Leur domaine
  • Date de parution 05/01/2023
  • Nombre de pages 688
  • Poids de l’article 342 gr
  • ISBN-13 9782072965678
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs Norvège 21em siècle

Leur domaine

3.84 / 5 (703 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Carl et Roy ont seize et dix-sept ans lorsque la voiture de leurs parents tombe au fond d'un ravin. Roy s'installe comme mécanicien dans une station-service du bourg voisin pour subvenir à leurs besoins. Carl, aussitôt sa scolarité finie, file au Canada poursuivre ses études et tenter sa chance. Des années plus tard, le petit frère revient au pays avec une ravissante épouse, mû par un ambitieux projet pour le modeste domaine familial : construire un hôtel spa de luxe qui fera leur fortune et celle de leur communauté, sur laquelle il compte pour financer les travaux. Mais le retour de l'enfant prodigue réveille de vieilles rancoeurs et les secrets de famille remontent à la surface. Tandis que les murs du palace peinent à s'ériger, les cadavres s'amoncellent.

livré en 4 jours

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  • Date de parution 05/01/2023
  • Nombre de pages 688
  • Poids de l’article 342 gr
  • ISBN-13 9782072965678
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

C’est un roman lent et sinueux, pourtant ponctué de brutales sorties de route, à l’image de cette province norvégienne où il prend pied, dont l’immobilité des paysages figés par le froid camoufle de glissants virages meurtriers ou s’éveille soudain sous une avalanche cataclysmique. 

C’est là que vit Roy Opgard, dans la ferme familiale qui surplombe le village d’Os, en vue du virage des Chèvres dont la courbe fut, quelques années auparavant, fatale à ses parents. La Cadillac DeVille dans laquelle ils trouvèrent la mort git toujours au fond du gouffre qui la borde.

Roy avait alors dix-huit ans, son frère Carl dix-sept. Il gère à présent la station-service du village, rêvant de posséder la sienne. Quant à Carl, après quinze ans d’absence pendant lesquels il a étudié aux Etats-Unis puis travaillé au Canada, il revient auréolé de ses succès, avec à son bras une jeune et belle épouse originaire de la Barbade, et en tête un projet pharaonique, celui de construire un hôtel avec spa dans la bourgade, apportant ainsi l’espoir d’un renouveau économique à la petite communauté d’Os, dont la survie à long terme est menacée par son isolement et la désertion de ses citoyens les plus talentueux.

C’est un peu le retour de la star du village : beau gosse charmeur et jovial, Carl était la coqueluche de toutes les filles, et la bête noire de leurs petits amis, ce qui a valu à Roy, qui a toujours protégé envers et contre tout son petit frère, une réputation de boxeur redoutable.

L’aîné des Opgard, qui préfère la compagnie des oiseaux à celle de ses congénères, est un homme plutôt bourru, qui en impose par son sang-froid, ses proches appréciant en revanche sa fiabilité et son humour percutant. 

Il est par ailleurs le narrateur du récit, auquel il confère une dimension trouble. 

Et c’est d’emblée que le lecteur comprend que quelque chose cloche, des sous-entendus récurrents laissant soupçonner quelque secrète abomination tapie dans l’histoire familiale des frères Opgard, à l’origine de l’insondable honte et de la culpabilité qui hantent Roy. Le représentant de l’ordre -ici, ça s’appelle un lensmann- Kurt Olsen subodore lui aussi qu’ils sont liés à des événements pas très nets, ce qui l’incite à fureter avec insistance du côté de la ferme.

Les apparences presque caricaturales dont Jo Nesbø affuble au départ certains de ses personnages sont peu à peu démenties par la révélation de leur ambivalence et de leur face obscure. Entre secrets de famille sordides, rancunes et désirs de vengeance, l’intrigue se déroule dans une sorte de langueur délétère, d’ambiance pesante où s’installe une ambiguïté morale dérangeante. 

Le lecteur est à la fois englué dans une sombre torpeur, et glacé par la survenance régulière d’une violence perpétrée à répétition et en toute impunité. Ce n’est pas toujours très bien dosé -il y a notamment un peu trop de véhicules qui tombent dans le précipice du virage des Chèvres-, au risque d’amoindrir la crédibilité de l’intrigue. Le roman vaut surtout pour l’atmosphère poisseuse que crée le long monologue de Roy, et pour la précision avec laquelle l’auteur décortique les mécanismes des relations toxiques mais indestructibles qu’entretiennent ses héros.



