Partout le feu
  • Date de parution 04/04/2024
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782378562014
  • Editeur VERDIER
  • Format 182 x 120 mm
  • Edition Livre de poche
Deuil famille Romans français Réédition moins d'1 an

Partout le feu

3.77 / 5 (58 notes des lecteurs Babelio)

livré en 4 jours

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  • Date de parution 04/04/2024
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782378562014
  • Editeur VERDIER
  • Format 182 x 120 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Les combats de la génération Tchernobyl

Dans un roman à l’écriture très originale, Hélène Laurain met en scène une militante écologiste dans une Lorraine polluée. Elle mène un combat difficile sur une planète qui brûle alors que le monde regarde ailleurs.

Impossible de ne pas commencer par parler de la forme de ce roman très original. Il est composé de lignes sans ponctuation, que l’on pourrait assimiler à des vers d’un long poème, mais qui donne surtout à Hélène Laurain une liberté de construire une œuvre à base de punchlines, de paroles de chansons, de SMS, de citations, de post-it, de formules qui font souvent mouche, sans pour autant empêcher la fluidité de la lecture.

Laetitia, la narratrice, est une militante écologiste qui, au début du livre, vient de se faire arrêter encore une fois par la police, après avoir pénétré illégalement sur un site nucléaire avec sa bande pour y déployer une banderole dénonçant les dangers de l’atome. Il semblerait du reste que dès sa naissance, elle était la prédestinée à endosser ce costume de militante:

«le 26 avril 1986

à minuit 44

je naissais à la maternité des Orangers

3 minutes avant La Sœur

39 minutes avant la libération

à 2 108 kilomètres de là

des 200 bombes d’Hiroshima

milliards de milliards de becquerel

C’est chouette

de fêter chaque année l’avènement

de la génération Tchernobyl.»

La région où elle a grandi aura aussi contribué à cristalliser son engagement. Car en Lorraine, outre la centrale nucléaire de Cattenom, se dessine le projet d’enfouissement de tous les déchets nucléaires. Le projet baptisé Cigéo vise à stocker en couche géologique profonde les «déchets radioactifs de haute activité et à vie longue produits par l’ensemble des installations nucléaires françaises, jusqu’à leur démantèlement». Pourquoi cet endroit? L’explication d’Hélène Laurain peut faire froid dans le dos, car il y a sans doute une part de vérité dans la décision des autorités:

«Vous la connaissez celle-là

c’est l’histoire de trois énarques et quatre polytechniciens

dans une salle de réunion

ils disent beaucoup de choses

en écrivent beaucoup moins

dans leur rapport aux N +2

Nous nous inscrirons dans une démarche

de revalorisation des territoires ruraux ils écrivent

On n’a plus de colonies alors on va fourrer la merde

dans le trou du cul de la métropole ils disent

ils se demandent

s’ils devaient choisir une région bien pourrie

pour y déverser un torrent de déchets laquelle ils choisiraient

après un top 3 rapide

Nord – Picardie – Lorraine

ils remarqueront

qu’ils ont tous un faible pour la Lorraine

une région

triste comme une salle de cinéma vide

en pleine projection

ils se diront

Avec la sidérurgie ils sont habitués à se faire bien polluer

ils sont endurants

à défaut d’être résilients

les hommes s’intéresseront à la Meuse

presque vide.»

Face aux risques encourus et face à une planète qui se dérègle un peu plus tous les jours, elle se devait d’agir, même si pendant longtemps, elle aura cherché une autre voie. Après des études brillantes, classe prépa puis ESC Reims, elle a travaillé dans la communication, puis dans les relations publiques, mais sans s’épanouir. «puis j’ai fait une dépression j’ai arrêté

maintenant je fais des petits boulots

et je milite

j’essaie de trouver du sens à ce que je fais voilà.»

Après avoir vu le film Wild plants de Nicolas Humbert, qui agira pour elle comme un mantra et dont des scènes jalonnent le roman, elle choisit d’oublier ses brillants plans de carrière et part grenouiller à Thermes-les-Bains, où un espace balnéaire essaie de faire illusion tout près des anciennes aciéries et se lance dans l’action militante avec sa bande, avec Fauteur, Taupe, Dédé et Thelma. Mais au fil du temps, ils comprennent l’immensité de leur tâche. Refaire le monde en buvant des bières, en s’attaquant aux SUV, en se réfugiant à La Cave pour écouter Nick Cave ou faire l’amour, c’est bien loin de leur objectif. Expédients vite expédiés. Feux vite éteints. À moins que…

Hélène Laurain réussit son entrée en littérature dans un style qui n’est pas sans rappeler À la ligne du regretté Joseph Ponthus. La force des mots, scandés et alignés comme des paroles de rap, fait naître une étonnante poésie, teintée à la fois d’humour et de désespoir. Le tout dans un rythme qui dit l’urgence. Comme une danse au bord du volcan.

