Marelle
  • Date de parution 03/12/1979
  • Nombre de pages 602
  • Poids de l’article 642 gr
  • ISBN-13 9782070291342
  • Editeur GALLIMARD
  • Format 190 x 125 mm
  • Edition Livre de poche

Marelle

4.12 / 5 (267 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Marelle est une sorte de capitale, un de ces livres du XXᵉ siècle auquel on retourne plus étonné encore que d'y être allé, comme à Venise. Ses personnages entre ciel et terre, exposés aux résonances des marées, ne labourent ni ne sèment ni ne vendangent : ils voyagent pour découvrir les extrémités du monde et ce monde étant notre vie c'est autour de nous qu'ils naviguent. Tout bouge dans son reflet romanesque, la fiction se change en quête, le roman en essai, un trait de sagesse zen en fou rire, le héros, Horacio Oliveira, en son double, Traveler, l'un à Paris, l'autre à Buenos Aires.Le jazz, les amis, l'amour fou - d'une femme, la Sibylle, en une autre, la même, Talita -, la poésie sauveront-ils Oliveira de l'échec du monde ? Peut-être... car Marelle offre plusieurs entrées et sorties. Un mode d'emploi nous suggère de choisir entre une lecture suivie, "rouleau chinois" qui se déroulera devant nous, et une seconde, active, où en sautant de case en case nous accomplirons une autre circumnavigation extraordinaire. Le maître de ce jeu est Morelli, l'écrivain dont Julio Cortázar est le double. Il cherche à ne rien trahir en écrivant et c'est pourquoi il commence à délivrer la prose de ses vieillesses, à "désécrire" comme il dit. D'une jeunesse et d'une liberté inconnues, Marelle nous porte presque simultanément au paradis où on peut se reposer et en enfer où tout recommence."Florence Delay.

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  • Date de parution 03/12/1979
  • Nombre de pages 602
  • Poids de l’article 642 gr
  • ISBN-13 9782070291342
  • Editeur GALLIMARD
  • Format 190 x 125 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Je ne sais pas ce qui est le plus aventureux, entre lire "Marelle", ou en parler.


"Marelle" contient en réalité deux livres : le premier se lit, banalement, des chapitres 1 à 56. S'y déroule la singulière histoire d'amour qui unit l'argentin Horacio Oliveira à Sybille, uruguayenne au passé trouble, tous deux exilés dans le Paris des années 50, où l'on boit en écoutant du jazz, où l'on disserte des heures durant entre membres du "Club" sur l’œuvre de l'écrivain Morelli, consacrée à la quête d'un langage dont les mots cesseraient de trahir la réalité. 


Le deuxième livre contenu dans "Marelle", se parcourt comme un labyrinthe dont Julio Cortázar vous donne le plan : vous y suivez les 155 chapitres dans un ordre non linéaire qu'il vous indique en début d'ouvrage, navigant entre intrigue et ... et quoi, d'ailleurs ? Et bien vous y trouverez pêle-mêle des articles de journaux, des extraits d'autres livres, des aphorismes parfois absurdement drôles -ou le contraire-, des transcriptions des analyses de Morelli sur sa quête littéraire -ou non littéraire, puisqu'il veut sortir de tout ce que la littérature a produit jusqu'à présent-, consistant à "troubler les habitudes mentales du lecteur (...), véritable et unique personnage qui l'intéresse, dans la mesure où un peu de ce qu'il écrit devrait contribuer à le modifier, à le faire changer de position, à le dépayser, à l'aliéner."


Était-ce également le but de Julio Cortázar, en nous invitant à cet étonnant jeu de piste, qui nous mène de la fiction à la réflexion métaphysique, du rire à la poésie, qui annihile la frontière entre les genres ? 


Ce que je peux dire, c'est qu'il s'est agi pour moi d'une expérience de lecture prégnante et singulière, qui m'a donné dans un premier temps le sentiment de m'y noyer. Marelle est un long roman, parfois difficilement abordable, et le fait d'y progresser à l'aveugle était déstabilisant. Puis, à un certain moment, cette sensation s'est transformée. Plutôt que d'une noyade, j'avais l'impression d'une promenade étrange, qui durerait indéfiniment, mais dans laquelle j'avais accepté de m'installer sans me poser trop de questions, observant avec curiosité le défilement apparemment chaotique des chapitres, rassurée et intéressée par le fil conducteur constitué par l'histoire d'Horacio.


Que me restera-t-il de cette lecture ? Le souvenir de certaines scènes que l'écriture de Julio Cortázar, précise, profuse et si belle, rend palpables. La mélancolie qui émane du personnage d'Horacio, qui semble se perdre dans une quête dont il ignore le but. Et surtout, j'aurais le souvenir de l'état dans lequel m'a plongée cette lecture, cette sorte de lâcher prise consistant à se laisser mener au cœur du livre, en acceptant de ne pas savoir combien de temps cela va durer, cette impression à la fois de subir et d'interagir...


Nul doute que "Marelle" fait partie de ces livres que je rouvrirais souvent, pour en relire certains passages au hasard. 


Mais surtout, je réalise ma maladresse, et à quel point parler de "Marelle" n'est pas lui rendre justice. "Marelle" se vit, s'ingère, se découvre sans fin...


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