Stella et l'Amérique
  • Date de parution 08/01/2025
  • Nombre de pages 216
  • Poids de l’article 96 gr
  • ISBN-13 9782266343817
  • Editeur POCKET
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Policier humoristique États-Unis Réédition moins de 3 mois

Stella et l'Amérique

3.86 / 5 (357 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Stella fait des miracles. Au sens propre. Elle guérit malades et paralytiques, comme dans la Bible. Le Vatican est aux anges, pensez donc, une sainte, une vraie, en plein vingt et unième siècle ! Le seul hic, c’est le modus operandi : Stella guérit ceux avec qui elle couche. Et Stella couche beaucoup, c’est même son métier...Pour Luis Molina, du Savannah News, c’est sûr, cette histoire sent le Pulitzer. Pour le Vatican, ça sentirait plutôt les emmerdements. Une sainte comme Stella, ça n’est pas très présentable. En revanche, une sainte-martyre dont on pourrait réécrire le passé...Voilà un travail sur mesure pour les affreux jumeaux Bronski, les meilleurs pour faire de bons martyrs. À condition, bien sûr, de réussir à mettre la main sur l’innocente Stella. C’est grand, l’Amérique.Avec sa galerie de personnages excentriques tout droit sortis d’un pulp à la Tarantino et ses dialogues jubilatoires dignes des frères Coen, Joseph Incardona fait son cinéma.

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  • Date de parution 08/01/2025
  • Nombre de pages 216
  • Poids de l’article 96 gr
  • ISBN-13 9782266343817
  • Editeur POCKET
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Alléluia! Joseph Incardona est de retour. Roman après roman, en changeant à chaque fois d’univers et de forme, Incardona a réussi à enchanter sur des sujets aussi diversifiés que la guerre dans le couple, le machisme, une compétition dans des saunas en Finlande, la disparition d’un enfant (terrible Derrière les panneaux, il y a des hommes faisant ensuite passer tous les autres romans sur le même thème pour du cosy), le monde de la financel’univers des média. Si l’on devait trouver un point commun à toutes ces histoires, ce serait peut-être le récit des destins de petits, de soumis, de brimés qui décident un jour par choix ou par nécessité de s’opposer aux puissants du monde, au capitalisme, formidable machine à broyer les corps et les âmes et à ses manifestations les plus barbares. On pouvait donc décemment imaginer qu’un jour, il viendrait donner des coups de latte à la religion. On y est, vas-y Joseph, cogne, on est avec toi !

“Stella fait des miracles. Au sens propre. Elle guérit malades et paralytiques, comme dans la Bible. Le Vatican est aux anges, pensez donc, une sainte, une vraie, en plein vingt et unième siècle ! Le seul hic, c’est le modus operandi : Stella guérit ceux avec qui elle couche. Et Stella couche beaucoup, c’est même son métier…

Pour Luis Molina, du Savannah News, c’est sûr, cette histoire sent le Pulitzer. Pour le Vatican, ça sentirait plutôt les emmerdements. Une sainte-putain, ça n’est pas très présentable. En revanche, une sainte-martyre dont on pourrait réécrire le passé…

Voilà un travail sur mesure pour les affreux jumeaux Bronski, les meilleurs pour faire de bons martyrs. À condition, bien sûr, de réussir à mettre la main sur l’innocente Stella. C’est grand, l’Amérique.”

Si les histoires d’Incardona sont souvent très noires, parfois dures à supporter, elles peuvent s’avérer aussi plus “légères” voire franchement drôles et ce nouvel opus, dans le ton, se rapproche de Lonely Betty qui se situait également aux USA. Visiblement, l’univers ricain provoque chez l’auteur une hilarité qui va nous emmener très loin dans un Deep South qu’on connaît un petit peu et qu’on apprécie particulièrement quand tous ces clichés assumés et servis, sans excès de pathos, sont au service d’une histoire très barrée. 

Dès la présentation de son étoile “Stella”, dans l’incipit, on sent l’amour qu’il a pour son personnage de “Marie-Madeleine” moderne. D’ailleurs, il montrera beaucoup de tact, d’empathie, de pudeur, de respect pour ce beau personnage, très solaire. On s’attache très vite à cette petite nana qui est bien ennuyée par ses “dons” de guérison et on se demande comment Incardona va nous terminer ce conte noir. Méfiez-vous… malgré l’humour souvent présent, ce mec-là est capable de tout. Chez lui, la balance penche parfois du côté des puissants, des salauds. Stella est trop jeune pour être mise en bière…

Le Sud des motels et des relais routiers glauques, des paysages grandioses, des flingues, des tueurs très déterminés, des morts, des ex-Navy Seals, des curés du Sud profond, Las Vegas et son strass, une bonne couche de résilience et de rédemption, l’ambiance des bouquins de Crews et encore plus de Nightmare Alley de William Lindsay Gresham, les univers des frères Coen et de Noah Howley, des autochtones dénommés James Brown ou Robert Smith. Beaucoup de “champions” dans l’affaire…Une cour des Miracles déjantée rehaussée par quelques grands moments de connivence avec le lecteur.

