Casher nostra
  • Date de parution 03/10/2013
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 314 gr
  • ISBN-13 9782021135145
  • Editeur SEUIL
  • Format 225 x 140 mm
  • Edition Grand format
Romans noirs

Casher nostra

3.42 / 5 (6 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Comment échapper à son destin ? Vieille question.Des années après sa grise adolescence, Maxime habite toujours le quartier d’Hanoukka, seul avec Hannah, sa vieille mère, son alzhei-mère, qui danse en écoutant Sun Ra. Il est coursier, et justement, il en a vraiment plein les bottes d’être coursier, car il pleut tous les jours sur Arkestra, la ville qui ne dort jamais, ghettoïsée et violente, où tentent de vivre les personnages de Karim Madani. Fils d’un petit truand fiché à la Casher Nostra, la mafia du quartier juif, Maxime ne sait pas dire non quand il le faut. D’autant que les services sociaux lui mettent la pression pour qu’il abandonne sa mère, devenue folle, dans un mouroir municipal. Et que sa copine Sarah ne voit pas où est le problème.Le voilà donc entraîné dans un deal d’herbe particulièrement foireux. De quoi se mettre à dos tous les caïds des Tours Organiques, dont Max pique la clientèle, et l’ensemble des services de police d’Arkestra, qui n’en est pas avare. Évidemment, ça va mal tourner. Mais ce n’est pas le problème. Le problème, c’est la question. Comment échapper à son destin ?Tragédie moderne et style qui boxe, légendes noires et mélopée de mots crus, KARIM MADANI manie sa plume en artiste, la rage en plus. Il est notamment l’auteur du Journal infirme de Clara Muller (Sarbacane, 2012), Les Damnés du bitume (Belfond, 2008), Cauchemar périphérique (Philippe Rey, 2010), Le Jour du fléau (« Série noire », Gallimard, 2011).

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  • Date de parution 03/10/2013
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 314 gr
  • ISBN-13 9782021135145
  • Editeur SEUIL
  • Format 225 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Avec Casher nostraKarim Madani poursuit les chroniques d’Arkestra entamées avec Le jour du fléau.


Nous revoici donc à Arkestra, dans le quartier juif d’Hannoukka. Max Goldenberg se débat avec ses problèmes d’argent : il est coursier, il se gèle sur son scooter pour un salaire de misère, sa mère est atteinte d’Alzheimer et les services sociaux menacent de la placer dans un mouroir. Solution qui ne déplairait pas à Sarah sa fiancée. Hors de question pour Max. Quand au détour d’une visite chez le toubib il entrevoit la possibilité de mettre la main sur un stock d’herbe de qualité supérieure. Voilà qui donne des idées. Mais ne s’improvise pas dealer qui veut, surtout quand le marché est déjà tenu par les caïds, et que les flics ont l’œil. Mais Max n’a pas le choix …

Je vais tout de suite me débarrasser d’une toute petite réserve : J’ai eu l’impression, par moment, que l’auteur se faisait un peu plaisir et se regardait écrire … Comme s’il se laissait emporter par le plaisir des énumérations, par le flot de mots, de leur sonorités. Parfois ça marche, d’autre fois ça tombe un peu à côté, à mon goût.

Mais c’est minime, et cela n’enlève rien à la force et surtout à l’émotion de ce roman. Un roman qui arrive à faire remonter des lectures et des images. J’ai pensé aux romans de Charyn avec cette mafia juive urbaine, même si ici la mafia est un élément du passé, une sorte de décor sépia qui s’efface peu à peu. J’ai aussi vu des images de Sin City (la BD plus que le film), toutes en noir et blanc, traits rageurs et pas de gris. Mais ces références (que j’invente peut-être) sont fondues dans l’écriture, n’écrasent jamais son roman et sont comme autant de fils qui servent à la construction de son propre univers.

Un univers gris, urbain, dans lequel il fait évoluer des personnages très forts, et pour lesquels on sent qu’il a beaucoup de tendresse. Il me semble (mais là encore je peux me tromper), que l’auteur c’est un peu apaisé : Là où Le jour du fléau n’est que rage et destruction (voire autodestruction), il est dans Casher Nostra (un peu) plus calme, on le sent plus proche de ses personnages. Même Alex, le vigile bas de front arrive à nous émouvoir.

Mais c’est surtout Max, sa mère et le magnifique personnage à peine entraperçu de l’artiste des rues qui marquent. Max le perdant, Max qui se les gèlent, Max qui veut une autre vie, mais Max qui ne peut abandonner les siens. Il est beau ce Max, il est humain, il est couillon par moment, mais qu’est-ce qu’il est attachant. Et quel couple il forme avec sa mère de plus en plus perdue dans les brumes de la maladie !

Tout cela est déjà fort beau. L’auteur le magnifie au travers d’un personnage à peine entraperçu, Skit, peintre des rues d’Hanoukka, virevoltante silhouette qui offre au roman un final magnifique. On en pleurerait presque.

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