La trilogie de Bartiméus
  • Date de parution 10/11/2004
  • Nombre de pages 672
  • Poids de l’article 685 gr
  • ISBN-13 9782226152985
  • Editeur ALBIN MICHEL
Urban Fantasy Fantasy parodique Ado Fantastique

La trilogie de Bartiméus Tome 2 L'oeil du golem

4.15 / 5 (638 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Londres, ville des magiciens et des sorciers, au XXIe siècle. Le jeune Nathaniel connaît une ascension fulgurante au sein du gouvernement des magiciens. Sa mission la plus urgente consiste à mettre un terme aux activités de la mystérieuse Résistance, menée par Kitty et ses amis qui ne cessent de lui échapper. Alors que la pression monte, Londres se voit soudain menacée par une série d’attentats terrifiants. Est-ce la Résistance ou un danger encore plus grand ? Chargé de cette enquête périlleuse, Nathaniel est contraint de s’envoler pour Prague et d’invoquer une nouvelle fois l’énigmatique et malicieux djinn Bartiméus…

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  • Date de parution 10/11/2004
  • Nombre de pages 672
  • Poids de l’article 685 gr
  • ISBN-13 9782226152985
  • Editeur ALBIN MICHEL

l’avis des lecteurs

Après la longue introduction causée par l’enthousiasme débordant de ma chronique sur L’Amulette de Samarcande, je ne vais pas vous faire l’injure de répéter l’exercice à l’identique. D’autant plus que l’auteur lui-même a eu l’immense sympathie de faire exactement la même chose à mon égard ; c’est à dire faire les choses suffisamment différemment pour se renouveler tout en maintenant une plaisante continuité.

Le résultat, c’est un deuxième tome amplement satisfaisant, souffrant simplement des stigmates logiques pour une suite qui doit reprendre là où s’était arrêté son prédécesseur tout en devant se remettre partiellement à l’ouvrage dans l’optique de conclure une trilogie qui n’était pas forcément garantie d’exister en tant que telle au départ.

Je m’explique.


Deux ans ont passé depuis que Nathaniel a sauvé l’élite du monde des magiciens britanniques d’une ambitieuse et affreuse tentative de coup d’état. Il appartient désormais au gouvernement et doit travailler très dur pour justifier son statut au sein de ce panier de crabes, dont tous les membres sont résolus à le faire chuter à la première occasion. D’autant plus qu’il est chargé de lutter contre la Résistance, menée par Kitty, dont les membres semblent invisibles et redoutables. Par dessus ce problème déjà bien épineux, une créature extraordinairement puissante se met à semer le chaos dans la Capitale, sans qu’on soit seulement capable de l’identifier. Désespéré, Nathaniel se résout à rompre sa promesse : il va devoir réinvoquer Bartiméus.


Un résumé allant volontairement chercher un peu plus loin que d’habitude pour moi, parce qu’il symbolise assez justement, je crois, le relatif défaut de ce volume en comparaison au premier. Comme je l’ai dit, L’Amulette de Samarcande jouit pour moi d’une qualité joyeuse qui lui confère une extraordinaire force de frappe. Étant extrêmement bien équilibré entre ses deux pôles narratifs, Nathaniel et Bartiméus, dont les tons comme les formes narratives se répondent et s’intriquent pour nous livrer un récit extrêmement riche et pour autant délié, il file tout seul et ne semble avoir aucun effort à fournir pour nous divertir tout en nourrissants notre imaginaire de concepts.

Mais comme je l’ai dit, c’était le premier tome d’une trilogie qui n’était pas assurée d’en être une. Et ça se sent quand on pose ce deuxième tome à côté de lui et qu’on analyse un minimum leurs ambitions et leurs structures. Cet Œil du Golem commence par une assez longue remise en contexte ; une bonne centaine de pages sont consacrées à nous expliquer où en est Nathaniel, et surtout, qui est notre nouvelle protagoniste, Kitty, réduite au statut de mystérieux personnage secondaire auparavant, avant qu’apparaisse finalement Bartiméus, le véritable héros de cette histoire. Et c’est pas mal fait, en soi, d’autant que l’univers de Jonathan Stroud reste très cool à lire, donc on en a pour notre argent, si j’ose dire, c’est juste qu’on comprend assez vite que Kitty et tout ce qu’elle implique aurait du nous être présentée dès le départ, et que son parcours était simplement trop lourd à rajouter dans le premier tome, la reléguant d’office à un rôle annexe, en espérant pouvoir la développer par la suite.


