La Machine (Katia Lanero Zamora)
  • Date de parution 05/01/2017
  • Nombre de pages 300
  • Poids de l’article 432 gr
  • ISBN-13 9782376863373
  • Editeur ACTUSF
  • Format 200 x 140 mm
  • Edition Grand format
Fantasy Dystopie et Uchronie Ouvrage de référence de l'auteur Anticipation

La Machine (Katia Lanero Zamora) Tome 1 La Machine, tome 1

3.97 / 5 (99 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Nés dans le confort de la famille noble des Cabayol, Vian  et Andrès sont deux frères inséparables. Mais dans un  pays où la révolution gronde et où les anciens royalistes  fourbissent leurs armes pour renverser la toute jeune  République, ils vont devoir choisir leur camp... Grande  fresque familiale où les batailles politiques rejoignent les  bouillonnements personnels,  La Machine  est une œuvre  forte, absolue et puissante.Après son roman très remarqué  Les Ombres d’Esver, Katia  Lanero Zamora nous y dessine des destins inoubliables.

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  • Date de parution 05/01/2017
  • Nombre de pages 300
  • Poids de l’article 432 gr
  • ISBN-13 9782376863373
  • Editeur ACTUSF
  • Format 200 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

La machine est un diptyque signé Katia Lanero Zamora. Le premier tome Terre de sang et de sueur vient de paraitre dans la collection Les trois souhaits chez Actusf. Le roman se déroule dans un monde différent du notre, mais très fortement inspiré par lui et on reconnait sans mal en toile de fond l’Espagne des années 1930 et la guerre civile qui a frappé ce pays. Le roman peut être classé comme une allégorie politique.

L’histoire se déroule à Panîm, pays imaginé par l’autrice. Dans cette contrée, la royauté a été renversée quelques années auparavant et une République est en train de se mettre peu à peu en place. Mais rien n’est simple, les riches ont toujours des privilèges et les plus démunis ont faim et veulent plus d’égalité. Le parti de la Machine (plutôt extrême gauche) réclame plus d’égalités entre ceux qui travaillent les terres et ceux qui possèdent le foncier, et demandent qu’une partie des terres leur soient attribuées. Mais à Panîm comme ailleurs, les nobles ne cèdent pas facilement et ont le soutien de l’église de l’Incréé. Les grèves et les mécontentements s’amplifient jusqu’à atteindre bientôt un point de non retour.

Plusieurs éléments dans la description du pays rappellent l’Espagne des années 1930: le contexte politique, les noms de personnages ou de villes, la corrida….L’autrice a ainsi créé un univers fictif en le calquant sur une période de notre histoire afin de raconter son histoire et ce conflit au travers de personnages imaginaires. Ainsi il ne faut pas s’attendre à du surnaturel dans ce roman, il n’y en a pas. Katia Lanero Zamora a aussi pris soin de nuancer les différentes idées de chacun par petites touches. Je pense notamment au rôle joué par la belle mère des 2 héros et par sa famille, ou encore aux conversations entre Andrès et Danielo.

Même si le contexte politique a une grande importance dans le roman, La machine est surtout une histoire de famille et celle de deux frères, Vian et Andrès Cabayol. La famille Cabayol fait partie des grands propriétaires bourgeois. Les deux frères ont toujours été très proches même si en grandissant leurs idées et intérêts ont évolué différemment. Andrès, l’ainé, partage les idéaux révolutionnaires de la Machine et fréquente ceux qui sont appelés « les ongles sales », au désespoir de son père. Vian rentre plus dans les conceptions paternelles et va partir combattre pour son pays. Au travers du destin de ces deux hommes, l’autrice va nous raconter les grands bouleversements qui troublent le pays et ce qui a amené à la guerre civile. La relation entre les deux frères est touchante et belle. On s’attache très vite à eux, à ce qui fait leurs différences, leurs forces, à ces êtres pris malgré eux dans un conflit qui les dépasse. Katia Lanero Zamora raconte une histoire de famille en plein conflit, l’histoire de deux frères pris dans une période très difficile. Le roman parle ainsi de l’Histoire, de sa marche implacable au détriment de tout. C’est un sujet délicat mais extrêmement bien traité par l’autrice qui arrive à poser son thème, ses personnages dans un roman bien construit et au ton juste. Une seule chose reste à dire: elle arrive quand la suite ??????

