La maison

TTTT - Bravo "Non sans rappeler l’irruption du grand Meaulnes d’Alain-Fournier au « Domaine mystérieux », cette nouvelle inédite accompagne le narrateur dans son vagabondage hypnotique, aimanté par l’intuition d’une présence féminine, au creux d’une propriété abandonnée. Mais c’est surtout l’écho d’Au château d’Argol qui frappe, étourdit et enchante. L’avènement de la Seconde Guerre mondiale sépare l’écriture du premier roman de Julien Gracq et celle de La Maison. Dans les deux ouvrages, la nature porte les traces des hommes, macabres et sensuelles. Aux abords de la chapelle des Abîmes jouxtant la rivière d’Argol, on trouvait des tronçons de pierre « écroulés dans l’herbe noire où ils luisaient comme les membres blancs dispersés d’un héros abattu par traîtrise », tandis qu’à l’arrière de la « Maison », au milieu de « quelques squelettes de poiriers […] les hautes herbes mouillées étaient foulées et couchées en tout sens sur un espace assez grand, comme si deux corps se fussent étendus et roulés à même le sol ». Une même prémonition pour la beauté cachée derrière les ruines, un même combat entre le désir et la peur de disparaître traversent les deux œuvres, d’une limpide splendeur."