La Télévision
  • Date de parution 30/08/2002
  • Nombre de pages 224
  • Poids de l’article 168 gr
  • ISBN-13 9782707318022
  • Editeur MINUIT
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français

La Télévision

3.74 / 5 (208 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Le livre raconte l'été à Berlin d'un historien d'art qui se prépare à écrire un essai sur Titien Vecellio et, dans le même temps, décide d'arrêter de regarder la télévision. C'est à la fois une description de son travail au quotidien (petits déjeuners studieux, piscines berlinoises, promenades dans les parcs), et une étude de son état d'esprit depuis qu'il a arrêté de regarder la télévision. « À mi-chemin entre le pamphlet et la fable, tout cela est dit avec un humour constant, une écriture limpide mais appliquée au moindre détail. Chacun y retrouvera l'écho de ses propres relations avec la télévision, dans toute leur ambiguïté. » (Françoise Giroud, Le Figaro) « Quelques essayistes ont analysé avec gravité la crise de la représentation - et donc de la civilisation - ouverte par le bombardement continu d'images virtuelles que nous subissons, dans l'extase et le manque. Jean-Philippe Toussaint lui donne une expression romanesque d'une efficacité comique et critique exemplaire. » (Pierre Lepape, Le Monde)La Télévision est paru en 1997.

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  • Date de parution 30/08/2002
  • Nombre de pages 224
  • Poids de l’article 168 gr
  • ISBN-13 9782707318022
  • Editeur MINUIT
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Ma découverte de Jean-Philippe Toussaint, avec sa "trilogie sur Marie", avait été marquée par la beauté de son écriture fluide et élégante. L'occasion de renouer avec la plume de l'auteur belge s'est présentée lorsque Apo m'a proposé de renouveler l'expérience d'une lecture commune.


Lorsque j’avais lu, avec suprême délectation, La Salle de bain de Jean-Philippe Toussaint, je m’étais aperçu que, au-delà d’un procédé stylistique très original, la narration à la première personne constituait au fond la représentation de l’état psychique de la dépression – une excellente représentation. 


Dans ce roman, percevoir une intention similaire a été plus évident : l’état psychique représenté est cette fois l’aboulie, le manque de résolution d’un chercheur universitaire face à son travail – une recherche à mon goût très alléchante sur l’art et le politique à l’époque du Titien et de Charles Quint. Serait-il nécessaire d’ajouter ici combien l’identification à la condition du narrateur est aisée pour quiconque ait exercé un travail semblable dans sa vie… ?


La télévision donc, c’est la résolution du protagoniste d’arrêter de la regarder, faite à la fois de moralisme attendu et de pusillanimité dans sa manière de s’y conformer, qui constitue le principal emblème de sa conduite dominée par les prétextes qu’il trouve pour justifier son inactivité. De surcroît la télévision, comme objet physique d’émission de sons et d’images, représente aussi la principale occasion de savourer les descriptions de Toussaint, si particulières, précises, menues, matérielles, très Nouveau Roman en somme – particulièrement la première, toute en syntaxe nominale, qui s’étend en une seule phrase de la moitié de la p. 22 jusqu’au début de la p. 25.

De ces descriptions tout aussi réussies, il y en a d’autres, qui situent facilement le lecteur dans le Berlin estival [un] où le narrateur passe son temps entre parcs, piscines et la pinacothèque de Dahlem, éloigné de sa famille [deux], et négligeant allégrement les plantes [trois] dont les Drecher, ses voisins partis en vacances, lui ont confié les soins – les trois autres pôles descriptifs. 


En contrepartie, les moments d’action sont rares, mais ne manquent pas d’une extraordinaire cocasserie : je pense en particulier à la scène au parc du Halensee où le héros, dans son plus simple appareil, fait la rencontre de Hans Heinrich Melchelius, son directeur de recherche et octroyeur de bourse d’étude, ainsi qu’à celle, chez les Drecher, où il s’évade des toilettes pour atteindre la cuisine et extraire du réfrigérateur la fougère qu’il y avait placée. 


En fait, l’humour est omniprésent dans le roman, à la fois dans l’auto-ironie de la situation du narrateur, dans l’hypertrophie descriptive, tout comme dans les quelques actions. Il culmine dans la chute du roman : trois téléviseurs en simultané ! Quelque chose me pousse à choisir un fragment du premier cas d’espèce :

"[…] il y avait plutôt lieu de se réjouir, dans le fond, que, depuis bientôt trois semaines, par scrupules exagérés et souci d’exigence perfectionniste, je m’étais ainsi contenté de me disposer en permanence à écrire, sans jamais céder à la paresse de m’y mettre". (p. 115)



Le ton qu'emploie Jean-Philippe Toussaint dans son roman "La télévision" m'a d'emblée surprise. Ayant en mémoire l'atmosphère tragique, voire nébuleuse, des titres lus auparavant, je ne m'attendais pas à trouver dans celui-ci autant d'humour et de légèreté.


Le narrateur passe l'été à Berlin, avec pour projet la réalisation d'une étude sur le peintre Titien Vecellio. Il y est seul, puisque sa femme et leur fils de cinq ans sont partis passer les vacances en Italie.

Il n'est pourtant guère assidu...

Oisif, contemplatif, il se donne de multiples prétextes pour passer ses journées au parc ou à la piscine, s'imaginant ainsi entretenir son inspiration, alors qu'en réalité il laisse vagabonder son esprit d'une pensée futile à l'autre, s'attardant sur des événements a priori insignifiants, mais auquel il accorde une importance qui peut paraître démesurée.


Et c'est justement ce qui fait essentiellement le charme de ce roman, que de parer des détails d'une ampleur insolite, leur donnant une dimension burlesque et décalée. Ainsi, il ne se passe pas grand-chose, dans "La télévision", mais c'est malgré tout avec plaisir que l'on y retrouve, à chaque séquence de lecture, son héros à la fois désinvolte, observateur, et qui manie avec talent l'auto-dérision.


L'un des événements marquants que vit le narrateur, est sa décision d'arrêter de regarder la télévision. Le titre du roman m'avait laissée penser que ce sevrage cathodique y occuperait une grande place. Or, ce n'est pas vraiment le cas. Même si cette décision semble importante pour le héros, puisqu'il l'évoque à intervalles réguliers, soit parce qu'il en fait part aux personnes qu'il rencontre, soit parce qu'il doit lutter, parfois, contre la tentation d'allumer son poste, on ne peut pas dire qu'elle constitue le thème principal du récit.


Néanmoins, Jean-Philippe Toussaint lance à ce sujet des pistes de réflexion intéressantes, même si elles ne sont pas véritablement approfondies. Il s'interroge notamment sur la part de responsabilité de la télévision dans le fait que les individus, à partir du moment où il se retrouvent sur la scène médiatique, s'attardent davantage à commenter leurs actions qu'à les mener. L'efficacité, la créativité régresseraient ainsi au profit de la capacité à communiquer, à paraître. Il déplore également le caractère furtif, superficiel, lié au rythme des images qu'elle impose au téléspectateur, le privant de la possibilité d'exercer son esprit d'analyse.


Le narrateur, pourtant conscient de ces limites et de ces inconvénients, n'en éprouve pas moins des difficultés, parfois, à se passer de la télévision. Parfois seulement, car la plupart du temps, il oppose à la trépidation et à l'instantanéité du petit écran, sa nonchalance et son don d'observation.


Un roman différent, donc, de ce à quoi je m'attendais, mais grâce auquel j'ai passé un bon moment.



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