Du grand art assurément ou du grand n’importe quoi parce que tout le monde n’appréciera pas la charge, Stella et l’Amérique est une bien belle fable sous la ligne Mason-Dixon, un chaleureux rayon de soleil au cœur de l’hiver. 

Même si ce n'est pas l'apanage des seuls auteurs américains, on observe dans le parcours de Joseph Incardona cette diversité dans les professions exercées, nous rappelant les trajectoires de vie tumultueuses de ces baroudeurs qui ont effectué une multitude de métiers avant de se lancer dans l'écriture avec cette sensation d'aventure, de soif de liberté et d'indépendance que l'on retrouve d'ailleurs dans leurs textes tout en portant un regard décalé sur la société qui les entoure à l'instar de John Fante, de Charles Bukowski ou de Harry Crews pour n'évoquer que quelques-uns de ces écrivains nourrissant son inspiration. Tout cela, on le retrouve dans l'ensemble de son œuvre, à commencer par la trilogie André Pastrella, son double de papier, dont les tribulations prennent l'allure d'une autofiction déroutante où l'on perçoit cette volonté prégnante du personnage de faire de l'écriture son métier au détour d'une vie plus ou moins instable et forcément riche en péripétie. Et puis il y a les romans bien évidemment, tous plus dévastateurs les uns que les autres, où l'absurde côtoie le cynisme nous rappelant, une fois encore, certains récits de ces écrivains américains qu'il aime citer. Cette influence américaine, parfois mêlée d'une certaine fascination, on la retrouve de manière assez évidente dans des textes tels que Lonely Betty (Finitude 2023) où Joseph Incardona rend hommage à un monument de la littérature de ce pays, alors que Misty (La Baleine 2013) fait référence à l'image du détective hardboiled d'une ville de Los Angeles forcément dévoyée. Il s'agit de brefs récits bousculant les clichés du rêve américain où l'auteur décline ce mal de vivre que l'on retrouve également dans Les Poings (Zoé poche 2024) où l'on rencontre Frankie Malone, boxeur désenchanté qui, des plaines hivernales du Midwest aux contrées ensoleillées de la Californie, entame son come-back afin de remonter sur le ring pour remporter le combat de sa vie. Et si l'on veut savoir ce qu'il est advenu de ce personnage déchu, on croisera Frankie Malone dans Stella Et L'Amérique, tout nouveau roman de Joseph Incardona nous entraînant dans le sillage d'une prostituée dotée d'un don de guérison miraculeux se produisant lors de ses étreintes tarifées avec ses clients. 

Aux Etats-Unis, dans un bled paumé de la Georgie, il y a désormais toute une file d'éclopés en tout genre qui attendent devant le camping-car de Stella Thibodeaux, une jeune femme de 19 ans plutôt candide et plutôt jolie, exerçant le plus vieux métier du monde. Il faut dire que la nouvelle s'est rapidement répandue dans la région. Lors de ses séances tarifées, Stella guérit les malades et les paralysés en tout genre avec qui elle couche. L'un de ces miraculés se confie au père James Brown faisant remonter l'information à sa hiérarchie jusqu'à ce qu'elle parvienne aux plus hautes instances du Vatican. Entre dogme et sexe, le Saint-Père estime qu'il est plus approprié de faire de Stella une martyre dont on édulcorait le passé plutôt qu'une sainte encombrante. L'affaire est entendue et ce sont les jumeaux Bronski, tueurs dégénérés, qui vont se charger d'éliminer Stella en démontrant toute l'étendue de leurs compétences. Se rendant rapidement compte de son erreur, le père James Brown va prendre la jeune femme sous son aile et l'aider à fuir les tueurs lancés à ses trousses. Il faut dire que le prêtre, un ancien des Navy Seals, a de la ressource pour affronter tout ceux qui voudraient s'en prendre à sa protégée. Et pour contrer ses adversaires, le meilleur moyen de s’en sortir c’est de faire connaître le don de Stella au monde entier. Une histoire juteuse, un peu dingue, qui fleure bon le Pulitzer et que Luis Molian, journaliste pour le Savannah News, aimerait bien retranscrire en essayant de retrouver lui aussi les fuyards qui entament une course effrénée en traversant les contrées du sud du pays pour se rendre à Las Vegas, ville de tous les excès et de tous les pêchés. Les miracles n'ont pas de prix.