Kitty qui était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je souhaitais revenir à cette trilogie, puisqu’en dehors de Lyra dans la Croisée des Mondes, je pense qu’elle est une des seules héroïnes que j’ai lues dans ma jeunesse qui ne fût pas réduites à un love interest ou à une demoiselle en détresse ; et les figures féminines, dans mon parcours littéraire, précisément parce qu’elles sont rares, elles me sont précieuses. Alors à la relecture, j’avoue que je suis un tantinet refroidi, parce que malgré tous ses efforts de caractérisation réussis, Jonathan Stroud tombe un peu trop dans le trope du « pas une fille comme les autres » pour que ça ne se voit pas, et c’est un peu dommage. Après, demeure quand même que Kitty est super cool, oui. Par son parcours et sa personnalité, elle apporte une dynamique nouvelle à la trilogie, qui, aussi ponctuellement ambivalente soit-elle par sa nécessité de densification de l’intrigue, était nécessaire.

Symboliquement, d’abord, parce qu’une plébéienne proactive et bien vénère était importante à intégrer au propos politique de l’auteur, je pense ; c’est bien beau de dénoncer un régime politique injuste de l’intérieur, quand les événements forcent l’auteur à garder une certaine part de conservatisme dans son protagoniste magicien, il est essentiel d’apporter un contrepoint au récit. C’est intelligent, c’est bien. Et puis narrativement, un point de vue nouveau sur la situation, une illustration encore plus claire du déséquilibre des forces en présence, un certain jeu sur l’ironie dramatique en nous apportant une autre perspective, je dois bien dire que je suis toujours fan, personnellement ; c’est tout le bénéfice des points de vue multiples, quand ils sont bien maîtrisés. Et ici, ils le sont, je trouve.


Mais donc, ça fait beaucoup de choses nouvelles à intégrer à une trilogie qui souhaite clairement paraître moins légère qu’elle l’était jusque là. Certes, certaines bêtises ont eu des conséquences graves pour certains fâcheux personnages, mais on restait tout de même dans une ambiance plus espiègle qu’autre chose, notamment grâce à l’apport de Bartiméus. Et de fait, puisqu’il y a beaucoup de choses nouvelles à expliquer, d’intrigues croisées à dénouer, expliciter et aménager pour la conclusion, le regard de notre djinn taquin préféré s’en retrouve fort logiquement diminué, ne serait-ce que par simple contrainte logistique ; comme je l’ai dit, c’est lui qui m’a le plus enthousiasmé dans ma relecture du premier tome, et devoir attendre plus d’une centaine de pages pour le retrouver était un peu (pas mal) frustrant, en dépit de l’indéniable qualité de ladite centaine. C’est juste que quand on a pris son pied en lisant un divertissement rythmé et malin, trouver dans sa suite un récit nettement plus lourd dans les thèmes et la narration – tout en restant relativement rythmé et malin, hein – ça peut faire un choc, quand même. Un pôtichoc dont on se remet aisément et qu’on apprécie à sa juste valeur de recalibrage général d’une trilogie qui a clairement été (bien) pensée depuis le début et qui a juste souffert de quelques contraintes éditoriales, mais un pôtichoc quand même.


Tout ça pour dire, quand même, au final, que c’est toujours de la bonne. Certes, ce deuxième tome souffre un peu à mes yeux de contraintes extranarratives, et doit parfois en faire un tout petit peu trop pour parvenir à tenir sa ligne, perdant au passage un peu de la superbe qui caractérisait le premier tome ; mais pour l’essentiel, il fait toujours le taff avec une efficacité et une maîtrise tout à fait respectables. Et je me console de cette relative baisse de panache en me disant que tout ce qui a été fait ici en termes d’exposition ou d’aménagement du suspense n’est plus à faire. Kitty, Nathaniel et Bartiméus sont en place, que ce soit narrativement ou psychologiquement : Jonathan Stroud a formulé bon nombre de subtiles et alléchantes promesses au fil de cet Œil du Golem. Si mon côté pinailleur a surtout insisté sur les aspects les plus discutables de ce – tout de même – très bon tome deux, parce qu’ils étaient les plus saillants à mon regard, il demeure que j’ai quand même hyper hâte de lire ce troisième volume, plus encore qu’au début de ma relecture de cette trilogie.

Le boulot a donc été fait, et bien fait. Direction La Porte de Ptolémée, avec joie et résolution.

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