Kiffe kiffe hier ?
  • Date de parution 20/08/2024
  • Nombre de pages 250
  • Poids de l’article 352 gr
  • ISBN-13 9782213726823
  • Editeur FAYARD
  • Format 215 x 135 mm
  • Edition Grand format
Moins de 6 mois

Kiffe kiffe hier ?

3.59 / 5 (121 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« La relecture du passé avec les yeux du présent n’est pas une mince affaire. Ça me rappelle ma première paire de lunettes. Si personne ne s’était aperçu que j’étais myope, j’aurais continué à trouver le monde flou tout à fait acceptable. »Doria a déjà trente-cinq ans et elle a réussi l’exploit de ne pas perdre son humour en chemin. Ce n’était pas gagné quand on voit ce que le monde est devenu.Mais n’est-ce pas un peu trop tôt pour trouver que c’était mieux avant ?À l’image du pays, elle est à un carrefour : elle doit trancher entre nostalgie et espoir, se remettre en question avant de virer réac.Car c’est le genre d’imprévu qui arrive même aux meilleurs.

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  • Date de parution 20/08/2024
  • Nombre de pages 250
  • Poids de l’article 352 gr
  • ISBN-13 9782213726823
  • Editeur FAYARD
  • Format 215 x 135 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

A 35 ans, Doria vit heureuse entre son fils, sa mère et ses amis fidèles. Elle essaye de concilier ce bonheur avec la présence du père de l'enfant, dont elle est séparée, ainsi qu'avec ses ex-beaux-parents racistes. Parfois, elle regrette l'impression de célébration commune qui avait suivi la Coupe du monde de 1998, mais son humour l'aide à surmonter les tensions du présent.

Mon avis

« Kiffe kiffe demain ? » a été publié en 2004 alors que Faïza Guène avait 19 ans. Elle y présentait Doria, 15 ans, née de parents marocains, vivant en HLM. Je ne l’ai pas lu.

2024, Faïza a vieilli, Doria aussi. Elle a 35 ans, vient de se séparer du père d’Adam, 7 ans. Elle commente son quotidien avec humour, égratignant ceux qu’elle croise, l’enseignante un peu rigide, l’ex-mari trop laxiste, etc. Dès le début, le ton est donné, beaucoup d’humour, de dérision, parfois un peu trop de clichés, de caricatures.

« Si personne ne s’était aperçu que j’étais myope, j’aurais continué à trouver le monde flou tout à fait acceptable. »

Tout au long de ses journées, les anecdotes se succèdent, plus ou moins drôles. De nombreux thèmes sont abordés : le mariage, la travail, l’éducation des enfants, les amis-es, la religion, les complotistes …. Elle prend le lecteur à témoin, l’interpelle.

L’écriture pétille au début. Le ton est décalé, ironique, peut-être un peu « trop » tout ça, pas vraiment lourd mais à trop vouloir faire rire, ce n’est plus amusant… On se lasse …. Puis arrive le chapitre 9, plus long, plus grave, presque plus sérieux…. Je l’ai préféré dans ce registre.

Dans la dernière partie du livre, il arrive que Doria pense à celle qu’elle a été et à ce qu’elle aurait souhaité lui dire pour la rassurer, l’aiguiller….

« J’aimerais dire à l’ancienne Doria qu’elle finira par se pardonner un jour, à elle et peut-être même à son père. J’aimerais lui dire qu’elle mérite de vivre dans la joie, et qu’être une fille, même si tout tend à prouver le contraire, ce n’est pas une malédiction mais une grâce. »

Cette lecture me laisse sur ma faim. J’ai trouvé le style irrégulier entre le souhait de rédiger de réelles réflexions (mais comme tout est survolé, ça reste superficiel) sur des thèmes d’actualité, et un humour potache. Le contenu manque d’unité et c’est dommage car l’idée de ce regard sur le passé était intéressante.