Le pitch

C’est l’histoire d’un lieu, une ferme encaissée dans un petit bourg de Norvège, en montagne. Et d’une famille, tordue et tragique, les Opgard. En particulier celle des deux frères, autrefois inséparables, qui se retrouvent après des années d’éloignement. Roy, l’aîné, est resté et tient la station-service du coin. Carl, parti depuis un bail, revient au bercail auréolé d’études à succès au Canada, une épouse exotique au bras. Peu à peu, les lourds secrets de la famille refont surface, les vieilles tragédies en engendrent de nouvelles, inéluctables, et enclenchent une spirale infernale. Un douloureux deuil du passé s’amorce.

Un roman de Nesbø sans Harry Hole (son héros récurrent, flic alcoolique, asocial, constamment sur la crête, soumis aux pires états), mais à l’image de l’ensemble de son œuvre : sombre et labyrinthique. Jamais en noir et blanc, mais en variations de gris foncé. Éblouissant par sa finesse narrative et parfaitement déstabilisant par le spectacle qu’il donne des ambiguïtés morales de ses personnages.


Pourquoi je vous le conseille ?

Car Jo Nesbø est un conteur hors pair, maniaque et retors, qui prend son temps pour instiller une ambiance étouffante, celle d’un huis clos familial gorgé de lourds secrets. Pour la construction narrative qui maintient un suspense éprouvant, qui ne cesse de s’amplifier au fil des chapitres. Parce qu’une fois de plus c’est l’ambiguïté morale qui intéresse l’auteur dans ce 19ème roman, une histoire de famille pleine de bruit et de fureur, qui se dévoile dans un enchaînement de violence inouïe dont il a le secret. Car tout l’art de Nesbø est là : pousser un personnage à bout, questionner ses actes, observer l’usage qu’il fait de son libre arbitre, les choix qui en découlent et la morale qui les sous-tend. Et c’est passionnant.

MA FERME EN NORVÈGELeur Domaine (Le royaume si l’on s’en tient au titre original) parle d’abord d’une terre, d’un lieu. Une ferme de montagne, haut perchée, solitaire, régulièrement balayée par le vent et la tempête. Un endroit magnifique mais désert, juste relié au monde par une route dangereuse, en lacets, au bord d’un précipice. Là, tout se noue. Tout se dénoue. Tout se précipite.

UNE STRUCTURE NARRATIVE COMPLEXE. Où l’auteur joue sur les temporalités, passe sans cesse du présent au passé, distille les informations au compte-goutte, par bribes, laissant le lecteur mesurer peu à peu l’ampleur du dérèglement de cette famille hautement toxique. L’intrigue ne se dénoue que dans le dernier tiers du livre, dans une progression qui avance crescendo. Cette construction savante est sans doute un des enjeux principaux du livre, enfermant le lecteur dans un récit sans échappatoire, à l’atmosphère de plus en plus étouffante et glaçante.

L’ENFER, C’EST LES AUTRES. La famille, le couple, le village, aucune cellule n’est innocente. L’ambiguïté, la névrose et la violence plus ou moins larvée sont inhérentes à la nature humaine, nous dit Nesbø. Tout l’objet du roman sera de dévoiler peu à peu l’envers du décor, les sales secrets de cette famille dont les liens sont dès l’origine totalement toxiques. Roy, le frère aîné et narrateur, est resté sur le domaine familial, enfermé dans la mémoire délétère des lieux, rongé par la culpabilité de n’avoir pas su protéger son petit frère lorsqu’ils étaient enfants. Tandis que le frère cadet a brisé les chaînes pour faire fortune au Canada. Afin de mieux revenir à bord d’une voiture de luxe, une femme fatale au bras. Leur Domaine dessine alors un oppressant triangle amoureux et un enfermement social qui fait froid dans le dos. Le constat : il est impossible de sortir de sa condition ni de ses vices. Encore moins de sa famille. Seule la mort apparaît comme une issue. Avec une certaine dose de cynisme, Jo Nesbø dresse, au bout du compte, un portrait acide des valeurs familiales et surtout de l’amour fraternel. Car si tout au long du livre, les personnages exaltent la famille – Roy a été élevé dans cette idée qu’elle est le seul rempart – « Nous n’avons que nous-mêmes et personne d’autre », lui a dit son père quand il avait 15 ans – leurs liens familiaux s’avèrent totalement pervertis, marqués dès l’origine par ce qui s’est passé dans l’enfance des deux frères. Quelle est dans ce cadre la liberté de choix de Roy ? C’est la question centrale -angoissante – du roman. Racontée du point de vue dudit Roy, narrateur qui a une fâcheuse tendance à justifier l’injustifiable.


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