
Les enfermés
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l’avis des lecteurs
Avis flash
Les enfermés est un roman surprenant, qui croise SF et enquête policière. Pas de renouveau du genre du polar, mais le récit est efficace et reprend tous les ingrédients du genre qui ont fait leurs preuves. Haletant, bien dosé en fausses pistes, suspense et personnages convaincants.
Mais c’est surtout l’aspect SF qui m’a plu. J’aime déjà beaucoup les post-apo-virus mondial. Forcément, un virus inconnu qui fait 400 millions de morts et oblige les sociétés à s’adapter, ça allait me plaire. Pourtant, le roman ne s’attarde pas vraiment là-dessus. Il commence 25 ans après, et nous plonge dans un quotidien déjà recomposé, et qui « vit avec ».
Et là, c’est génialissime. Parce que John Scalzi nous propose quelque chose d’hyper dense et bourré de détails. Il invente les Hadens, ces enfermés prisonniers de leurs corps. Mais il invente aussi tout ce qui permettra à ces 1% de la population de continuer à vivre : des implants cérébraux pour communiquer; de l’emprunt d’androïde pour se mouvoir et accueillir leur conscience; et enfin, de l’hébergement dans un autre corps rescapé, l’intégrateur. Ca fait beaucoup à assimiler d’autant qu’on est plongé in medias res, à nous de nous y retrouver et de tout mettre bout à bout au fil de l’eau.
Ce que j’ai adoré au-delà de cette imagination débordante, c’est la manière dont l’auteur a réfléchi toutes les conséquences sociales, politiques, culturelles et économiques de cette révolution. C’est tout l’enjeu du roman, et en cela la partie polar s’intègre parfaitement au back-ground d’une finesse remarquable. Le tout est d’une crédibilité incroyable, et sans aucune lourdeur dans le propos.
Et enfin, cerise sur le gâteau : après le roman vient une autre surprise, la novella Unlocked : An oral history of Haden’s Syndrome, qui ressemble à une sorte d’enquête a posteriori sur l’apparition de la maladie. Des rapports, interviews d’experts, politiques, journalistes, personnes lambda… qui donnent un aperçu global du virus et de la manière dont les choses ont ensuite évolué et ont été vécues par chacun. J’adore ce genre d’artifices, et ici cela donne une matière supplémentaire pour apprécier toute la richesse de l’univers imaginé par Scalzi.
Les Enfermés
de John Scalzi est paru chez L’Atalante dans leur collection « La Dentelle du cygne » en 2016. Depuis, un autre roman dans le même univers,
Prise de tête
, est sorti en octobre 2018. Les Enfermés est un roman assez court et il est suivi d’une longue nouvelle intitulée Une Histoire orale du syndrome d’Haden. Ce texte est en faite une explication détaillée de l’univers du roman et à mon sens, il est préférable de le lire avant le roman. En effet, il permet de mieux comprendre certains points et montre la grande qualité de l’univers proposé.
Futur proche et pandémie
Une des grandes forces de ce roman est le monde qu’il nous présente, détaillé, riche et très bien construit. L’action se situe dans un futur proche, 25 ans après l’apparition d’un virus inconnu et très dangereux ressemblant au départ à la grippe. Ce virus se répand par l’air et est ainsi hautement contagieux. La pandémie a été terrible et le bilan de plus de quatre cents millions d’hommes et de femmes, avec des pays plus touchés que d’autres. Mais le virus a plusieurs phases et aucun remède n’a été trouvé. On a trouvé comment réduire son expansion mais il est toujours là, une sourde menace au dessus de nos têtes. Parmi les différentes phases du virus, il en existe une terrible qui a frappé un pour cent des victimes: le « syndrome d’Haden » (du nom d’une des premières victimes). Ce syndrome se manifeste par ce que l’on appelle un enfermement de la personne à l’intérieur d’elle-même: elle est consciente, pense normalement mais est incapable de bouger, de parler. Ces personnes sont appelés des enfermés car prisonnières de leur propre corps, ou encore des Hadens.
Le monde a du s’adapter à ces malades, trouver des solutions pour les aider, pour vivre au quotidien. L’évolution des technologies a permis la création d’androïdes qui peuvent être contrôlés à distance par les Hadens. Ceux-ci peuvent ainsi se déplacer, parler et interagir avec le monde extérieur. Les premiers androïdes ressemblant à un robot doré venant d’une lointaine galaxie ont été appelés des Cispés. Le nom est resté depuis. Tout ceci est expliquée dans Une Histoire orale du syndrome d’Haden en détail avec des interviews de personnes clés. On a ainsi des éclaircissements sur l’apparition du virus, les malades, les technologies mises en place, les mesures de santé. C’est très détaillé, intéressant à lire et apporte clairement beaucoup à la perception de l’univers. La construction de monde de John Scalzi pour ce roman est vraiment exceptionnelle.
Le mélange des genres
Les Enfermés
est un roman de science-fiction mais pas seulement. Son intrigue peut être rapprochés du policier. Son personnage principal est Chris Shane, agent du FBI tout récemment promu, Haden et enfant d’une des personnalités les plus riches et connues des États-Unis. Chris fait équipe avec Leslie Vann dans une enquête qui ne commence pas facilement, surtout qu’elle implique un intégrateur. Les intégrateurs sont des gens ayant été victimes du virus mais qui s’en sont remis et dont le cerveau a développé la capacité spéciale d’accueillir les Hadens dans leur corps. En gros, les Hadens peuvent se déplacer, ressentir, manger, parler par le biais de cette personne qui reste tout de même consciente pendant ce laps de temps. L’enquête n’est pas aisée car de nombreuses questions liées aux intégrateurs se posent. Elle s’avère passionnante à suivre.
