Cent millions d'années et un jour
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l’avis des lecteurs
En 1954, dans un village de montagne entre la France et l’Italie, Stan, un paléontologue bientôt à la retraite, convoque Umberto et Peter, deux autres scientifiques, auxquels il propose de le rejoindre pour réaliser le rêve qui l’obsède : retrouver le squelette d’un supposé dinosaure pris dans la glace. Mais cette quête initiale se transforme au cours de l’ascension en une expérience inattendue.
Ma lecture
J’écris cette chronique alors que je viens de refermer le livre et j’ai envie de mettre « à chaud » mon ressenti concernant ce roman. A la différence de Stan, le narrateur, je me suis lancée dans cette lecture sans aucune préparation autre que les très bons avis que je voyais passer ici ou là. N’ayant pas lu Ma reine, son premier roman qui avait reçu déjà beaucoup d’éloges, je ne pouvais pas ne pas lire celui-ci qui offrait du dépaysement et j’avais besoin de dépaysement, de visiter des territoires où je m’aventure que rarement et sa disponibilité à la bibliothèque en a décidé.
Je dois reconnaître que le démarrage a été un peu lent, peut-être le temps de l’échauffement, mais malgré tout intéressant. Les projets de ce paléontologue d’une cinquantaine d’années qui décide de se lancer à la découverte dans les Alpes dans les années 50 d’un squelette d’un « dragon » qui pourrait se révéler être un Brontosaure ou Apatosaure sur les simples affirmations d’une enfant me paraissaient assez étranges et devaient cacher autre chose… Mais j’étais assez curieuse de découvrir cet homme, assez terne, dont on ne sait que peu de choses, se lancer dans une aventure dont il n’a entre les mains qu’un petit fragment et les dires d’une enfant. Un drôle de personnage finalement, ambigu, un aventurier de la dernière chance….
Alos j’ai écouté Stanilas Henri Armengol, se raconter, il m’a présenté ses compagnons : Umberto, Peter et son double effronté : Youri, Gio et j’ai commencé à prendre goût à leur expédition. Mais Stan n’est pas là par hasard et au fil de la narration, sans lui-même s’en rendre compte, il se dévoile dans ce journal de bord de l’expédition, le petit garçon qu’il était, orphelin d’une mère d’origine espagnole, partie parce que la vie conjugale n’était que violence et tristesse, orphelin d’un chien, Pépin, son seul véritable ami, disparu sans explication et fils d’un homme, le Commandant, qu’il déteste pour bien des raisons…..
Cette quête qu’il mène durant quelques mois est surtout une quête de reconnaissance, lui cet obscur professeur d’université qui n’a jamais réussi à faire le deuil d’une enfance gâchée. Au milieu de l’immensité des montagnes, du froid, les personnalités de chacun vont s’affronter dans un huis clos intense et émouvant.
Il y a dans ce roman une montée en puissance du récit, dont je ne veux rien vous révéler de plus pour vous laisser le plaisir de découvrir, l’auteur réussissant grâce à une écriture à la fois poétique et sobre à nous faire palpiter au rythme des recherches, à confronter blessures du passé et répercussions (inconscientes) sur sa vie d’homme.
Les seuls monstres, là-haut, sont ceux que tu emmènes avec toi (p59)
J’ai senti les morsures du froid, j’ai accueilli les pensées d’un homme livré à lui-même, à ce qu’il a de plus secret, ce qu’il n’a parfois jamais avoué, ses délires et hallucinations dans l’immensité blanche, ses regrets et remords, j’ai senti mon cœur battre quand je l’apercevais au bord de la folie comme au bord d’un gouffre.
Arriver à transformer une expédition paléontologique en une expédition initiatique, humaine, faire d’un homme ordinaire presque un héros, une sorte de Don Quichotte à la poursuite d’un graal, voilà ce que parvient à faire Jean-Baptiste Andrea dans ce court roman et je fus moi-même surprise d’y prendre autant de plaisir.
Un très beau moment de lecture qui allie voyage, psychologie, écriture, construction, le tout avec sobriété, sans enfièvrement ni coup d’éclat, la quête d’un homme avec tout ce qu’elle peut avoir de grandiose et de pathétique.
Le paléontologue, le dinosaure et l’enfant
Après Ma Reine, un premier roman très réussi, Jean-Baptiste Andrea confirme tout son talent en racontant la quête d’un paléontologue parti sur les traces d’un dinosaure. Éblouissant!
L’avantage du blogueur qui participe à l’aventure des «68 premières fois», c’est qu’il découvre un auteur avant de pouvoir le suivre au fil d’une œuvre qui se construit livre après livre. Jean-Baptiste Andrea nous a offert avec Ma Reine (disponible en poche chez Folio) un premier roman délicat et tendre qui explorait le monde avec les yeux d’un petit garçon. Le voici de retour avec un second roman tout aussi réussi qui, comme le précédent, vous happera dès les premières pages.
Il met en scène Stan, un garçon qui se passionne pour les fossiles et dont on va suivre le parcours depuis les Hautes-Pyrénées jusqu’aux Alpes de Haute-Provence, en passant par Paris.
C’est sans doute lorsqu’il découvre son premier trilobite que naît sa vocation. Dans cette pierre vieille de trois cent millions d’années, il va surtout trouver un moyen d’oublier la violence qui règne au sein de sa famille. Son père, que tout le monde appelle Le Commandant, est un despote dont sa mère autant que lui-même subissent les humeurs. Sa vocation sera sa porte de sortie. Déjà il rêve d’emmener sa mère à Paris et de lui offrir un palais digne de sa beauté, avec de belles moulures.
Un rêve qu’il sera proche d’exaucer lorsqu’il deviendra professeur d’université et paléontologue réputé. Mais une santé fragile l’emportera trop vite.
Il se consacre alors à ses recherches et veut croire à la légende colportée d’un monstre pris dans les glaces. Avec ses amis scientifiques, il monte une expédition vers l’un des glaciers alpins proches de l’Italie et rêve de mettre la main sur un squelette de dinosaure. Un défi de taille, mais qui pourrait couronner sa carrière d’une gloire tardive. Mais les difficultés s’enchainent alors que l’été finit. Il va bientôt falloir lever le camp. À moins que, grâce à une nouvelle technique, en enflammant de l’huile, on puisse progresser plus vite à travers le glacier jusqu’à la grotte…
Il serait dommage d’aller plus avant dans le récit et de détruire tout suspense.
Mais il serait tout aussi dommage de ne pas dire combien cette quête est admirablement bien construite, découpée en quatre parties comme les quatre saisons, qui nus valent de parcourir tous les âges de la vie, de l’espoir à l’introspection, du chemin parcouru à celui qui reste à faire. Avec cette image d’un père dont il voulait s’émanciper et qui finalement ne se révélera pas si différent que cela de son fils. À 53 ans, Stanislas, «né en 1902 à Tarbes d’Henri Manuel Armengol, dit Le Commandant, et de Maria Dolorès Jimenez, dite maman» le comprendra, nous laissant quelques pages éblouissantes sur la filiation et les leçons d’une vie.
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