Ce premier tome de La machine de Katia Lanero Zamora est ainsi une très belle lecture racontant une histoire tragique et délicate avec le ton juste. Le roman est rythmé comme il faut avec une écriture fluide, des personnages bien campés et attachants. Une belle réussite qui donne envie de connaitre la suite rapidement.

Un conseil enjoué de l’ours inculte, à défaut d’être une réelle garantie – c’est important de ne pas se faire d’illusions dans la vie – est systématiquement pour moi un excellent signe. Croyez bien que je note l’ironie mordante de me lire dire du bien d’un autre blogueur, étant donné que je n’en lis quasiment jamais. La faute à ma politique de virginité littéraire systématique dans le cadre de découvertes, et à ma flemme absolue de lier les travaux de mes pairs à mes propres chroniques ; j’ai le culot de penser que mon inconstance sur ce sujet est un tant soit peu compensée par mon honnêteté et ma transparence. C’est léger, mais ça compte pour moi : je ne fais pas semblant. Les textes, rien que les textes, et mon rapport plein et entier avec eux. Or, comme je sais que ce rapport peut beaucoup trop facilement être perturbé par les avis et opinions des autres à leur propos, je préfère m’éviter de savoir de quoi il pourrait être question avant de m’y mettre, pour au moins me sentir libre de tout regard extérieur au moment de juger ce que j’ai sous les yeux.

C’est plus fort que moi : lire une interprétation préalable ou un lien émotionnel intime à un quelconque aspect d’une potentielle lecture, je ne pourrais jamais l’oublier au moment de m’y confronter moi-même, et ça parasitera forcément ma lecture ; et j’aime pas ça. D’où l’idée obstinée de ne lire que ce dont j’ignore le maximum, en dehors de quelques exceptions choisies, triées sur le volet.

Mais après, alors là, c’est différent. Ce qui nous amène au copain ursidé susnommé. Sans le moindre doute l’un de mes bloggeurs favoris, dont le style décomplexé et la candeur velue sont des inspirations à chaque fois que je le lis, et que je tente d’émuler et de faire vivre ici à ma manière. Mais qu’à cause de mes obsessions virginales, je ne peux de fait pas lire aussi souvent que je voudrais, en dépit de nos goûts similaires mais pas trop, juste assez proches pour que je puisse faire confiance à son jugement tout en pouvant éviter certaines de ses recommandations en toute connaissance de cause, pouvant identifier les quelques différences essentielles qui séparent nos passions littéraires. Et ça sans citer évidemment son attachement exagéré à la fantasy, le même qu’il peut sans doute me reprocher envers la science-fiction. Personne n’est parfait.

Bref, je m’égare. Tout ça pour dire que les quelques cris du cœur de mon plantigrade favori envers la lecture du jour ont été ceux qui m’ont convaincu de m’en porter acquéreur le jour où j’ai décidé d’acheter quelques ouvrages estampillés ActuSF pour tenter de participer comme je pouvais à leur élégie, aussi temporaire qu’elle fut. Ça faisait longtemps que je n’avais pas pu lire l’ours à propos d’un bouquin qu’on aurait lu tous les deux, alors je me suis dit qu’il était temps quand je l’ai revu popper dans son bilan de l’année 2023.

Ça et puis surtout il fallait que je fasse de la place sur mon étagère, et un dyptique aussi généreux en volume, ça ne pouvait pas faire de mal à enlever, que ce soit bon ou mauvais.

Par chance, l’ours avait (encore) raison : c’était très bien. Et bonus, c’était très bien de manière super intéressante pour moi.

L’intro est finie, on peut enfin parler des trucs pour lesquels vous êtes venu·e·s au départ ; me remerciez pas, ça me fait plaisir.

