La Machine (Katia Lanero Zamora)
  • Date de parution 22/03/2023
  • Nombre de pages 120
  • Poids de l’article 402 gr
  • ISBN-13 9782376865742
  • Editeur ACTUSF
  • Format 200 x 140 mm
  • Edition Grand format
Fantasy Dystopie et Uchronie Ouvrage de référence de l'auteur

La Machine (Katia Lanero Zamora) Tome 2 Les fils du feu

4.43 / 5 (38 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Après des mois de tension, la guerre civile s’est abattue sur Panîm et l’enfer se déchaîne sur ses habitants. Les troupes de la toute jeune république et celles des anarchistes de La Machine tentent de résister à l’armée des royalistes, mieux financée et mieux équipée. Dans ce tourbillon sanglant, la famille Cabayol a littéralement explosé. Les deux frères, Andrés et Vian, sont dans des camps opposés. Un face-à-face mortel malgré l’amour qui les unit. Une histoire de sang, de batailles, de fièvre et de révoltes !<br /><br /> Le deuxième et dernier tome d’une histoire magnifique !<br /> <br /> Conseillère série pour la RTBF, Katia Lanero Zamora est une autrice pleine de talent. Elle nous propose avec La Machine un récit en deux tomes qui marquera les lecteurs. Le premier tome a eu le prix Lycéen de l’Ouest Hurlant et a été sélectionné pour le Prix imaginales des Bibliothécaires et pour le Prix Macondo des lycées français d’Amérique du Sud.

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  • Date de parution 22/03/2023
  • Nombre de pages 120
  • Poids de l’article 402 gr
  • ISBN-13 9782376865742
  • Editeur ACTUSF
  • Format 200 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

La machine est un diptyque signé Katia Lanero Zamora. Le premier tome, Terre de sang et de sueur a été publié en février 2021 dans la collection Les trois souhaits chez Actusf. Le second volume s’intitule Les fils du feu, et a été publié le 22 mars dernier, toujours chez le même éditeur. Les romans peuvent être classés dans la catégorie allégorie politique dans la mesure où ils se déroulent dans un monde différent du notre, mais très fortement inspiré par lui. On reconnaît en effet sans mal en toile de fond l’Espagne des années 1930 et la guerre civile qui a frappé ce pays. Bien entendu, cette chronique portant sur un tome 2, elle risque de contenir des spoilers et il faut avoir lu le premier avant de lire celui-ci.

Nous sommes toujours à Panîm où la guerre civile s’installe, frappant le pays en plein cœur. L’horreur de la guerre marque les familles et les déchire comme c’est le cas pour les Cabayol. Les deux frères, Andrés et Vian sont dans des camps opposés et leurs parents ont quitté le pays. Le conflit fait rage, les morts sont nombreux, la vie humaine a peu de prix. Dans chacun des camps, il y a du bon et du mauvais, et surtout rien n’est noir ou blanc. Les différentes factions sont en conflit, avec les jeux de pouvoir au mépris des vies humaines. L’armée est chargée de traquer les dissidents, et les Machinistes essayent de continuer à luter coûte que coûte. Vian est plus que jamais partagé entre ses désirs et ses devoirs, il est en proie à des hallucinations et à de nombreux questionnements qui le torturent. Andrés est aussi partagé entre sa vie de famille et ses convictions profondes. D’autant plus que les deux hommes ignorent complètement ce qui est arrivé à l’autre.

A travers l’histoire de la famille Cabayol, Katia Lanero Zamora parle des horreurs de la guerre, des traumatismes qu’elle engendre, et elle explore aussi les ressorts psychologiques utilisés par le pouvoir. Cette guerre est d’autant plus marquante qu’elle se déroule dans un même pays et fait s’affronter des personnes de mêmes familles, des amis, des connaissances. L’autrice aborde aussi la mise en œuvre des doctrines idéologiques par le pouvoir prêt à déshumaniser l’ennemi pour le vaincre. Ces éléments sont malheureusement toujours d’actualité et sont ainsi d’autant plus émouvants.

Les personnages sont toujours aussi bien décrits, intéressants et attachants. Pour mieux les cerner, l’autrice a recours à des retours en arrière dans le passé de la famille Cabayol, retours qui permettent de mieux comprendre la psychologie des personnages. La plume de l’autrice est fluide, immersive et juste.

