Les lions d'Al-Rassan
  • Date de parution 24/08/2017
  • Nombre de pages 592
  • Poids de l’article 552 gr
  • ISBN-13 9782841728237
  • Editeur ATALANTE
  • Format 200 x 147 mm
  • Edition Grand format
Fantasy Dystopie et Uchronie Ouvrage de référence de l'auteur

Les lions d'Al-Rassan

4.25 / 5 (376 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

L’empire d’Al-Rassan a fait de ses conquérants asharites, venus des sables du désert, un peuple d’artistes et de savants ; l’assassinat du dernier calife a entraîné son éclatement en cités-États rivales. Seul peut-être le roi Almalik de Cartada saura lui rendre sa puissance et son unité, avec le soutien du légendaire Ammar ibn Khairan, poète, diplomate et soldat.Car une autre menace pèse sur l’Al-Rassan, celle des royaumes jaddites du nord de la péninsule, divisés, certes, mais avides de reconquérir le pays dont ils s’estiment dépossédés. Rodrigo Belmonte est le plus prestigieux de leurs chefs de guerre.C’est dans l’exquise cité de Ragosa que se rencontreront Ammar et Rodrigo, pour un temps exilés au service du même monarque. Entre eux, la figure exceptionnelle de Jehane bet Ishake, fille du peuple Kindath et brillant médecin.Fantasy épique, roman d’aventures humaines et politiques à l’échelle d’un monde, ce livre porte l’œuvre romanesque de l’auteur au plus haut de sa quête ambitieuse.Traduit de l’anglais par Mikael Cabon.

livré en 4 jours

  • Date de parution 24/08/2017
  • Nombre de pages 592
  • Poids de l’article 552 gr
  • ISBN-13 9782841728237
  • Editeur ATALANTE
  • Format 200 x 147 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Commençons par un salut. Un salut contrit, pour une promesse que j’ai mis bien trop de temps à tenir. Il y a maintenant quelques années, j’avais promis à un de mes camarades des Mercredis de l’Imaginaire Rennais de lire Les Lions d’Al-Rassan. Solennellement promis, parce que j’avais senti dans son discours la même fièvre que j’entends parfois vibrer dans ma propre voix quand il s’agit pour moi de recommander certaines de mes œuvres favorites. Il n’y avait pas eu besoin de beaucoup en dire, l’enthousiasme enflammé avait été largement suffisant à me convaincre, sans nécessité d’en évoquer bien plus. Et malgré mes manquements réguliers à l’achat du volume qui me permettrait finalement de respecter ce serment, je m’en souvenais encore, ponctuellement, comme une blessure à mon honneur de lecteur. Et puis j’ai fini par enfin passer le cap de l’achat, ne restait plus qu’à lire ; ce qui est donc fait.

Vient donc le moment où j’exprime mon infinie reconnaissance à ce camarade pour ce conseil enfiévré, comme j’exprime mon regret de n’avoir su le suivre plus tôt, et surtout, où je dois, encore une fois, confesser ma crainte cardinale : ne pas réussir, dans les lignes à venir, à rendre justice à un authentique chef d’oeuvre. Le mot est lâché. Il va donc être question de justifier au mieux le compliment.

Nous sommes dans un pays qui rappelle fortement l’Espagne du Cid, partagée entre le vieillissant royaume d’Espéragne, séparé entre les fils de son ancien suzerain à son décès, et l’Al-Rassan, ancien Khalifat déchiré par les vieilles oppositions et guerres de succession, entre religions, héritages historiques et intrigues de cour. Dans cet univers où les destins généraux et particuliers s’entrecroisent sans cesse, nous sommes amené·e·s à suivre les destins de gens ordinaires et moins ordinaires, auxquels est rattaché l’avenir de tout un territoire, dont les affrontements directs et indirects sculpteront la forme du nouveau monde à venir.