Andrès et Vian sont les deux fils du Duen Colin Cabayol, riche propriétaire terrien au sein de la toute jeune République de Panîm. Si Andrès est un esprit libre aspirant à faire de la fortune de son nom une richesse à partager, Vian est plutôt un fils modèle, torturé par les aspirations contraires, entre son envie de faire bien et son rapport compliqué à son frère. Or, des troubles commencent à faire bouillir le pays, la température montant de plus en plus entre les royalistes cachés dans l’ombre, décidés à revenir à la monarchie, et les machinistes, partisans d’un nouveau parti politique bien déterminé à faire entrer Panîm dans la modernité.

Comme de coutume, commençons là où ça aurait pu coincer avant d’aborder là où ça s’est bien passé. Je ne dirais pas que j’ai particulièrement lutté, au contraire d’autres ouvrages m’ayant laissé sur ma faim ; mais j’ai pu, au début de ma lecture du moins, craindre un tantinet quelques défauts avec lesquels j’ai malheureusement, désormais, mes habitudes, au moins verbalement. Comprenez par là que si j’ai désormais établi clairement Mes vrais enfants ou Vers les étoiles comme des mètres étalons de romans envers lesquels je n’ai pas de réels reproches objectifs à formuler mais qui ne savent pas provoquer mon adhésion ; j’ai au moins maintenant l’avantage immense d’avoir suffisamment identifié leur littérotype à mes yeux pour pouvoir verbaliser précisément mon problème avec eux.

Et de fait, pendant un bon tiers de ce premier volume de La Machine, j’ai craint qu’on était là-dedans : dans un roman où les difficultés n’en sont pas réellement, où les obstacles ne sont que des formalités pour des héro·ine·s irréprochables, faisant face à une opposition bête et méchante, symbole de choses vilaines mais pas vraiment embêtantes pour les gens purs de cœur et d’esprit. Je l’ai craint, oui, cette littérature un peu trop belle pour être honnête, plus vectrice de bons sentiments que d’une histoire sachant réellement me captiver, parce que simplement trop vouée à une inexorable happy end faisant fi de toute forme de trauma ou de décisions difficiles, à prendre ou à subir. Ces histoires là, aussi bien écrites soient-elles, elles ne savent pas me parler ; j’en vois trop les coutures, et surtout, je n’y crois pas. Je ne peux pas y croire, parce que paradoxalement, en dépit de leur volonté de coller à la vie, elles s’en éloignent trop à mes yeux pour que je m’y projette ; ça ne peut pas être aussi simple.

Alors voilà ; je trouve effectivement l’argument Imaginaire de ce roman assez faible. On dépasse à peine une simple translation historique spatio-temporelle, et je dois bien dire que mon estomac conceptuel est resté sur sa faim, concernant la distance créatrice mobilisée par l’autrice ; ce qui a sans aucun doute participé à ma dubitation initiale. Si je voyais clairement l’intention dramatique, j’avais un peu plus de mal à voir l’intérêt d’un récit aussi conceptuellement plat.

Sauf que j’ai fait confiance à l’ours, et évidemment à l’autrice : il y avait forcément quelque chose d’autre à aller chercher là dessous. En dépit de mes craintes dans le traitement parfois un peu superficiel ou caricatural de certains enjeux, je sentais poindre sous l’ensemble un réel potentiel. Quelque chose, je ne savais trop quoi, mais une braise de supplément d’âme, un élément quelconque qui ne demandait qu’à réellement éclore sous mes yeux pour me convaincre que je tenais effectivement un ouvrage assez singulier pour susciter un réel enthousiasme.

C’était indubitablement bien écrit et mené, en dehors de quelques dialogues un poil trop écrits, et surtout, il faut bien le dire, dans l’ensemble, ça fonctionnait vraiment bien. Je n’étais évidemment pas touché, parce que je suis qui je suis, mais sincèrement, j’étais déjà prêt à pouvoir dire sans la moindre honte que ce roman était excellent, mais simplement pas pour moi, trop empreint d’enjeux émotionnels m’étant étrangers, et d’un manque cruel d’altérité pour mon appétit. Un simple cas d’incompatibilité d’humeurs et d’ambition littéraire. Frustrant, un peu, mais vraiment pas grave.