La machine est ainsi un très beau diptyque qui aborde le sujet difficile de la guerre civile au sein d’un pays. Le roman est très bien écrit, d’une grande justesse et porté par des personnages émouvants.

Un de mes défauts dans la vie, c’est de régulièrement commencer des choses pour ne pas les terminer. Ça s’applique évidemment à mes lectures et à toutes les sagas, trilogies et même certains diptyques, commencé·e·s mais jamais terminé·e·s, quand bien même le début aurait été prometteur. Et j’aime pas ça. Alors quand j’ai fini le premier tome de La Machine, je me suis promis de pas laisser traîner trop longtemps, cette fois, mince.

Et donc voilà, j’ai fini. Et je suis là pour vous dire qu’en dépit d’un second tome faisant globalement montre des mêmes qualités cardinales que son prédécesseur, je suis franchement déçu.

J’ai très vite compris que ça n’allait pas aussi bien se passer que la première fois en lisant la transition directe faite entre ce tome et le précédent par une très longue ellipse et un déroulé narratif de nouveau assez lent ; après le crescendo final venant couronner de succès le slowburn du premier volume, je n’étais pas préparé à de nouveau devoir lire une longue mise en place préalable à une accélération finale. Pour le dire clairement, j’ai trouvé que ces Fils du feu, globalement, manquaient assez cruellement d’intensité, tout en manquant, paradoxalement, d’ampleur ; ce qu’on pourrait résumer à un problème général de rythme, finalement. Je ne peux toujours pas dire que je me suis ennuyé, non, puisque je suis allé au bout sans aucun problème et avec fluidité ; mais j’ai trouvé que l’autrice n’avait pas su gérer correctement les instances d’accélération et de ralentissement de son intrigue, passant parfois beaucoup trop vites sur des scènes nécessitant plus d’efforts, ou s’appesantissant sur des détails qui n’en méritaient peut-être pas tant. On a certes le droit à beaucoup de séquences très réussies ou à d’autres un tout petit peu moins mais qui fonctionnent à plein au bénéfice de la longue construction préalable de la structure du roman ; mais il n’empêche qu’après un tome entier de mise en place puis une explosion, je m’attendais à une conclusion à la hauteur de cette explosion, pas à exactement la même structure en crescendo final après deux tiers de mise en place.

D’autant que cette redondance structurelle cause à mes yeux des échos négatifs dans la narration, qui pendant un temps, à force de vouloir à tout prix ménager son suspense et son dernier tiers, en vient un peu à tourner en rond, sur ses idées comme sur le fonds de ses événements ; me ramenant logiquement aux problèmes de rythme que je citais plus haut. Parce que le plus gros problème de ce volume à mes yeux, c’est sans doute son déséquilibre assez évident entre les ambitions créatives et évocatrices de l’autrice et le volume qu’elle s’est allouée. Trop de scènes et d’idées à caser, entre les trajectoires purement humaines de ses protagonistes et les trajectoires géopolitiques du pays qu’ils habitent, pour un roman de fait précipité dans l’exécution de la plupart d’entre elles. Comme souvent pour moi : trop de lièvre à chasser, et aucun réellement attrapé au final. Enfin pas vraiment, je suis un peu injuste. Les histoires d’Andrès et Vian, pour un cœur un peu moins pétrifié que le mien, sont émouvantes en dépit de mes reproches techniques ; et de la même manière, le propos politique du roman reste tout à fait pertinent, quoique un brin caricatural par moments, ou complètement abusé en une instance précise qui m’a fait lever les yeux au ciel et gémir ostensiblement.