Difficile de proprement décrire l’ampleur du travail de Guy Gavriel Kay, comme son ambition. De la Fantasy Historique, peut-être ? Une base connue, solide, évocatrice, pour planter un décor somme-toute familier, et un énorme travail de déconstruction, puis de reconstruction, enlevant, ajoutant, changeant des milliers de détails pour mieux en jouer dans un théâtre d’ombres magnifiques. Certains rappels sont évidents, d’autres le sont nettement moins pour les non-initié·e·s mais jouent avec nos connaissances comme nos lacunes avec la même efficacité, en tout cas je n’ai jamais eu le sentiment d’en souffrir. Ce qu’on sait on le salue avec un sourire, ce qu’on ne sait pas n’est qu’un élément de plus dans la réussite de la construction de cet univers décalé, ce monde parallèle si particulier et, pourtant, si ordinaire, sachant créer l’extraordinaire comme narrer le quotidien. Une alchimie unique, un sentiment incroyable, celui de tout connaître et rien à la fois de ce qu’on découvre au fil des pages. On m’avait promis une oeuvre épique dans le sens le plus littéral du terme, une fresque monumentale, et on ne m’avait pas menti. Un travail atmosphérique, un souffle homérique, quelque chose que je n’avais jamais lu avant, et que je ne relirais sans doute jamais après, ou pas de la même manière. Comme certai·ne·s se rappellent leur première gorgée de bière, je me rappellerai mon premier Guy Gavriel Kay, avec un soupir enthousiaste et l’œil peut-être un peu humide.

Et comment, maintenant, rendre justice à tout ce que j’ai aimé dans ce roman à la hauteur du bonheur que j’ai éprouvé au contact de ses mots ? C’est impossible, mais je vais tâcher de déconstruire tout ça au mieux, en commençant par l’évidence pour moi et cielles qui me suivent régulièrement ici : les personnages. Evidemment, les personnages, car quels personnages ! D’abord le trio de tête, cielles sans qui cette histoire n’aurait sans doute pas la moitié de sa saveur, à savoir le Capitaine Rodrigo Belmonte, Jehane la médecin kindath et Ammar Ibn Khairan, poète assassin ; nullement réductibles à ces simples épithètes. Iels sont tellement plus que ça, des êtres sensationnels, de l’étoffe des légendes. Quelle profondeur, quelle puissance, quel souffle. Jamais ô grand jamais je crois n’avoir ressenti un tel besoin de superlatifs pour ne pas craindre de désigner sans suffisamment d’éloquence mon attachement et mon admiration à des personnages ; et surtout à ce que leur auteur voulait leur faire dire, par leurs comportements comme par leurs seules existences. Si je trouve souvent mon bonheur de chroniqueur dans l’analyse des significations camouflées des personnages et de leurs rapports à l’histoire racontée ; je trouve mon bonheur de lecteur dans la fébrilité de l’émotion, celle qui vous fait vous ronger l’ongle avant de tourner la page, celle qui vous fait vous demander ce qui va arriver, et vous empêche de décrocher. Guy Gavriel Kay et ses personnages ont su, à maintes reprises, me faire mettre mon cerveau de côté pour simplement me faire écouter mon cœur. L’exploit n’est pas mince, et un plaisir sans bornes à confesser.

Mais que ces trois-là ne me fassent pas oublier le reste du casting, aussi marquant bien que moins flamboyant. Et pourtant, iels sont nombreux·ses, fortes et belles ces autres voix, au sein de ce roman chorale, où les points de vue changent, virevoltent au gré des intrigues, des saisons et des voyages. Il aurait été aisé de se perdre ou de parfois céder à la facilité, mais il n’en est jamais rien. Aucun personnage n’est laissé de côté, tout le monde a droit à son moment, à un soin particulier apporté à sa psychologie et ses motivations, toujours dans le sens de mettre en place tous les rouages d’une plus grande Histoire qui dépasse la somme de tou·te·s ses participant·e·s, bien qu’ielles en soient tou·te·s les raisons d’être et d’avancer. Et c’est aussi beau à lire qu’à intellectualiser, parce que Guy Gavriel Kay ne réduit ainsi pas la machine historique à une addition de destins couronnés, mais bien à un ensemble plus large, complexe et humain. Nous sommes certes souvent plongé·e·s dans des intrigues de cour et des vendettas toutes personnelles, mais elles s’inscrivent toujours ou presque dans une dynamique plus populaire, où les décisions prises ont un impact au delà des personnes qu’elles impliquent directement. C’est sans doute ce qui donne autant de souffle à l’entièreté de l’incroyable tapisserie que l’auteur tisse et présente devant nos yeux, une profonde conscience des mécaniques de l’Histoire, où qu’elle se déroule.