Sauf que ça, c’était seulement les deux premiers tiers. Parce qu’après deux tiers de mise en place bien propre des enjeux et des personnages, après deux tiers d’un attachement discret mais solide, après deux tiers lancinants d’une tension larvée mais super bien maîtrisée qui nous a fait tenir jusque là, Katia Lanero Zamora fait péter les digues. Et elle fait pas semblant. D’un coup, j’ai compris de quoi il était question, ou du moins de quoi il allait être question. Je le savais déjà, d’une certaine manière, mais à l’instar d’une partie de ses personnages, je croyais encore qu’il était possible d’éviter ce qui allait arriver, que tout cela n’était peut-être pas si grave, qu’on allait pouvoir s’arranger. Ou plutôt, je me suis laissé endormir par la monotonie grisâtre d’un monde semblant léthargique, coincé dans son inertie molle, tout comme la majorité des gens de Panîm (sans m’ennuyer, hein, je parle de façon figurative). Et paf, d’un coup, l’absence de distance résonne différemment. Elle fonctionne à un autre niveau. Et force est de reconnaître que là, je suis bien accroché ; que mes reproches initiaux ne comptent plus du tout, en tout cas pas du tout avec la même intensité que les compliments que je pourrais formuler.

Là je tiens un récit dont les enjeux me parlent, où tout n’est pas trop beau pour être vrai, et surtout, où si happy end il y a, il y a peut de chance pour que je le crois gratuit ; il va falloir que certains personnages bossent très dur pour y avoir droit. Et ça, je veux le lire. Très fort.

C’est balaise, ça. Ce genre de slow burn littéraire. J’en ai pas lu des masses d’aussi bons, je crois. En tout cas très peu qui me fassent refermer un tome 1 avec l’absolue certitude de vouloir lire le tome 2, au moins pour savoir exactement où on va. Je ne peux pas encore jurer avec une absolue certitude que mon attachement aux personnages ou à leurs destinées soit intact à l’arrivée, mais j’ai envie d’y croire, ce qui est suffisamment rare pour être signalé. Et puis mince, ça fait du bien, des bouquins comme ça, capables de nous balader aussi habilement, de complètement nous blouser : nous faire croire qu’on va au point A, avant de se retrouver au point B sans trop comprendre comment on est arrivé là, avec toujours la satisfaction chevillée au corps.

Merci l’ours, on se retrouve très vite pour le T2.


Synopsis

Nés dans le confort de la famille noble des Cabayol, Vian et Andrès sont deux frères inséparables. Mais dans un pays où la révolution gronde et où les anciens royalistes fourbissent leurs armes pour renverser la toute jeune République, ils vont devoir choisir leur camp…

Grande fresque familiale où les batailles politiques rejoignent les bouillonnements personnels, La Machine est une œuvre forte, absolue et puissante.


Avis lecture

Mais par où commencer ?!

Si vous me suivez sur Instagram, vous savez d’ores et déjà à quel point cette lecture fut marquante. Exceptionnelle. Inégalable. C’est au-delà du coup de cœur ! Certainement l’une des meilleures histoires de rébellion que j’ai jamais lues !

Certes, je suis très friande du genre. Mais La Machine a quelque chose en plus. Quoi donc ? Eh bien, c’est difficile à dire, mais je pense que les points de vue des héros – deux frères qui prennent des directions opposées – permettent de traduire avec justesse toute la complexité d’une lutte sans merci entre classes sociales. Ils ne sont que des pions sur l’échiquier du pouvoir, pourtant leurs émotions les ont rendus grands à mes yeux, tout simplement parce qu’elles sonnent vrai. C’est de cette façon que Katia Lanero Zamora décrit les prémices d’une guerre civile d’une ampleur considérable…

Avant d’aller plus loin, je tiens à remercier les éditions ActuSF pour l’envoi de cette duologie qui me restera encore longtemps en mémoire !


