Effondrement
  • Date de parution 23/08/2018
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 202 gr
  • ISBN-13 9791022608138
  • Editeur METAILIE
  • Format 190 x 125 mm
  • Edition Livre de poche

Effondrement

3.58 / 5 (33 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Crise d’hystérie chez les Mira Brossa. Doña Lena enferme son mari Erasmo dans la salle de bains pour l’empêcher de se rendre au mariage de leur fille Teti avec Clemente, vingt-cinq ans de plus qu’elle, communiste, salvadorien, mariage qui conduit tout droit selon elle à la destruction de leur famille, de leur réputation et peut-être même du pays tout entier dévoré par la fureur nationaliste.Castellanos Moya excelle dans toutes les formes de la rage et de la colère, on le lit avec une joie méchante qui donne de l’énergie.

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  • Date de parution 23/08/2018
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 202 gr
  • ISBN-13 9791022608138
  • Editeur METAILIE
  • Format 190 x 125 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

"Effondrement" débute de manière théâtrale. Esther, la fille de Lena et d’Erasmo Mira Brossa, avocat et président du Parti national hondurien, se marie dans quelques heures. Erasmo tente de convaincre sa femme d’assister à la noce, mais s’oppose à un refus. En rage, hystérique, Lena exprime en de longues diatribes lancinantes et redondantes son mépris et sa rage pour son futur gendre Clemente, qui a le triple tort d’être salvadorien, communiste et de vingt-cinq ans l’aîné de leur fille. Elle exprime d’ailleurs envers cette dernière une haine tout aussi intense pour avoir osé s’obstiner dans son désir d’épouser cette racaille ! Et il est hors de question qu’elle rende son cher Eri, petit-fils de deux ans qu’elle a élevé le temps d’éloigner Esther à New York pour tenter de lui faire oublier Clemente -peine perdue- à ses détestables parents. Erasmo n’échappe pas lui non plus à cette agressivité qu’elle éructe avec vulgarité ; elle lui reproche, entre deux plaintes concernant l’état dans lequel il laisse le carrelage en ayant conservé ses chaussures, d’avoir laissé faire, d’être d’une manière générale beaucoup trop laxiste, notamment avec ses adversaires politiques, ces odieux libéraux qui en prennent eux aussi pour leur grade.


Constituée presque uniquement de dialogues, illustré de brèves descriptions qui pourraient passer pour des indications scéniques, l’épisode est à la fois rocambolesque (Madame finit par enfermer Monsieur dans la salle de bains), grotesque et glaçant, par l’expression de cette violence acrimonieuse qui dénote une furie pathologique.

Le texte connaît ensuite une première rupture, en basculant dans une forme épistolaire. Nous lisons la correspondance échangée entre Esther et son père de 1969 à 1972. Six ans se sont écoulés depuis le mariage, Esther et Clemente sont partis vivre au Salvador, et ont dorénavant deux garçons. Les lettres expriment l’inquiétude face aux relations de plus en plus tendues entre leurs pays respectifs, qui entrent bientôt dans la Guerre de cent heures, également connue sous le nom de guerre du Football (pour ceux qui souhaitent en savoir plus : parenthèse historique ICI). La folie grandissante de Lena y est aussi évoquée, se manifestant par d’intempestifs coups de téléphone qui se terminent irrémédiablement par des accès de fureur et des insultes, motivés par le refus de sa fille de rentrer au Honduras. Étrangement, il y est peu question de Clemente, si ce n’est pour évoquer l’association d’alcooliques anonymes qu’il dirige et qui semble regrouper toutes les sommités militaires d’Amérique centrale, ou sa collection de briquets et de stylos… Quant à Esther, elle n’inspire guère la sympathie, avec son mépris bourgeois pour "les ploucs et les brutes du peuple" et son égocentrisme d’enfant gâtée. Elle représente ainsi ces femmes d’une classe dominante conservatrice qui bénéficient de leurs privilèges comme d’un dû, tout en se révélant d’un apolitisme ignare. Et comme c’est à travers le prisme de ce désintérêt pour les enjeux du monde qui l’entoure que le lecteur découvre le contexte, ce dernier se pare d’une sorte d’opacité créant une sensation de distance.


Un nouveau bond dans le temps, et une nouvelle rupture de ton, nous projettent dans une troisième et dernière partie qui se déroule en 1991, dont la narration est portée par l’homme à tout faire des Mira Brossa, témoin de l’effondrement de leur clan.

Comme dans la plupart de ses romans, Horacio Castellanos Moya dresse avec "Effondrement" l’impitoyable portrait d’une élite bourgeoise dont il fustige l’hypocrisie et satirise les névroses. Toutefois, la virulence de son propos est amoindrie par la forme que prend son récit dans la deuxième partie, où la correspondance entre Esther et son père se révèle redondante et assez terne. 

Dommage, cela démarrait sur les chapeaux de roues, mais l'élan, assez vite, retombe…

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