Et c’est là que le récit gagne une autre grande partie de son ampleur et de sa puissance. Le sous-texte et les réflexions autour du pouvoir politique et des grands leviers de l’Histoire sont d’une richesse absolue, quasi-inédite dans ma mémoire au sein d’un récit tel que celui-là ; sachant convoquer des figures historiques comme fictives avec la même force sans jamais oublier d’y ajouter quelques chose de neuf. Entre les Jaddites du Nord, les Asharites du Sud et les Kindaiths perdu·e·s un peu partout entre les deux, les parallèles avec notre histoire sont évidents mais sont d’autant plus percutants qu’ils gagnent en poids avec la distance de la fiction ; ces parallèles sont certes clairs, mais permettent de rendre compte de l’universalité des erreurs et errements qu’ils relatent. Il s’agit de vider d’une partie des préjugés les plus évidents l’existence même de ces fois en apparence incompatibles, mais qui parviennent pourtant à cohabiter en bonne intelligence dès lors que les individus prennent la peine de dépassionner leurs certitudes et de les mettre à l’épreuve de la réalité et des valeurs qu’ils prétendent défendre. Une grande partie de ce récit est consacrée à l’idée que bon nombre de ses personnages agissent d’abord selon divers ensembles de règles et préceptes qui ne sont bons que tant qu’ils ne sont pas mis à l’épreuve de la vie ; à chaque fois qu’ils pensent avoir une bonne réponse, la vie change les questions. Et précisément, parmi tous ces personnages que j’aime, ceux que j’aime le plus sont ceux capables de s’adapter, de faire évoluer leurs règles en fonction de ce que la vie leur propose, principalement des rencontres, sans rester campés sur leurs positions en ne laissant aucune place au changement, en eux comme autour d’eux. Ces rencontres deviennent autant de chances à saisir, des moments pour apprendre et devenir meilleurs au contact de ce que d’autres peuvent avoir à leur inculquer.

Mais que cet aspect ne détourne pas non plus d’une autre grande qualité de ce roman, à savoir la qualité de son intrigue. Ou, devrais-je dire, de ses multiples intrigues. Entre les querelles personnelles, les complots, les escarmouches, les guerres, et quantités d’autres informations politiques à gérer, Les Lions d’Al-Rassan est un roman d’une affolante richesse thématique et événementielle, qui parvient pourtant à ne jamais se perdre au milieu de tout ce qu’il brasse. Les différents arcs narratifs se croisent et s’entrecroisent tout le long du récit avec un soin constant, sans jamais trop en faire ni oublier quelque chose en chemin, exploitant à fond toutes les pistes disponibles, créant bon nombre de scènes et dialogues mémorables. Les relations entre les personnages sont d’un organisme confondant, faisant la part belle à ce que l’humanité a de plus beau sans jamais oublier ce qu’elle est capable de commettre de pire. Tout cela confère à ce roman cette satanée puissance de frappe qui vous fait rire et pleurer, vous tordre les tripes au rythme des péripéties, vous fait craindre la prochaine page autant qu’elle vous conjure de vous y précipiter, parce qu’une surprise vous y attendra forcément si vous la sentez venir, mais sans pouvoir être certain·e de sa teneur. La délicieuse torture de la grande littérature, celle qui sait vous raconter des histoires d’une façon qui vous ramène à l’époque où l’on vous racontait des histoires avant de vous endormir ; où tout a un goût d’extraordinaire, même après la quinzième fois où vous vous faites avoir. Redécouvrir ce genre d’émotions, encore, c’est pour ça que je veux continuer à explorer tous les territoires littéraires.

Quel roman mes aïeux, quel roman. Quelle humanité, quelle authenticité, quelle leçon. Tant de choses à en dire que j’ai ici oubliées ou dû passer sous silence pour laisser le luxe absolu de leur découvertes à cielles qui, comme moi, auraient trop laissé traîner l’occasion. Il est rare pour moi de lire un ouvrage capable de me laisser aussi régulièrement et aussi sûrement bouche bée devant tant de maestria. Parvenir à faire se confondre tant de personnages puissants, de sentiments, de réalités sur notre monde présent à travers un monde passé en partie fantasmé, sans jamais faire passer sa sagesse pour de la pédanterie ; raconter tant de choses sans les dire sur nos capacités collectives et individuelles à faire une différence là où nous nous trouvons, à parvenir à dépasser les clivages qui paraissent insurmontables ou contrecarrer les destins qu’on nous prépare ; c’est tout ce que j’aimerais lire et découvrir sans cesse, jusqu’à la fin de mes jours. Et si je pourrais bien reconnaître qu’en effet, Guy Gavriel Kay, dans Les Lions d’Al-Rassan n’a rien écrit que je n’ai déjà croisé ailleurs, sous une forme ou une autre, je crois que lui a su l’écrire d’une façon que jamais je n’avais pu lire auparavant et qui m’a touché comme presque aucune autre. Il ne s’agit pas tant de ce qu’il dit mais de sa façon unique de le dire, qui rend le tout inévitable et implacable. Comme toujours, c’est aussi un supplément d’âme discret mais brûlant, indescriptible mais bien présent, ce simple soupir d’impuissance quand on nous demande, vraiment, ce que ce roman a de si bien pour qu’on le recommande à tour de bras. J’ai cru toucher du doigt cette sagesse, cette mélancolie de cielles qui ont compris, reçu quelque chose de la vie que je ne comprendrais, appréhenderais que bien plus tard, si j’ai de la chance ou que je fais les bons choix. J’ai éprouvé de la mélancolie alors que je fermais la dernière page de ce roman, avec néanmoins le sourire de celui qui se dit que la sagesse viendra bien un jour. C’est déjà ça. Je ne peux que vous recommander sa lecture, et vous souhaiter ce même sentiment.