De la fantasy politique, oui mais…

Je l’ignorais avant de me plonger dans ce premier volet, mais le récit est directement inspiré de la guerre d’Espagne. Bien sûr, les lieux, les noms et les événements sont différents, mais l’on retrouve sans doute possible la culture espagnole (notamment la corrida) et même certains mots tirés de la langue. Je suis certainement passée à côté d’autres références, ma connaissance de cette période historique se limitant à ce que j’en ai appris en cours. Autrement dit, pas grand-chose…

Alors, oui, c’est de l’imaginaire, parce que le monde est imaginaire. Du reste, le tout est fondamentalement réaliste. Il n’y a nul monstre assoiffé de sang, nulle magie toute-puissante pour vaincre l’ennemi. D’ailleurs, l’ennemi a-t-il été clairement identifié ? Voilà peut-être le plus grand enjeu de La Machine


Si un frère gagne, l’autre perd

Ce n’est pas dit de manière explicite dans le synopsis, néanmoins vous pouvez aisément deviner que les frères Cabayol ne partagent pas les mêmes aspirations. Andrès, l’aîné, est à couteaux tirés avec son père, riche propriétaire terrien qui refuse de céder face aux revendications de ses ouvriers. Vian, le cadet, semble davantage en accord avec la vision de ce dernier qui le destine à une vie de militaire – haut gradé, cela va de soi.

Bien que très différents, et en dépit de nombreuses disputes, les deux frères sont très proches l’un de l’autre. Une relation sublimée par la plume toute en finesse de Katia Lanero Zamora qui parvient à en capturer l’essence dans ses mots, d’autant qu’elle nous offre quelques retours dans le passé afin de nous expliquer les événements marquants de leur enfance. Et, sincèrement, c’était tout aussi passionnant que l’intrigue au présent !

Personnellement, je me suis davantage retrouvée en Vian. Son envie de faire les choses bien, de répondre aux attentes paternelles, même si cela signifie renier les siennes, m’a beaucoup émue. Quant à Andrès, il me paraissait surtout centré sur son amour tumultueux avec Léandra, une jeune ouvrière gagnée à la cause machiniste. Spoiler alert : je me trompais lourdement, toutefois je réserve cette partie à ma chronique du second tome…


La Machine, c’est quoi au juste ?

C’est l’instrument du changement. Une véritable justice sociale, politique et économique. Une meilleure répartition des richesses. Après tout, pourquoi certains devraient-ils mourir de faim, quand d’autres possèdent trop de terres pour toutes les cultiver ?

Vous trouvez le scénario classique ? C’est vrai, l’auteure n’a rien inventé. Et pourtant ! J’en ai lu des histoires de révolte, mais aucune n’est aussi forte que celle-ci. La puissance de la rébellion machiniste, la justesse des émotions des frères Cabayol, la vérité dans les propos de Katia Lanero Zamora. J’ai tout vécu comme si j’y étais. Une vraie claque !


Impossible de m’arrêter là !

Et oui, La Machine est une duologie (OUF !). Sans surprise, j’ai donc choisi d’enchaîner avec le deuxième opus, ce qui ne m’arrive quasiment jamais, même avec un premier volet coup de cœur. Peut-être cela vous permet-il de mesurer l’impact de cette lecture. Quoique… Même moi, je ne le mesure pas encore, quelques semaines après, c’est vous dire.

Bref, préparez-vous pour la chronique du tome 2 qui sera tout aussi dithyrambique !

Ecrivaine et scénariste, Katia Lanero Zamora louvoie entre la littérature et l'audiovisuel. Après deux albums jeunesse, parus respectivement en 2010 et 2011, elle enchaîne avec une trilogie fantasyChroniques des Hémisphères en 2012, puis signe, en 2018, un one-shot fantasy avec Les Ombres d'Esver, publié aux éditions ActuSF. En 2021, paraît d'ailleurs chez le même éditeur, le premier tome d'un dytique, intitulé La Machine qui emporte de suite l'adhésion du public et rafle même le prix Ouest Hurlant des lycéens

Alors que le second volet sort ce mois-ci, je me plonge enfin dans cette fiction politico-sociale de haut vol. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

A Panîm, les frères Cabayol, Andrès et Vian empruntent deux voies différentes. Si le cadet, Vian, a fait ses classes militaires et s'apprête à servir son pays sous le drapeau, l'aîné, lui, est un électron libre qui a préféré rejoindre les rangs du peuple opprimé. Face à l'intransigeance d'un père, seigneur en ses terres et un pays au bord de l'insurrection, quel destin vont-ils embrasser ? Suivront-ils les désirs de leur cœur ou au contraire, se laisser juste porter par les événements ? 