Si le titre n’avait été préempté par Alexandre Dumas, Faïza Guène aurait pu appeler son roman Vingt ans après, car c’est l’écart qui sépare Kiffe, kiffe demain et Kiffe, kiffe hier. On y retrouve Doria à 35 ans, au chômage, en train de se séparer de Steve, son mari, et contrainte d’affronter la vie avec sa fille de sept ans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas facile. Il faut jongler avec les horaires, se faire réprimander à chaque retard à l’école, faire attention aux cyclistes qui peuvent se coucher sur sa petite voiture rouge, ce symbole d’indépendance chèrement acquis.

Alors Doria peste et s’emporte contre un système qui l’étouffe. Mais elle le fait avec faconde, avec un sens de la formule ravageuse, avec un humour qui met un peu de baume sur des blessures loin d’être refermées. Les hommes, qui « n’ont rien à faire de spécial en dehors de naître » sont les premiers à trinquer : « Ils se reposent sur les lauriers de leurs succès passés pour continuer de nous dominer. Ils estiment sûrement qu’ils ont fait leurs preuves et ce n’est pas faux si on jette un œil sur le CV de ces messieurs. Exemples : la chasse, l’armée, la guitare électrique, l’esclavage, la construction de huttes, le viol. Liste non exhaustive. »

Et à propos de listes, celles que dresse Doria valent le détour, à commencer par celle « des choses les plus stupides jamais inventées » comme « la doudoune sans manches, les bars à chats et le ministère de la Justice. » Ou encore celle des choses primordiales de la semaine : « Résilier mon abonnement Basic Fit, m’épiler la moustache, imprimer des CV, racheter de la lessive (promo Auchan sur le pack Le Chat Sensitive 34 lavages), trouver une avocate pour déposer la demande de divorce, arroser les plantes. » Le tout culminant avec la « liste des choses qui assassinent notre vie de couple » et dans laquelle on trouve notamment « la quasi-disparition de nos moments d’intimité même si c’était pas foufou ; Ne plus s’embrasser pour se dire bonjour ou bonsoir; Les prélèvements sur notre compte commun d’un site de poker en ligne avec des montants allant de 80 à 300 euros ; L’odeur de la bière; La télévision allumée en continu; Emporter aux toilettes son iPhone qui a encore changé de code; Ce numéro qui revenait à de nombreuses reprises sur le relevé téléphonique. » Vivement la « liste des choses à accomplir pour entamer un nouveau chapitre de ma vie. »

Au couple qui se déchire, on ajoutera une mère un peu déboussolée, ce qui nous offre quelques scènes savoureuses, par exemple quand « au lieu d’utiliser les AirPods que je lui ai offerts, elle persiste à coincer son téléphone contre sa joue dans son hijab. Bon, OK, ce ne sont pas des vrais AirPods mais plutôt un plagiat disponible sur Amazon pour la modique somme de 19,90 euros. Je tiens à dire que j’ai commandé les mêmes pour moi et qu’ils fonctionnent, ils sont aussi performants que les originaux. Je peux carrément entendre les salariés de l’usine qui les fabrique à Shenzhen quand ils toussent. »

Fort heureusement, il y a les amis qui, même s’ils sont aussi en galère, aident à tenir le coup. Rita, « femme blanche et maigre de 59 ans qui a vaincu deux cancers et a accouché sous X à 17 ans dans son village » et Hamoudi « spécialiste des théories du complot absurdes », qui se forme comme moniteur d’auto-école, vont aider Doria à garder le moral malgré tous ses déboires.

Faïza Guène n’a rien perdu de son mordant et de son sens de la formule pour nous raconter le quotidien de Doria. On se régale de ses punchlines et de sa volonté de mettre en avant cette population d’immigrés et leur descendance dans une France qui, durant les 20 dernières années, a plutôt régressé, laissant le racisme et le sexisme s’épanouir. Raison de plus pour ne pas baisser les armes !

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