Le truc en fait, je crois, c’est que le squelette général de tout le diptyque est impeccable mais manque juste de chair dans ce deuxième tome pour parvenir à réellement me convaincre. Ses événements sont sans doute les bons à raconter dans l’optique des ambitions de l’autrice, mais il manque à l’ensemble une certaine amplitude pour en quelque sorte mériter certaines de ses scènes et séquences les plus marquantes. C’est sans aucun doute à mettre sur le compte de mon éternelle clinicité littéraire, si j’ose dire, mais j’ai trouvé que certaines scènes se voulant particulièrement émouvantes ou éprouvantes manquaient pour moi d’une mise en place spécifique pour toucher à une réelle émotion plutôt qu’à une idée d’émotion. Pour chacune de ces scènes, je voyais tout à fait l’intention de Katia Lanero Zamora, et la narration était à chaque fois adéquate, mais la superficialité de la préparation due à la démultiplication des enjeux dans un volume trop restreint me faisait me dire qu’il y avait un goût de trop peu. Ou, dans le cas de la conclusion, un arrière-goût amer : si je comprends et salue l’intention de l’autrice d’en arriver là et de la manière qu’elle a choisie, j’ai trouvé que c’était presque trop facile, trop rapide ; curieusement, que ça manquait de contexte et de préalables. J’aurais pu y croire avec une construction plus riche et plus exigeante, au long cours ; là, c’était trop subit. Presque naïf, ce qui ne colle pas avec le reste du récit à mes yeux.

Bêtement, je pense qu’avec une structure un peu révisée et une plus grande amplitude narrative, courant probablement sur trois tomes plutôt que deux, en prenant plus son temps pour développer certains des aspects les plus intéressants de son œuvre, et surtout en évitant quelques écueils un peu évidents, l’autrice m’aurait pleinement convaincu.

Comme souvent, heureusement, je ne peux pas dire que ce roman soit mauvais ou une complète chute par rapport à son volume précédent, non. Il conserve à mes yeux une bonne part de ses qualités et y adjoint une certaine audace dans quelques uns de ses choix les plus risqués ; je les salue pour ce qu’ils suggèrent de courage dans un récit comme celui-là, dans lequel on en aurait cyniquement attendu d’autres. Le récit fonctionne tout à fait, et d’autant plus si au contraire de moi, vous êtes capables de ressentir de réelles émotions durant vos lectures : certains moments doivent sévèrement piquer. Mais moi qui suis dénué de ce pouvoir d’empathie au travers du papier, j’ai trouvé que cette conclusion était précipitée et manquait de l’ampleur que méritaient ses sujets, thématiques comme humains. Je suis déçu parce qu’il m’en fallait plus, pas parce qu’il y en avait trop ou que c’était mal ficelé ; je suis sans doute plus difficile que Katia Lanero Zamora n’est inconséquente dans son écriture. Ses choix n’étaient simplement pas ceux que j’aurais fait à sa place, si j’ose dire. Ça se joue à pas grand chose.

Nonobstant, merci l’ours pour la découverte.


Synopsis

Après des mois de tension, la guerre civile s’est abattue sur Panîm et l’enfer se déchaîne sur ses habitants. Les troupes de la toute jeune république et celles des anarchistes de La Machine tentent de résister à l’armée des royalistes, mieux financée et mieux équipée. Dans ce tourbillon sanglant, la famille Cabayol a littéralement explosé. Les deux frères, Andrés et Vian, sont dans des camps opposés. Un face-à-face mortel malgré l’amour qui les unit. Une histoire de sang, de batailles, de fièvre et de révoltes !


Avis lecture

Suite et fin d’une duologie coup de cœur

Est-ce que ce deuxième tome a été à la hauteur du premier ? Tout à fait ! Est-ce qu’il m’a brisé le cœur comme je m’y attendais ? Aussi ! Est-ce que je regrette de l’avoir lu ? Un peu, mais seulement parce qu’il n’y aura plus jamais de première lecture. Une première lecture que je ne suis pas près de l’oublier…

Un conseil : si vous souhaitez enchaîner les deux volets, comme je l’ai fait, accordez-vous tout de même une pause entre les deux. Déjà, parce que vous n’êtes pas prêt émotionnellement parlant, croyez-moi. Ensuite, parce que quelques années se sont écoulées entre la fin du premier opus et le début du second, ce qui justifie d’ailleurs la coupure dans l’histoire.


Le vrai visage de la révolution

Voilà ce que j’ai trouvé dans La Machine. Peut-être parce qu’elle est directement inspirée de notre monde, ou peut-être parce que Katia Lanero Zamora a su trouver les mots justes, je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, cette rébellion n’est pas idéalisée, au contraire. Au-delà des affrontements et des gestes de bravoure, l’auteure nous raconte l’envers du décor. 

