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Paradoxe de la lumière
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Lorsque j’ai demandé le SP de Seule sur Terre au formidable David Meulemans, il a eu l’amabilité de me proposer dans le même temps de recevoir l’ouvrage qui nous concerne aujourd’hui ; je n’ai évidemment pas pu refuser. D’abord parce qu’un bouquin des forges, globalement, ça ne se refuse pas, mais aussi parce que le nom de Francis Guévremont m’était déjà familier, au travers de son formidable travail de traducteur pour le non moins formidable travail d’auteurice de Rivers Solomon. J’étais donc, en toute logique, très curieux de voir ce qu’il allait me donner à lire.
J’aurais aimé être plus enthousiaste que ce que je m’apprête à être ici. Disons que si je pense voir qu’elle était l’ambition de l’auteur, je crains que ses choix d’exécution m’aient laissé un peu froid. Y a du bon, mais c’est pas fifou pour autant.
Mon principal problème ici est le même que souvent quand je dois confesser une certaine déception : je trouve que Francis Guévremont a chassé trop de lièvres en même temps pour parvenir à tous les attraper. On peut basiquement diviser ce roman en trois tiers thématiques : le premier est consacré aux conséquences humaines de la disparition de Judith, la femme de Daniel, notre protagoniste ; le second se penche sur les travaux scientifiques de Judith, sans doute liés à sa disparition, et le troisième, plus discret, nous intéresse à la situation géopolitique de la France future dans laquelle tout ceci se déroule. Et mon souci est donc que chacun de ces tiers, répartis de façon non linéaire tout au long du roman, sont tous traités de façon trop superficielle pour jamais parvenir à être réellement convaincants. On a le droit à quelques fulgurances pour chacun d’entre eux, avec par exemple de jolis moments d’humanité, un concept science-fictif exploité avec une certaine malice, ou encore un contexte socio-politique pas dénué d’intérêt ; même si pour ce dernier, je soupçonne un peu l’auteur de l’avoir balancé là sans trop y penser plus avant, dans un souci de prétexte à précipiter d’autres éléments narratifs en dépendant directement. Ce qui m’a d’ailleurs souvent amené à froncer un peu les sourcils devant quelques dialogues d’exposition manquant assez de naturel ou devant des séquences descriptives un peu longuettes qui allongeaient une sauce par ailleurs un peu maigre.
Mais quand je dis ça, je me trouve injuste ; le souci est sans doute plus une question de cadrage qu’autre chose. Dont je ne peux pas vraiment parler sans spoiler tout le bouquin comme un sagouin, ce qui complique clairement mon boulot. Le truc, disons, c’est que je crois que Francis Guévremont a voulu raconter ce qui d’habitude est tu, en science-fiction ; aborder un aspect qui d’ordinaire est relégué à l’exposition ou même complètement oublié pour des raisons bien pratiques. Et même si je trouve que le résultat manque de chair : j’aime bien, ça. C’est déjà une audace intéressante de raconter ce que justement on évite de raconter parce que c’est pénible ou pas ce qu’on pense être le plus digne d’être narré. Je l’ai déjà dit et je le redis, j’aime bien les récits d’Imaginaire qui ramènent ce dernier au moins un peu au niveau du sol, qui font preuve d’un pragmatisme un peu rabat-joie, qui ne font pas que dans le sense of wonder et intègrent une part conséquente du quotidien à leur intrigue. Et c’est ce que Francis Guévremont a essayé de faire ici, j’en suis convaincu. Alors par pure mesure de cohérence intellectuelle, je dois le saluer et apprécier l’intention. Certes, je trouve que le résultat est un peu plat, espaçant trop ses moments de bravoure, mais n’empêche qu’ils sont là, et que j’ai refermé l’ouvrage avec une moue compréhensive, à défaut d’enthousiaste.
Comme toujours avec les forges, j’ai trouvé quelque chose. À vrai dire, comme pour Le point aveugle, je suis presque plus frustré par ce que je ne peux pas dire dans ma chronique que par ma lecture elle-même ; Le paradoxe de la lumière fait partie de ces bouquins rares dont je serais heureux de pouvoir discuter quand bien même ma lecture n’a pas été un total contentement. Parce que même si à mes yeux il rate trop sa cible pour que je le considère comme une totale réussite, rien que cette cible est digne d’intérêt et d’approfondissements.
Donc pas fifou, mais y a du bon quand même.
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