Mon avis :

Pour poser le décor de sa cité fictionnelle de Panîm, Katia Lanero Zamora s'est clairement inspirée de l'Espagne de la première moitié du XXe siècle, marquée par l'instauration de la Seconde République espagnole de 1931 à 1939, obligeant le roi Alphonse XIII à l'exil. Or, ce régime politique va connaître une forte instabilité, due à la guerre civile, permettant au général Francisco Franco de s'emparer du pouvoir. Ainsi, on retrouve des similitudes avec ces faits historiques puisqu'une toute jeune république a pris la suite d'une monarchie despotique entre ces lignes. Pour autant, le calme ne règne pas dans le pays car l'aristocratie demeure attachée à ses prérogatives refusant l'idée d'un partage équitable. Il en résulte une montée de la colère populaire. Des tensions éclatent face à l'inertie des réformes économiques et sociales promises. Or, c'est dans ce climat insurrectionnel que Katia Lanero Zamora plonge ses personnages. 

Elle nous attache donc aux pas de deux frères à la personnalité dissemblable et pourtant liés par un amour profond. On prend la mesure de la force du lien qui les unit au fil des chapitres car l'autrice a parsemé son récit de flashbacks notables de leur enfance. Ce sont autant de moments forts cousus de tragédies, de traumatismes et de facéties qui nous éclairent sur les adultes qu'ils sont devenus. Ainsi, on comprend la nature révoltée d'Andrès qui a assisté, impuissant, à l'injustice faite au peuple en jouant, notamment, avec les démunis. Maintenant qu'il est devenu un jeune homme, on ne s'étonne pas de le voir progressivement couper les ponts avec son père car il rejette ce qu'il incarne, un riche parvenu devenu sans scrupules qui exploite la misère pour maintenir son rang. Andrès est un écorché vif au caractère affirmé qui, en dépit de l'adversité, sait ce qu'il veut. Il embrasse donc la cause des insurgés au risque de se mettre en danger parce que celle-ci lui semble juste. Il en va différemment pour Vian qui a grandi dans l'ombre écrasante de son père et de son frère. De nature réservée, observateur plutôt que frondeur, Vian n'agit que pour plaire aux souhaits de son père. Par amour pour lui et dans l'espoir de faire naître dans ses yeux la même fierté qu'il porte à son aîné en dépit de ses nombreux coups d'éclat, Vian accepte d'occuper la place du fils modèle par le truchement d'un mariage arrangé ou l'exemplarité d'une brillante carrière militaire. Pourtant, il exècre cette image du fils prodige car un sentiment d'injustice bouillonne dans ses veines et une soif de liberté embrase son cœur. Lui aussi voudrait vivre aussi librement que son frère, complètement détaché de cette pression sociale qui l'étouffe un peu plus chaque jour. Vian est finalement un garçon surprenant qui s'avère plein de ressources car il est capable de se tracer un chemin au milieu des embûches de la vie. Par leur dualité et leur complémentarité, ils captent immédiatement l'attention des lecteurs qui se retrouvent totalement chamboulés face à leurs destins tourmentés. 

La Machine est une saga familiale qui s'entremêle habilement à des intrigues politiques bien ficelées. Au fil de notre lecture, les émotions se bousculent pour nous faire, tantôt trembler, tantôt pleurer pour ces deux frères si attachants. 

En conclusion :

A travers La Machine, Katia Lanero Zamora porte un récit brûlant, émaillé par une lutte sociale, marquée du sceau de la détermination et de l'espérance. C'est un texte puissant porteur d'idéaux toujours d'actualité où que l'on soit sur terre. A bientôt pour la suite !


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