Malgré le fait que ma lecture de ce livre soit mal tombée, pendant une panne de lecture, je l’ai tout de même adoré. Preuve si il en est de sa valeur.

Cette période a été difficile pour moi, j’avais du mal à trouver le temps et la motivation pour lire et il se passait des fois des semaines avec moins de 10 pages d’avancée. Ce qui fait que j’ai mis quasiment 2 mois à le terminer. 

Malgré son coté interminable, une chose ne m’a jamais quitté durant la lecture : mon amour pour les personnages. Ainsi que le fait que je ne pouvais que réaliser le fait que j’appréciais cette lecture même dans les pires moments, chose inhabituelle car j’ai abandonné quasiment tout les autres livres (beaucoup) commencé durant cette période alors que je me suis accroché tout du long sur celui ci.J’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune avec Lutin, Aelinel, Elhyandra, Zaphrina, Lupa et Codaleia qui porte sur les livres de Guy Gavriel Kay.

Ce livre se déroule dans une époque basée sur la Reconquista espagnole, et évoque l’histoire du Cid, dans la région d’Al-Andalus durant la période troublée du 11ième siècle ou les chrétiens se lance dans sa reconquête.

Depuis l’assassinat du dernier Calife, le pays est en proie au chaos alors que plusieurs peuples et religions s’y croisent.

Les jaddites (qui évoquent les catholiques) occupent le nord et désespèrent de retrouver l’Espéragne d’antan qu’ils ont perdu, les ashirites (les musulmans) le sud et leur zone s’est divisée en plusieurs citées-état qui ne sont plus unies, et on retrouve aussi une minorité kindath (juive) un peu partout. 

Dans ce contexte troublé, nous faisons la connaissance d’Ammar Ibn Khairan. Celui ci a un passé chargé car c’est lui, tout jeune, qui a été chargé d’assassiner le Calife. Depuis il a muri et est devenu un diplomate et un poète mais sa réputation est toujours aussi mauvaise parmi la population et certains peuples.

Son propre roi fini par l’abandonner pour des raisons politiques et il s’exile dans la superbe cité de Ragosa, une ville dirigée par un roi érudit et ou l’art a une place de choix. Sur place il fait la connaissance d’un autre homme de son temps : Rodrigo Belmonte. Celui ci est un seigneur et un capitaine jaddite réputé dont le nom fait frémir ses ennemis. Il a aussi été exilé par son propre roi suite a une dispute avec un autre seigneur qui a dégénérée.

Entre les deux exilés, le guerrier et le poète, l’amitié est immédiate et très forte. Renforcé par leur amour d’une jeune femme médecin kindath, Jehane bet Ishak, qui réside dans la ville après avoir du fuir son lieu de naissance à cause d’une fort sentiment anti-kindath qui s’y était développé. 

Le lien fort entre ces trois personnages si différents est au cœur de l’intrigue de ce livre. Finalement tout ce qu’ils souhaitent c’est être en paix quelque part. Mais malheureusement pour eux ils ne vivent pas dans la bonne époque et la guerre de reconquête est à leur porte. Survivre va devenir un combat de tout les instants et chacun va devoir choisir son camp …

– Dites-le moi. Que doivent faire des hommes d’honneur dans une telle guerre, Ammar ?
– Se massacrer jusqu’à ce que quelque chose prenne fin en ce monde.

