mais son beau-frère la considère plutôt comme une employée de maison et elle doit déchanter.
La belle jeune va pourtant attirer les regards et être invitée à une soirée où Roger, un jeune militaire, la séduit. Encore naïve, elle se laisse caresser, embrasser et dépuceler. Quelques semaines plus tard, elle va constater qu’elle est enceinte et demander au père de prendre ses responsabilités. Roger va se défiler et laisser le champ libre à Isaire Koundéré, un pauvre pêcheur qui voit l’avantage à épouser cette fille-mère. Il conclue le marché avec son père, mais Andoun se refuse à cette union, à se voir, elle et sa fille Freya, sentir le poisson en permanence. Aussi décide-t-elle de prendre la fuite et de trouver un emploi capable de lui fournir de quoi les faire vivre. Après avoir travaillé dans un institut de beauté, elle va développer une activité de massage à domicile et trouver une certaine aisance financière. Ce qui lui permet tout à la fois de repousser Koundéré lorsqu’il l’a retrouve – « Je ne repartirai pas avec toi, jamais. J’ai fui une fois, je fuirai une autre fois, encore et encore. Je prendrai ma fille, le soir, et je partirai de nouveau. Je ne me fatiguerai pas, tu sais, je suis jeune. Chaque nuit, tu dormiras en sachant que je veux fuir » – et de solliciter un double visa pour aller en France étudier les soins esthétiques.
Grâce à sa volonté farouche, elle parvient à ses fins et emménage chez son frère et sa belle-sœur. Mais à nouveau son Eldorado se transforme en enfer. À nouveau, elle prend la fuite. « La réalité était sombre. Elle n’avait plus rien. Plus de passeport, plus d’économies, plus de lien avec son frère, aucun moyen de rentrer au Cameroun et à peine de quoi vivre ici. Elle eut soudain très froid. La panique se répandit dans ses veines, sa vue se troubla et des larmes se mirent à couler toutes seules. »
Un ami accepte l’héberger avec sa fille dans une chambre de bonne. Elle doit se contenter de petits boulots, des ménages ou encore un poste de garde-malade et va parvenir à sortir la tête de l’eau.
Kiyémis a choisi de courtes poésies en vers libres pour agrémenter ses fins de chapitres. Ils disent les rêves et les souffrances, les espoirs et les chants qui traversent Andoun, devenue Anne-Marie en France. Des rêves au milieu de fleurs jaunes.
« Les fleurs jaunes, encore.
La terre rouge, encore.
Les chants de sa mère, de ses sœurs. Encore. »
Une manière originale de donner encore davantage de relief à son propos, mais aussi de passer de la réalité – souvent implacable dans sa dureté – aux forces de l’esprit. Elles permettant de réagir face au sexisme, à cet homme qui sans vergogne prend l’innocence d’une jeune fille et refuse d’assumer son acte, au racisme, quand la couleur de peau devient un critère d’exclusion, et au poids des traditions patriarcales que, j’en suis convaincu, Kiyémis n’a pas fini de combattre.
NB. Tout d’abord, un grand merci pour m’avoir lu jusqu’ici ! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
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