Sous fond d’investigation, John Scalzi aborde de nombreuses problématiques liées à la maladie, au handicap, à comment les personnes différentes sont intégrées et perçues dans le monde. Les politiques d’aides et de soins ne sont pas les mêmes selon les pays, les personnes également. Il est ainsi aussi question d’éthique, de l’impact de l’argent sur la maladie et de nos sociétés modernes. Le roman est très rythmé, l’intrigue prenante, il pourrait presque se lire d’une traite une fois qu’on est pris dedans (la lecture première de Une Histoire orale du syndrome d’Haden aide d’ailleurs à s’immerger plus rapidement). Les personnages sont crédibles, humains et bien construits. On y croit sans soucis. En plus, John Scalzi introduit au travers d’un de ses personnages un jeu et une réflexion sur le genre masculin/féminin, pas forcément si anecdotique que cela.
Les Enfermés
est donc un roman qui mélange habilement plusieurs genres: le policier, l’anticipation, la science-fiction avec une touche de cyberpunk. C’est surtout un roman brillamment construit et porté par une grande richesse thématique. Avec
Les Enfermés
, John Scalzi offre un roman à la fois divertissant et intelligent, le tout porté par un style fluide et imagé. En un mot, une réussite!
Un nouveau virus extrêmement contagieux s’est abattu sur la Terre. Quatre cents millions de morts.
Si la plupart des malades, cependant, n’y ont réagi que par des symptômes grippaux dont ils se sont vite remis, un pour cent des victimes ont subi ce qu’il est convenu d’appeler le « syndrome d’Haden » : parfaitement conscients, ils ont perdu tout contrôle de leur organisme ; sans contact avec le monde, prisonniers de leur chair, ils sont devenus des « enfermés ».Vingt-cinq ans plus tard, dans une société reformatée par cette crise décisive, ces enfermés, les « hadens », disposent désormais d’implants cérébraux qui leur permettent de communiquer. Ils peuvent aussi emprunter des androïdes qui accueillent leur conscience, les « cispés », voire se faire temporairement héberger par certains rescapés de la maladie qu’on nomme « intégrateurs »…
Haden de son état, Chris Shane est aussi depuis peu agent du FBI. À sa première enquête, sous la houlette de sa coéquipière Leslie Vann, c’est justement sur un intégrateur que se portent les soupçons. S’il était piloté par un haden, retrouver le coupable ne sera pas coton. Et c’est peu dire : derrière une banale affaire de meurtre se profilent des enjeux colossaux, tant financiers que politiques.
Mon avis :
Un one-shot à l’univers recherché, un plaisir de lecture !J’ai trouvé que ce livre est assez éloigné des autres romans de l’auteur que j’ai pu tester jusqu’ici, surtout parce qu’il ne possède pas l’humour qui était vraiment très présent dans les autres. Ce n’est pas un mauvais point je précise, parce que l’humour on peut totalement passer à coté (comme ça a été mon cas sur Redshirts par exemple).
Nous somme ici vraiment dans un livre d’enquête, le tout dans un univers de science fiction.
Les enfermés m’ont fait penser au premier tome du cycle de Takeshi Kovacs, ou le corps d’une personne peut être « habitée » par un autre ce qui pose toujours plein de complications dans les enquêtes policières.
Après c’est vraiment le principe qui se rapproche, en dehors de ça les deux livres n’ont pas vraiment de points communs.
L’univers est vraiment recherché, à tel point que certaines fois j’avoue que j’ai du relire certains passages parce que je n’avais pas vraiment compris les explications scientifiques, elles n’étaient pas claires dans mon esprit, ce qui m’empêchais de comprendre le moment en question de l’enquête. Mais heureusement quand je parle de « certaines fois » c’est maximum deux, le reste du temps l’intrigue est vraiment bien menée et simple à comprendre.
En fait on est dans une enquête ou on avance de découverte technique en indice, tout en ayant un coté humain très présent. Par contre il n’y a pas de retournements de situation du genre qui laisse le lecteur sidéré ou nous surprennent de façon brutale, c’est un point que j’ai un peu reproché à la fin, j’aurais aimé être surprise et que ça fasse moins linéaire dans l’ensemble.
J’ai bien aimé les références geek, par exemple le fait qu’on appelle les « transports robots » des Cispés (en référence à star wars), il y a plein de clin d’œils tout du long qui sont vraiment très sympa !
J’ai aussi adoré le problème de fond du roman : la santé doit-t-elle être d’état ou privée.
C’est un thème qui est très d’actualité en se moment aux USA avec l’Obamacare, et donc il représente un bon sujet sur lequel se pencher, très sérieux. Faut-il laisser les enfermés qui n’ont pas moyen de se payer des transports (humains ou robot) sombrer dans une situation inhumaine en quelque sorte; ou mercantile ou leur esprit deviendrait un produit de consommation, ils seraient assommés de publicité pour se payer une vie .
Cette interrogation est vraiment au centre de l’intrigue ce qui fait de ce livre en plus d’un policier une bonne critique de la société que pourrait devenir notre monde.
Au final si je devais lui trouver un défaut je dirais que ce qui m’a manqué c’était une intrigue policière un peu moins linéaire, bien que ça soit compensé par un monde très recherché, et très poussé qui m’a fait passer un très bon moment !
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