La désinvolture est une bien belle chose
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l’avis des lecteurs
Kaki, le moineau qui s’est écrasé au sol
Philippe Jaenada n’en avait pas fini avec la jeunesse d’après-guerre. En voulant découvrir pourquoi Jacqueline Harispe était morte à vingt ans, il nous offre une enquête très détaillée sur la jeune fille et son groupe d’amis de Saint-Germain-des-Prés, tout en nous retraçant son tour de France. Un récit plein d’humanité.
Un romancier n’en a jamais fini de ses personnages, surtout quand ils ont réellement existé et qu’on a voulu s’approcher au plus près de leur vérité. C’est le cas de Pauline Dubuisson, que Philippe Jaenada a tenu à réhabiliter dans La petite femelle, paru en 2015. Aussi ne peut-il s’empêcher, à l’occasion d’un voyage à Dunkerque, de chercher la villa Tamaris où la jeune femme donnait rendez-vous à un soldat allemand. « Mais je me rends compte que lorsque je regarde vers la mer, en imaginant les bateaux anglais qui s’éloignent, ce n’est plus seulement à Pauline Dubuisson que je pense : au milieu des bombes, je vois tomber une fille presque nue, elle tombe du ciel et disparaît dans l’eau. »
Cette fille, c’est Jacqueline Harispe, morte à vingt ans, après une chute de plusieurs étages d’un hôtel parisien – vraisemblablement un suicide. Méticuleux et soucieux de tous les détails, l’auteur part en chasse de Kaki, le surnom de cette jeune femme qui faisait partie des habitués du Moineau, le café de la rue du Four où Guy Debord a élaboré les principes du situationnisme, prémices à mai 1968. Grâce à Love on the left bank, un livre de photos signé Ed Van der Lesken paru en 1956, il va retrouver les visages et les noms de cette bande et pouvoir partir en chasse de la moindre information les concernant. Un travail de recherche désormais bien rôdé, des sources principalement accessibles en ligne, mais aussi un réseau d’informateurs constitué au fil de ses œuvres et de ses enquêtes et qu’il met aussi ici à contribution.
« J’ai simplement à rouler, à chercher un hôtel, un bar, un restaurant, c’est tout, à me laisser aller de l’un à l’autre, sans souci. La désinvolture est une bien belle chose. » souligne-t-il en explicitant sa démarche et le titre de ce livre.
Fidèle à ce précepte, le romancier part pour un tour de France qui débute donc à Dunkerque et va nous conduire à Veules-les-Roses, Cherbourg, Dinard, au Conquet (Konk-Léon), Saint-Nazaire, Saint-Jean-des-Monts, Saint-Georges de Didonne, Arcachon, Hendaye (avec un détour par Pompignac), Bagnères-de-Luchon, Port-Vendres, La Grande Motte, Toulon, Menton, Briançon, Évian-les-Bains, Montbéliard, Wissembourg, Sedan, Givet, Maubeuge, avant de repasser à Dunkerque et finir par Paris. Un périple qui se double de considérations sur les hôtels et bistrots visités, un peu comme un guide touristique, mais fait aussi une belle place aux rencontres plus ou moins fortuites qui dressent en quelque sorte une sociologie des régions françaises. Mais le roman vaut avant tout par le style inimitable de Philippe Jaenada qui avait déjà fait merveille dans La serpe, la petite femelle et Au printemps des monstres, avec le souci du mot juste, l’envie de creuser jusqu’au plus petit des indices. À ses côtés, on a l’impression d’être assis à l’une des tables du bistrot de Saint-Germain-des-Prés, aux côtés de cette jeunesse d’après-guerre, les « moineaux » un peu perdus. Et, au fil des milliers de kilomètres parcourus par l’écrivain, on se prend à dresser un parallèle avec nombre d’autres personnes rencontrées et qui semblent elles aussi un peu perdues, dans l’attente d’une vie qui leur conviendrait mieux, mais qui n’arrive pas. Alors la France d’aujourd’hui s’écoute à l’aune de celle des années cinquante, le romancier d’aujourd’hui se confronte à ses rêves d’alors et Anne-Catherine, l’artiste avec laquelle il partage sa vie depuis quelques décennies s’affuble de certains traits de Kaki.
En faisant du Jaenada, Philippe nous fait aussi du bien.
La désinvolture est une bien belle chose
Ils sont sans attaches, abandonnés et libres, fragiles et amoraux, abîmés et diablement coriaces – ils font de leurs faiblesses les forces vives de leur farouche et désinvolte insubordination. Ils boivent trop, couchent les uns avec les autres, dorment parfois dans la rue, s’habillent de bizarres loques, se cachent des forces de l’ordre, se moquent des juges, séjournent à l’occasion dans ce qu’on appelait encore alors des maisons de correction, avant, tels des passereaux, de s’en échapper par une fenêtre laissée entrouverte… « Ils se vivent encore comme des enfants, pas comme des adultes.
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