Clara et la pénombre
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l’avis des lecteurs
Quatrième de couverture
2006. Dans ce futur dangereusement proche, la représentation des corps ne fait plus recette au sein du marché de l'art, qui cote désormais des toiles humaines. Signées par de grands maîtres, elles sont louées, vendues, manipulées, livrées à tous les regards, à tous les fantasmes.
Mon avis
« Clara et la pénombre » … Clara, Claire, clarté en opposition au mot pénombre … Le ton est donné, la couleur aussi car c’est de cela qu’il s’agit …
Ce roman va passer de l’ombre à la lumière, de la noirceur a une certaine tendresse, de l’horreur a la douceur, de l’attirance au rejet …
L’auteur cherche à choquer, à nous pousser dans nos retranchements par l’intermédiaire de ce qu’il évoque : des êtres humains devenus œuvres d’art, assimilés à des objets au service de l’artiste …
Futur, fiction, anticipation ? On croit que cela n’arrivera jamais …
Qui aurait pensé, il y a une trentaine d’années, que des hommes et des femmes accepteraient d’être « enfermés », « exposés », filmés comme on le voit dans certaines émissions de télévision ?
Jusqu’où ira l’homme ?
Est-ce qu’on se souvient mieux d’un artiste décédé au sommet de son art, qui n’aura pas connu le déclin ?
Et pour une œuvre vivante ? Comment entrer dans la postérité ?
« Sa vie toute entière était un art. » « Une œuvre d’art n’avait rien qui lui appartienne… »
Jusqu’où Clara est-elle prête à aller pour devenir le tableau vivant d’un grand maître ?
« Complètement. Ce qu’il dirait, ce qu’il voudrait. Sans limites. »
Abandonnée aux mains et aux caprices de l’artiste, elle « s’oublie » au profit de l’art. Quelles satisfactions en tirent-elles ? Tout ceci est finement analysé par l’auteur.
« En fait, cela te réconforte qu’on te traite comme un être humain de temps en temps. »
Divisé en quatre parties, appelées « pas » (ce n’est pas anodin, on avance et on se demande où tout cela va s’arrêter…), ce livre nous soulève l’âme, il est terrifiant, angoissant, et malgré tout terriblement attirant …
José Carlos Somoza réussit à nous captiver avec un sujet difficile. Il sait manier le verbe, pour que ses phrases soient percutantes, sculptant les personnages, les faisant vivre petit à petit alors que paradoxalement, certains, comme Clara, deviennent « objets » …
Le personnage de Clara, ses pensées, son approche de l'art m'ont fascinée ...
L’écriture, d’une grande puissance, est une des principales forces de ce livre …
Parce qu'il y est question d'un futur proche (l'action de "Clara et la pénombre", écrit en 2000, se situe en 2006), où le corps humain peut être utilisé comme support d'une œuvre d'art, voire être transformé en objet artisanal, vous pensez vous lancer dans un récit d'anticipation.
Puis, parce qu'il y est question d'un mystérieux psychopathe qui mutile et détruit certaines de ces "toiles humaines" les plus en vogue, vous croyez finalement vous trouver face à une intrigue policière.
A moins qu'il ne s'agisse, comme vous l'imaginez ensuite, d'une réflexion sur le sens et les limites de l'art dans un monde où il vaut surtout par sa valeur marchande...
...ou d'un questionnement sur la place que peut occuper l'homme au sein d'une société de plus en plus consumériste, dans laquelle tout est éphémère, où les faiblesses du cœur et de l'âme sont considérées comme des tares...
...ou d'une allégorie sur des thèmes plus éternels, tels que la quête de l'immortalité...
En réalité "Clara et la pénombre" est un peu tout cela à la fois. Roman d'une incontestable richesse, il aborde de nombreuses thématiques en profondeur sans assener de certitudes, et mélange les genres avec une parfaite homogénéité : les problématiques sociétales s'intègrent naturellement à l'histoire, dont elles sont même indissociables, et l'aspect "enquête policière" apporte à l'intrigue rythme et suspense sans que cela porte atteinte à la consistance de l'ensemble.
Ce monde que dépeint José Carlos Somoza, et qui fait froid dans le dos, n'est, ainsi qu'on le devine aisément, qu'une légère caricature -et encore !- du nôtre. Cette dictature de l'esthétisme, cette impunité qui autorise tout, à condition que ce soit fait avec style, cette priorité accordée à la valeur pécuniaire des êtres -qui, une fois transformés en toiles, ne sont plus considérés comme tels-, aux dépens de la considération de l'individu, ne sont pas tant du domaine de la science-fiction que de celui d'une réalité que l'auteur dépeint sous une forme métaphorique.
De la même manière, en évoquant la destruction sauvage, sanglante, de ces corps qui de leur vivant, servaient la perfection artistique, il met l'accent sur l'opposition entre le caractère factice, fugitif du paraître, et la réalité de la nature organique -et donc intérieure?- de l'homme, comme pour rappeler que la valeur d'un individu est EN lui, et non SUR lui.
"Clara et la pénombre" est, vous l'aurez compris, un récit passionnant, foisonnant, intelligent ... que vous dire de plus ?
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