Si La Soustraction Des Possibles (Finitude 2020) et Les Corps Solides (Finitude 2022), les deux précédents romans de Joseph Incardona, s'inscrivent dans un registre plus sombre et plus grave, Stella Et L'Amérique, avec son côté roman noir burlesque, nous rappelle davantage les tonalités déjantées que l'on trouvait dans Chaleur (Finitude 2018) avec ce concours improbable d'endurance dans un sana chauffé à 110 degrés. Cette noirceur qui nous fait grincer des dents, ce regard décalé sur le monde qui nous entoure, c'est ce que l'on apprécie chez l'auteur helvétique choisissant de nous entraîner dans les confins des état du sud d'une Amérique puritaine, dont il s'emploie à dynamiter les clichés qui en font sa légende. En croisant Santa Muerte la voyante et Tarzan le nonagénaire qui s'occupe des lions, ainsi que toute la galerie de freaks d'un cirque itinérant que Stella côtoie en sillonnant la région avec son camping-car lui permettant de travailler en toute indépendance, on pense bien évidemment à l'univers de Harry Crews pour rester dans le domaine littéraire, tandis que la violence émanant tant du père James Brown que des jumeaux Bronski nous rappelle, à certains égards, l'extravagance des films des frères Cohen. Autour d'un texte énergique aux ellipses vertigineuses, on apprécie cette marque de fabrique particulière de l'auteur interpellant directement le lecteur comme pour le secouer quelques instant avant de l'entraîner à nouveau dans le maelström de cette course-poursuite infernale. Et si l'action est omniprésente, Joseph Incardona prend le temps de la réflexion en abordant le thème de la foi et du dogme que l'on veut préserver à tout prix en l'opposant au désir et à la sexualité que l'on ne saurait concilier. On perçoit ainsi cette hypocrisie frappant les hautes instances religieuses préférant s'enfermer dans un déni meurtrier en s'autorisant à éliminer cette jeune prostituée encombrante faisant des miracles lors de l'exercice de son métier. Mais en jouant avec ces clichés imprégnés d'une dérision cinglante, Joseph Incardona évite l'écueil du pamphlet lourdingue en déclinant une atmosphère aux relents poisseux et âpres dans laquelle évolue ces personnages emblématiques du genre, mais dotés, pour certains d'entre eux, de caractéristiques dissonantes à l'image de ce prêtre James Brown, un nom pareil ça ne s'invente pas, incarnation de toutes nos contradictions. Cette opposition on la retrouve également dans les deux portraits de femmes qui traversent le récit avec tout d'abord Stella Thibodeaux, personnalité solaire se laissant porter par les événements, dont la générosité et la gentillesse se décline autour d'une certaine naïveté expliquant peut-être l'origine de ce don si encombrant dont elle est affublée, tandis que Brenda Moore, une inquiétante séductrice, manipule son entourage de tueurs et de commanditaires puissants pour parvenir à ses fins qui se révèlent peu honorables. Ainsi, au détour de cette tonitruante satyre sociale à la noirceur jubilatoire, Stella Et L’Amérique révèle, une fois encore, toute l’originalité d’un auteur talentueux qui ne cesse de se renouveler tout en nous bousculant dans nos certitudes.

Road trip dans le Sud des États-Unis

On retrouve Joseph Incardona au meilleur de sa forme dans ce roman américain qui voit une bande d’individus partir à la poursuite de Stella, la prostituée capable de guérir ses clients en faisant l’amour. Un road-trip plein de rebondissements autour d’une question qui pourrait bien remettre en cause le Dogme.

Joseph Incardona fait partie de ses rares auteurs qui savent attraper le lecteur dès l’incipit, poser un décor, donner chair aux personnages. «Il faut savoir que Stella n’était pas exactement belle, ni très futée non plus. Mais elle était sincère. Et loyale. Et dans une vie, quand on y pense, ça peut suffire pour devenir une sainte.» La jeune femme de «19 ans, l’âge des martyrs» vit dans une caravane avec des forains dans le sud des États-Unis. Elle «ne pouvait que devenir ce qu’elle portait en elle: la quantification du désir. Et dans une vie, quand on y pense, ça peut suffire pour devenir une putain.»