Les approvisionnements en vivres et en armes. L’acheminement du courrier à travers des terres en guerre. Les accidents malheureux. L’attente interminable. Et les plans de la dernière chance.

Qu’on se le dise : les dirigeants du parti machiniste sont loin d’être parfaits. Souvent, ils hésitent, font les mauvais choix. Parfois même, ils agissent comme leurs ennemis. Mais ce qui les caractérise tous, c’est leur détermination sans faille. C’est donc en lisant ce deuxième opus, pourtant fictif, que j’ai réalisé tout le courage qu’il a fallu à ces hommes et à ces femmes pour se battre face à une armée entraînée et équipée avec, pour seules armes, leurs convictions. Ils le savent, leurs chances de survie sont infimes, mais ça ne les arrêtera pas. Parce que certaines causes valent tous les combats !


Quel camp l’emportera ?

Celui d’Andrès ou de Vian ? Au-delà des enjeux liés à la guerre civile, c’est bien évidemment cette question qui revient sans cesse tout au long du livre. Les frères Cabayol parviendront-ils à se retrouver avant que le ciel ne leur tombe sur la tête ? Ou sont-ils condamnés à regarder l’autre mourir dans le camp adverse ? Oh, comme j’ai appréhendé de trouver des réponses… Non, je n’en dirai pas plus !

Chose étonnante, je me suis davantage identifiée à Andrès qu’à Vian dans cet opus, alors que c’était le parfait contraire dans le précédent. Plus qu’un héros de guerre, Andrès est devenu un héros du quotidien. Il a définitivement renoncé à ses privilèges pour embrasser la cause machiniste et trouve son utilité dans les tâches les plus simples, comme la préparation des repas. Il ne demande pas à ce qu’on le suive, pourtant c’est exactement ce qui va se passer… Parce que lorsque viendra le moment de se battre, il ne se dérobera pas.

Alors, même si j’ai admiré Vian pour ses combats de l’ombre, Andrès a résonné en moi comme aucun autre personnage de cette histoire !


Trigger warning : souffrance animale

Je préfère vous avertir si, comme moi, le sujet vous touche de près. En effet, s’inspirant des traditions espagnoles, le roman inclut des passages liés à la corrida. Enfin, un en particulier qui se déroule durant l’adolescence des frères Cabayol.

Personnellement, plutôt que de m’imposer une scène insoutenable, j’ai préféré sauter quelques pages, et cela n’a en rien gêné ma compréhension de l’histoire. De plus, sachez que même si la plupart des protagonistes approuvent cette pratique barbare, elle est indirectement dénoncée par l’auteure à travers les ressentis d’un personnage.

D’ailleurs, ce n’est pas le seul message que Katia Lanero Zamora souhaite faire passer. Homophobie, place de la femme au sein de la société et pression sociale liée à l’enfantement sont autant de thèmes abordés dans La Machine en filigrane de la rébellion machiniste.


Tourner la dernière page…

…et affronter le vide immense qui survient après n’importe quelle lecture coup de cœur. Ce ne fut pas simple, surtout vu la fin que nous offre Katia Lanero Zamora. J’ai donc dû faire le deuil de cette histoire, et de ses héros courageux, avant de pouvoir coucher mon avis sur le papier. 

C’est désormais chose faite, alors maintenant, c’est votre tour : lancez-vous dans cette duologie, vous ne le regretterez pas !

Ce mois de mars est marqué par la sortie tant attendue du final du diptyque de Katia Lanero Zamora. Pour avoir lu très récemment le tome 1 de La Machine, je suis bien contente d'avoir pu enchaîner directement avec la suite, tant les dernières lignes m'ont laissée dans un suspense insoutenable quant au devenir de ces deux frères. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions ActuSF, je remercie Jérôme Vincent pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

A Panîm, la guerre civile s'installe. Les mécontentements populaires et les injustices sociales ont grandi les rangs du parti Machiniste. Or, pour mater la rébellion et pour ramener l'ordre, l'armée est rappelée dans le pays afin de traquer celles et ceux qualifiés de dissidents. Pour Vian, c'est la douche froide car il est loin du retour en fanfare couvert de médailles et il sait qu'il lui faudra oublier ses attaches personnelles pour briller. Quant à Andrés, lui qui s'est laissé séduire par cette belle utopie d'équité sociale, que sera-t-il prêt à sacrifier pour la cause ? Enrôlés dans des doctrines différentes, sont-ils condamnés à s'affronter et peut-être à s'entretuer ? 

