Les recettes de la vie
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l’avis des lecteurs
Monsieur Henri, le charismatique patron du restaurant le Relais fleuri, s’est toujours opposé sans explication à ce que son fils Julien devienne cuisinier. Quand il sombre dans le coma, Julien n’a plus qu’une obsession : retrouver le cahier où, depuis son enfance, il a vu son père consigner ses recettes et ses tours de main. Il découvre alors d’autres secrets et comprend pourquoi Henri a laissé partir sa femme sans un mot. Avec ce roman, Jacky Durand nous offre le magnifique portrait d’un homme pour qui la cuisine est plus qu’un métier : le plaisir quotidien du partage et l’art de traverser les épreuves. Une tendre déclaration d’amour filial, une histoire de transmission et de secrets, où, à chaque page, l’écriture sensuelle de l’auteur nous met l’eau à la bouche.
J’y allais un peu à reculons avec cette lecture. Je la sentais très feel-good, très guimauve. J’ai été agréablement surprise par la plume de l’auteur et par ce petit roman émouvant qui entraîne le lecteur dans le monde de la cuisine.
Julien vient au chevet de son père, mourant. Ce dernier a tenu tout au long de sa vie un restaurant dans une petite ville. C’est l’occasion pour Julien de raconter ses souvenirs d’enfance et d’adolescence et de porter un regard franc et aimant sur ce père qu’il a souvent mal compris.
Dès le début, les mots de Jacky Durand sont très beaux. Il a une plume délicate, émouvante, fluide qui berce le lecteur et l’entraîne sur les pas de Julien. On est plongé dans cette petite ville de province, dans les cuisines d’Henri qui, après la guerre d’Algérie, s’est lancé à corps perdu dans son affaire pour occuper ses mains. Pour Henri, la cuisine n’a pas été une vocation. Il a fait ça parce qu’il fallait bien gagner sa croûte. Et pourtant, quel talent. L’auteur nous décrit parfaitement les odeurs, les saveurs de cette cuisine du terroir parfois simple, souvent élaborée: la tête de veau, la blanquette, la bavette-frites du samedi. En cuisine, ça « attache » avec les patates, ça accroche, ça fume, ça fricasse. On imagine les plats, les odeurs.
J’ai adoré me retrouver dans ce roman parce qu’il parle d’un lieu que je connais bien: Dole, dans le Jura. Même si la ville n’est pas mentionnée, j’ai reconnu cette ville dans laquelle je suis allée au lycée à travers de nombreux indices. Je connais bien cette cuisine que l’on fait encore dans la région. J’ai reconnu avec bonheur le rouleau en buis qui sert à découper les beignets dont se servait ma grand-mère, la petite friture que l’on ramène lors d’une pêche fructueuse. C’est une lecture qui a beaucoup parlé à mon enfance.
Au-delà de ces bons souvenirs, il y a l’histoire de Julien et d’Henri. Si ce dernier a vu en la cuisine un moyen de vivre, Julien la ressent comme un art de vivre. Deux époques, deux manières opposées de voir les choses et une évolution (tardive) de la société sur ce métier avant tout manuel. Cuisiner aujourd’hui n’est plus une voie de garage, une orientation par défaut, c’est un choix de vie qu’Henri a bien du mal à comprendre.
« Les recettes de la vie » porte bien son nom. Il en faut tenter des recettes pour trouver le juste équilibre. L’histoire d’Henri et Julien est un bel hymne à la cuisine, à la vie, à l’amour!
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