Guy Gavriel Kay n’est pas un auteur qui précipite les choses. Les relations entre les personnages et la tapisserie de fond sont vraiment développés tout au long du roman.Étant donné ma façon peu habituelle de lire ce livre, je ne peux pas dire que j’y ai vu des longueurs (du moins je ne peux pas différencier les longueurs du fait que j’ai mis si longtemps à lire le livre de celles que j’aurais vraiment ressentit si je l’avais lu d’une traite). Mais une chose est sure c’est qu’il ne faut pas lire ce livre en s’attendant à un livre d’action au rythme effréné.

Une chose qui m’a marqué c’est la facilité qu’à l’auteur a donner vie à un personnages en quelques lignes ou quelques phrases de dialogue. Ils sont tous bien distincts et on tombe très vite sous leur charme.

J’ai vraiment apprécié tout les personnages de ce livre, même les plus sombres. Finalement tous ont des nuances, tous ont des motivations personnelles et un passé qui viennent naturellement.

En fait une partie des raisons qui ont fait que j’ai mis tant de temps à lire ce livre était que je ne voulais pas voir les personnages souffrir tellement je les appréciais. Mais la tension ne cessait de monter et je ralentissais ma lecture au fur et à mesure. Certaines situations sont vraiment propres à vous briser le cœur.

J’ai particulièrement apprécié le personnage d’Ammar.

C’est un personnage droit qui sait les fautes qu’il a commis. Il a un regard réaliste sur ses propres actions et prend toute la vie avec un certain humour des fois un peu cynique.

Il est très intelligent et est capable de lire une situation et d’en trouver la solution rapidement. Sa capacité d’analyse le sauvera à plusieurs reprises. 

Rodrigo et Jehane n’étaient pas très loin derrière, bien sur. Le trio se complète bien, chacun ayant une particularité et une façon d’être qui donne une force à l’ensemble.

Je regrette que ce livre ai été lu en si mauvaise période. Parce que pour que j’ai pu autant l’apprécier malgré tout c’est qu’il aurait surement été un coup de cœur sans ça. Je m’avance peut etre, bien sur, mais j’ai tout de même décidé de le mettre dans ma liste des relectures à faire un jour, histoire de valider ou pas cette théorie.

Au final j’ai passé un excellent moment en compagnie de ces personnages. Je comprend pourquoi ce livre est si reconnu (c’est l’un des plus connus de l’auteur) et je ne peux que le recommander à ceux qui voudraient lire une fantasy un peu différente, très prenante et documentée. 

17/20


Quatrième de couv’ :

Depuis l’assassinat, quinze ans auparavant, du dernier khalife, l’empire d’Al-Rassan est éclaté en cités-états rivales. Dans ce climat troublé, la discorde règne, et inlassablement se querellent asharites, adorateurs des étoiles d’Ashar, kindaths et jaddites, les fils du Dieu-soleil Jad. Il est cependant une menace plus grande encore qui pèse sur le royaume : Au Nord, les anciens monarques d’Espéragne semblent s’organiser pour lancer une guerre sainte de reconquête. C’est dans ce contexte instable que trois destinées d’exception vont se croiser. Trois êtres que tout oppose : Rodrigo Belmonte, le prestigieux chef de guerre jaddite, Jehane brillant médecin kindhat, et Ammar Ibn Khairan, le poète asharite, celui-là même qui jadis assassina le khalife…

Mon avis :

Ce livre faisait partie d’une lecture commune avec Lutin, Aelinel, Lianne, Zaphrina, Lupa et Codaleia, je vous mettrai les lien vers leurs chroniques au fur et à mesure, on en est pas tout au même point :

  • Le contexte historique :

La Reconquista est le nom donné à la période allant de 722 à 1492 durant laquelle s’est produite la reconquête, par les royaumes chrétiens, des territoires de la péninsule Ibérique et des îles Baléares occupés par les musulmans. Quoiqu’il soit compliqué de différencier la reconquête de la conquête sur une période si longue, la Reconquista ne représente pas une période unie et cohérente, car les combats ne sont pas continus. En 711 a lieu dans la péninsule Ibérique la première invasion musulmane. Celle-ci arrive d’Afrique du Nord par le détroit de Gibraltar, qui doit précisément son nom actuel à Tariq, général qui commande l’expédition, et que le roi Rodéric (Rodrigo en espagnol), l’un des derniers des rois Wisigoths, combat personnellement. Pour en savoir plus clic.