Les combats de la génération Tchernobyl

Dans un roman à l’écriture très originale, Hélène Laurain met en scène une militante écologiste dans une Lorraine polluée. Elle mène un combat difficile sur une planète qui brûle alors que le monde regarde ailleurs.

Impossible de ne pas commencer par parler de la forme de ce roman très original. Il est composé de lignes sans ponctuation, que l’on pourrait assimiler à des vers d’un long poème, mais qui donne surtout à Hélène Laurain une liberté de construire une œuvre à base de punchlines, de paroles de chansons, de SMS, de citations, de post-it, de formules qui font souvent mouche, sans pour autant empêcher la fluidité de la lecture.

Laetitia, la narratrice, est une militante écologiste qui, au début du livre, vient de se faire arrêter encore une fois par la police, après avoir pénétré illégalement sur un site nucléaire avec sa bande pour y déployer une banderole dénonçant les dangers de l’atome. Il semblerait du reste que dès sa naissance, elle était la prédestinée à endosser ce costume de militante:

«le 26 avril 1986

à minuit 44

je naissais à la maternité des Orangers

3 minutes avant La Sœur

39 minutes avant la libération

à 2 108 kilomètres de là

des 200 bombes d’Hiroshima

milliards de milliards de becquerel

C’est chouette

de fêter chaque année l’avènement

de la génération Tchernobyl.»

La région où elle a grandi aura aussi contribué à cristalliser son engagement. Car en Lorraine, outre la centrale nucléaire de Cattenom, se dessine le projet d’enfouissement de tous les déchets nucléaires. Le projet baptisé Cigéo vise à stocker en couche géologique profonde les «déchets radioactifs de haute activité et à vie longue produits par l’ensemble des installations nucléaires françaises, jusqu’à leur démantèlement». Pourquoi cet endroit? L’explication d’Hélène Laurain peut faire froid dans le dos, car il y a sans doute une part de vérité dans la décision des autorités:

«Vous la connaissez celle-là

c’est l’histoire de trois énarques et quatre polytechniciens

dans une salle de réunion

ils disent beaucoup de choses

en écrivent beaucoup moins

dans leur rapport aux N +2

Nous nous inscrirons dans une démarche

de revalorisation des territoires ruraux ils écrivent

On n’a plus de colonies alors on va fourrer la merde

dans le trou du cul de la métropole ils disent

ils se demandent

s’ils devaient choisir une région bien pourrie

pour y déverser un torrent de déchets laquelle ils choisiraient

après un top 3 rapide

Nord – Picardie – Lorraine

ils remarqueront

qu’ils ont tous un faible pour la Lorraine

une région

triste comme une salle de cinéma vide

en pleine projection

ils se diront

Avec la sidérurgie ils sont habitués à se faire bien polluer

ils sont endurants

à défaut d’être résilients

les hommes s’intéresseront à la Meuse

presque vide.»

Face aux risques encourus et face à une planète qui se dérègle un peu plus tous les jours, elle se devait d’agir, même si pendant longtemps, elle aura cherché une autre voie. Après des études brillantes, classe prépa puis ESC Reims, elle a travaillé dans la communication, puis dans les relations publiques, mais sans s’épanouir. «puis j’ai fait une dépression j’ai arrêté

maintenant je fais des petits boulots

et je milite

j’essaie de trouver du sens à ce que je fais voilà.»

Après avoir vu le film Wild plants de Nicolas Humbert, qui agira pour elle comme un mantra et dont des scènes jalonnent le roman, elle choisit d’oublier ses brillants plans de carrière et part grenouiller à Thermes-les-Bains, où un espace balnéaire essaie de faire illusion tout près des anciennes aciéries et se lance dans l’action militante avec sa bande, avec Fauteur, Taupe, Dédé et Thelma. Mais au fil du temps, ils comprennent l’immensité de leur tâche. Refaire le monde en buvant des bières, en s’attaquant aux SUV, en se réfugiant à La Cave pour écouter Nick Cave ou faire l’amour, c’est bien loin de leur objectif. Expédients vite expédiés. Feux vite éteints. À moins que…

Hélène Laurain réussit son entrée en littérature dans un style qui n’est pas sans rappeler À la ligne du regretté Joseph Ponthus. La force des mots, scandés et alignés comme des paroles de rap, fait naître une étonnante poésie, teintée à la fois d’humour et de désespoir. Le tout dans un rythme qui dit l’urgence. Comme une danse au bord du volcan.

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