Seulement voilà, comme elle le confie à Santa Muerte, son amie Mexicaine, 89 ans 48 kilos, son dernier client, atteint d’un psoriasis, avait découvert son visage et sa peau «pure et lisse comme celle d’un enfant» après avoir eu une relation sexuelle tarifée avec elle et avoir quitté sa caravane. Ce qu’elle n’ose appeler un miracle vient pourtant de se produire pour la troisième fois et commence à attirer les curieux, mais aussi le prêtre du coin qui s’empresse de prévenir les autorités ecclésiastiques.

Branle-bas de combat jusqu’à Rome où l’on voit ce phénomène comme une formidable opportunité. Après tout, les saints sur le sol américain sont une denrée très rare.

Mais plutôt que de mener une enquête en béatification, il faut tenter d’étouffer l’affaire, car la manière dont se produisent ces miracles n’est pas très catholique!

Pendant ce temps, Stella a repris la route, ne se doutant pas qu’elle était recherchée par un prêtre, mais aussi par les frères Mike et Billie Bronski, deux tueurs à gages au palmarès impressionnant, sans oublier Luis Molina, le journaliste du Savannah News qui donne crédit aux rumeurs et se met sur la piste de la guérisseuse et des éclopés qui la suivent, rêvant déjà de décrocher un Prix Pulitzer.

Dans la grande tradition du road-trip américain, Joseph Incardona nous fait voyager de la Géorgie au Nevada, en passant par la Floride, choisissant de préférence des endroits hors des sentiers battus comme Penholoway Bay ou Sopchoppy, avant de conclure avec un final dont il a le secret à Las Vegas.

Venu du polar, son sens du rythme et de l’intrigue font ici merveille. D’autant qu’il se met lui-même en scène avec un joli sens de l’humour. Comme dans ce chapitre où il n’hésite pas à avouer un léger coup de mou, avant de se reprendre: «C’est un peu le hasard qui veut ça, mais ça tombe précisément au début de ce chapitre, et dans un léger accès de dépression, où les mots sont à la fois vains et apparaissent comme l’ultime rempart à la déroute; ce moment où j’aurais envie de m’en foutre de l’histoire tout en continuant à l’écrire. Ce qui ne serait pas par manque d’imagination, mais par simple inertie, le confort de l’art pour l’art, un roman qui perdrait petit à petit son intrigue, lâche parce qu’éminemment littéraire. Mais il y a Sandmann Johnny. Il y a le jazz, la malice et le sel de la vie qui, parfois, devient sucre sur la langue. Il y a la nécessité de la musique ayant couvé sous la braise de la frustration car le souffle avait manqué.»

Rassurez-vous, ce roman ni manque ni de souffle, ni d’esprit. L’auteur de La soustraction des possibles et des Corps solides se révèle même au meilleur de sa forme. Voilà qui lance bien l’année 2024!

Stella et l’Amérique de Joseph Incardona ne pouvait que plaire au fervent adversaire de toutes les chapelles et de toutes les sectes que je suis.


Le Vatican et son Pape se sont réjouis pendant quelques instants. Une sainte, une vraie, est apparue en Amérique, quelque part chez les ploucs. Stella, 19 ans, a accompli des miracles. Elle a guéri le paralytique, pour de vrai. Mais la joie ne dure que le temps d’apprendre comment elle fait. Car Stella est jeune, belle, et putain. Et ce sont les hommes qui couchent avec elle qui sont miraculés.

Damned, même s’il y a eu une précédent d’après les légendes, difficile en ces temps troublés de sanctifier une pute. Qu’à cela ne tienne, puisqu’on ne peut pas la faire sainte, on peut la faire martyre. En bon chef notre pape se défausse et confie la tâche ingrate à son représentant sur le sol américain. Lequel va déléguer à son officine préférée dans ces cas-là. Et c’est comme ça que deux frères psychopathes vont se lancer sur la trace de Stella. Qui pourra compter sur l’aide de quelques forains et d’un prêtre, ancien Navy Seal. C’est parti.

Le pied. Total et complet. Vif, iconoclaste, libre. Tel est le roman de Joseph Incardona. Comme Stella qui n’a rien demandé et dont l’auteur fait un personnage inoubliable. Il s’amuse avec le lecteur, l’interpelle, cite ses auteurs préférés, crée une galerie de personnages bigger than life, use et abuse avec bonheur des paysage d’une Amérique objet de tous les fantasme, lieu de tous les excès.

C’est casse-gueule de faire ça, et ça passe ou ça casse. Ici ça passe la barre haut la main. Les tueurs sont de vrais affreux, les gentils de vrais gentils, et on lit avec un sourire plaqué sur le visage, en permanence. Et ça fait du bien. Merci pour ce moment de plaisir intelligent.

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