  • L’intrigue :

L’assassin Ammar ibn Khairan tue le dernier khalife d’Al-Rassan permettant l’essor de multiples rois dans la péninsule.

15 ans plus tard, est venu le temps de la reconquête. Le roi le plus puissant de l’Al-Rassan est Almalik de Cartada, mais cette puissance va tourner court après un acte d’une grande atrocité énervant la mauvaise personne, cet évènement sera marqué dans les mémoires comme étant le Jour de la Douve. Cet épisode signera la fin d’un règne, le fils d’Almalik Ier fait assassiner son père, dès lors les loups de tous horizons veulent récupérer le territoire, ce n’est pas une mais deux guerres saintes qui se profilent, les Jaddites veulent reconquérir ces terres qui leur appartenaient jadis, les Asharites les plus chevronnés veulent reprendre les rênes et remettre dans le droit chemin leurs frères dévoyés, entre ces deux feux, les Kindaths seront éternellement rejetés.

  • La réécriture de l’Histoire et des religions :

Le personnage de Rodrigo Belmonte est sûrement tiré du roi du même nom cité dans la partie du contexte historique bien que ce ne soit pas le roi dans l’histoire mais un officier militaire, Capitaine de la compagnie des Cavaliers de Jad.

Guy Gavriel Kay utilise également les 3 grandes religions monothéistes que nous connaissons à sa sauce. Le peuple Kindath, surnommé le peuple Errant et qui adore les deux lunes représente les juifs, le peuple Asharite appelé également Fils des Etoiles représente la religion musulmane et pour les chrétiens, le symbole est le soleil dont le peuple s’appelle les Jaddites.

  • Les personnages :

Ammar ibn Khairan est asharite. Tour à tour assassin, conseiller, soldat et poète, il a plus d’une corde à son arc. Cet homme raffiné garde sur ses mains et son image le crime qu’il a commis sur la demande de son roi, assassiner le dernier khalife de l’Al-Fontina.

Jehanne bet Ishak est une kindath. Elle est médecin dans la ville de Fezana. Le Jour de la Douve a marqué un tournant dans sa vie ainsi que sa rencontre avec 2 hommes d’exception. De Fezana à Ragosa, Jehanne va découvrir Husari sous un nouveau jour et se lier d’amitié avec Alvar. Son coeur va balancer mais on ne peut pas parler de triangle amoureux je vous rassure tout de suite. J’ai énormément apprécié ce personnage mais je pourrai dire ça de chacun d’eux tellement ils étaient bien travaillés.

Alvar de Pellino, jaddite. Il vient d’entrer dans la compagnie des Cavaliers de Jad sous les ordres du Capitaine Rodrigo Belmonte. Il se fait gentiment bizuté mais son père (ancien cavalier) l’avait préparé et il s’en sort parfaitement avec beaucoup d’humour. Après avoir surpris une conversation qu’il n’aurait jamais dû entendre, il restera l’un des meilleurs hommes de Rodrigo dans son analyse de la situation et son audace.

Rodrigo Belmonte, jaddite. Rétrogradé au rend de Capitaine avec sa propre compagnie après un changement de politique au Vallédo, il est l’un des officiers les plus craints de son temps, la simple vue du drapeau de sa compagnie fait trembler l’ennemi. Son exil à Ragosa sera l’occasion d’une rencontre au sommet avec son double d’arme. Il souhaite également engager Jehanne dans sa compagnie comme médecin. Sa femme Miranda est un incroyable petit bout de femme qui le tient d’une main de maître et ses jumeaux sont autant espiègles que têtes brulées.

Ces quatre personnages sont les principaux mais il y en a bien entendu beaucoup d’autres qui gravitent autour et je n’ai pas trop parlé des guerriers du désert qui prônent un retour au source du culte d’Ashar ainsi que des dissensions internes comme la famille De Rada en bisbouille avec les Belmonte, la magnifique Ragosa avec Badir et le conseiller Mazur qui la font prospérer.

En bref, c’était magnifiquement écrit, une brique énorme qui passe toujours mieux bien entourée et avec un savant découpage. Ah, et cette fin…un petit chouille la larme à l’oeil. Si vous avez l’occasion, lisez-le !

J’en profite pour faire un petit point pour la Tapisserie de Fionavar, cette trilogie sera reportée et lue sur 3 mois, entre temps on a un peu atterri quand même ^^, rendez-vous en janvier pour La Chanson d’Arbonne en LC (groupe Facebook).

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