La mosaïque sarantine Tome 2 Le seigneur des empereurs
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l’avis des lecteurs
Le Seigneur des Empereurs est le roman qui prend la suite de Voile vers Sarance de Guy Gavriel Kay. Comme tous les lecteurs de La Mosaïque Sarantine, j'avais hâte de me replonger dans cet univers dense et très immersif.
Mais avant de commencer à vous parler plus en détails de ce second volet, je tiens à remercier Emma et les éditions L'Atalante pour l'envoi de ce service de presse.
Dans Le Seigneur des Empereurs, on retourne auprès de Caius Crispin, le mosaïste mandaté par l'empereur Valérius II pour réaliser les décors de sa basilique. Alors que son oeuvre commence à prendre forme, il est entraîné, malgré lui, dans un tourbillon d'événements qui vont vite le dépasser. Seulement fréquenter le pouvoir de trop près n'est pas sans risque pour qui n'y fait pas attention. Ce n'est pas Rustem de Kerakek qui dira le contraire. En sauvant la vie du roi des rois, il a vu la sienne prendre un tournant inattendu. En effet, le voici en route pour Sarance, chargé d'une mission délicate. Mais pourra-t-il seulement la mener à bien et violer ainsi son serment d’Hippocrate. Deux hommes du peuple que rien ne destinait à se rencontrer mais qui vont jouer, sans le savoir, un rôle capital dans l'avenir de l'empire.
Avec Le Seigneur des Empereurs, on retourne à Sarance. Cadre principal de l'action de ce cycle, Sarance incarne autant un personnage propre qu'un univers à part entière. En effet, la cité prend une telle importance sous la plume de l'auteur qu'il la place finalement au même niveau que ses personnages. Elle arbore bien des visages : secrète, chatoyante ou vibrante. Dangereuse pour certains et bienveillante pour les autres, nul ne peut prédire comment il y sera accueilli. On l'a très vite compris, Sarance est la métaphore de la mythique Byzance. Elle partage cette même passion pour les courses de chars. Ainsi, la vie des Sarantins semble s'articuler autour de l'hippodrome. On y retrouve d'ailleurs les quatre fameuses factions rivales : les Verts associés aux Rouges et les Bleus associés aux Blancs. Constituées des supporteurs et des organisateurs des courses de chars, ces factions sont vite devenues des oppositions politiques et religieuses qui n'hésitaient pas à créer des émeutes, notamment pour montrer leur mécontentement devant la préférence de l'empereur en place pour l'une d'elles. Dans ce cycle, Guy Gavriel Kay nous immerge dans l'ambiance survoltée de ces événements sportifs où les paris vont bon train et où, la victoire ou la défaite peut vite faire perdre la tête.
Pour renforcer l'énervement ambiant, l'auteur a ajouté à son texte de nombreux chassés-croisés amoureux et autres passions passagères qui consument autant les cœurs que les corps. Ainsi, Sarance se veut tumultueuse, elle est comme un cœur qui bat. Enivrante ou inquiétante, ses rues ne sont pas toujours très sûres. La nuit, le feu sarantin peut même, sans crier gare, consumer les âmes égarées. Une sombre magie semble à l'œuvre car sinon comment expliquer le phénomène de ces étranges combustions spontanées.
Dans Le Seigneur des Empereurs, Guy Gavriel Kay a donc choisi deux narrateurs pour nous conter la suite des événements. Crispin qui reste égal à lui-même, il est toujours aussi noble cœur, un tantinet soupe au lait et assurément une tête de mule. Il reste fidèle aux causes qui lui semblent justes, quitte à se mettre en danger. L'autre personnage masculin que l'on découvre dans ce second volet est l'étonnant médecin Rustem. Pondéré et sagace, c'est un excellent observateur qui sait se jouer des situations pour arriver à ses fins. Il trace son chemin dans la cité et nous étonne par ses choix. Qui sait ce que l'avenir lui réserve.
Même s'il est vrai que Guy Gavriel Kay a choisi deux hommes pour être les rapporteurs de cette fabuleuse intrigue, il n'en demeure pas moins qu'ils sont surtout là pour mettre en exergue un quatuor de femmes. Outre l'impératrice Alixana et la reine Gisèle qui se disputent le pouvoir sur le devant de la scène, dans les coulisses, deux autres femmes sont également à l'œuvre. Il y a déjà Shirin qui, du fait de son statut de danseuse, nous rappelle par bien des manières la fière impératrice dont elle est finalement très proche. Maîtresse de nombreux hommes, la favorite des Verts a su s'imposer dans la cité et même influer sur la politique menée. Elle sera une alliée de choix pour Crispin en l'aidant, notamment, à évoluer parmi les vipères qui gravitent autour de l'empereur. Enfin, il y a l'intrigante et secrète Styliane Daleina. Belle, autoritaire, inaccessible, Crispin tombe sous le charme de cette femme. Mais Styliane est tel un serpent qui hypnotise sa proie pour arriver à ses fins. A ce titre, elle est sans doute la plus dangereuse des quatre.
La Mosaïque Sarantine est une ode à la féminité et à l'ingéniosité dont peuvent faire preuve les femmes pour obtenir ce qu'elles souhaitent. L'auteur nous brosse un portrait flatteur de femmes aussi magnétiques qu'éblouissantes. Contrairement aux apparences, elles ne sont, en aucune façon, l'ombre de leurs hommes car ce sont elles qui détiennent le vrai pouvoir dans ce récit.
Avec Le Seigneur des Empereurs, l'auteur nous offre une œuvre foisonnante, riche de folles passions, d'amitiés indéfectibles et d'intrigues de cour captivantes.
Malgré la densité du récit, j'ai dévoré avec plaisir chaque chapitre et apprécié chacune de ses lignes. Je vous le recommande !
Avec La Mosaïque Sarantine, Guy Gavriel Kay signe donc une fantasy orientale étourdissante.
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