Mon avis :

Avec Les Fils du Feu, Katia Lanero Zamora explore les ressorts psychologiques et émotionnels de la guerre civile. Elle met en lumière les bassesses que certains vont mettre en œuvre pour survivre croyant bien volontiers les justificatifs qu'on leur agite sous le nez pour légitimer leurs actes. L'autrice met à nu toute l'horreur de mener une guerre au sein d'un même peuple conduisant des frères, des sœurs, des parents ou des amis à s'étriper. Elle s'intéresse ici à la mise en œuvre des doctrines idéologiques reposant à la fois sur la déshumanisation de l'ennemi et la persécution de cibles toujours désignées comme étant coupables de tous les maux de l'existence. Le texte n'en est que plus bouleversant car non seulement il fait écho à une période sombre de l'Histoire en Europe, mais demeure encore d'actualité avec une humanité qui ne tire jamais leçon de la souffrance des peuples. 

La tragédie qui secoue la cité fictionnelle de Katia Lanero Zamora bat à l'unisson des cœurs meurtris de ses principaux protagonistes dont l'amour filial incarne ce monde déchiré. 

Pour autant, au milieu de l'horreur et l'infâmie fleurissent de nobles sentiments car l'amitié, la fraternité et la solidarité sont également au rendez-vous. En effet, l'autrice a tissé de très belles relations entre certains de ses protagonistes qui reposent essentiellement sur un respect mutuel. 

Le texte est touchant mêlant des moments de complicité à des instants de gravité pour faire monter les larmes aux yeux des lecteurs et serrer leurs gorges face à ce trop-plein d'émotions. Avec sa saga, Katia Lanero Zamora signe clairement un cycle inoubliable qui remue autant par la grandeur de ses personnages, le tourbillon des sentiments qu'il suscite que par la gravité des événements dans lesquels il nous emporte. 

La plume est fluide, immersive et habile pour questionner une époque troublée à travers les actes qui en découlent. L'autrice a fait un gros travail sur la personnalité de ses nombreux protagonistes en pointant du doigt le poids familial. Elle introduit, par exemple, un personnage LGBT qui ne fait pas qu'entretenir ici la représentation de la communauté mais sert réellement l'intrigue dans le sens où l'autrice nous projette dans une époque d'intolérance maximale et où l'homosexualité est taxée de dégénérescence. Maintenue sous le joug implacable du grand-père, la famille Cabayol vit pour se conformer aux désidératas de cet aïeul intraitable. Si chaque membre va y payer son tribut, celui-ci sera nettement plus lourd à porter pour le cadet des Cabayol. En effet, Vian va aller jusqu'à se renier lui-même pour se fondre dans l'illusion désirée. Pourtant, il ne sera jamais aussi heureux que dans ses fugaces moments d'abandon. 

Entre ces lignes, on goûte à une quête de libertés qui empruntent des chemins multiples. Si de prime abord, on la perçoit surtout comme étant sociale et populaire, à travers cette lutte des classes qui se dessine en filigrane de cette saga, très vite, elle devient plus intimiste et même plus personnelle. Pour les personnages, ça prend la forme d'une reconquête et d'une affirmation de soi. 

Katia Lanero Zamora soulève la notion d'endoctrinement qui pousse les gens à renier aussi bien leur humanité que leur nature au nom d'idées ou d'un idéal imposé à tous de manière unilatérale.    

C'est le genre de petite histoire qui s'inscrit dans la grande Histoire. Une écriture nécessaire mais pas moins douloureuse pour mettre des mots sur des maux, d'où l'intensité de ce texte qui ne laissera personne indifférent. 

En conclusion :

Personnellement, je quitte avec un pincement au cœur les personnages auxquels je me suis attachée tout au long de ces deux tomes. Leurs présences me hanteront encore longtemps, je pense. 

Clairement, je ne peux pas garder ce coup de cœur par devers moi, alors lisez La Machine, vous ne serez pas déçu !


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