
La trilogie Tedj Benlazar Tome 3 La Fabrique de la terreur
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l’avis des lecteurs
Tout a une fin, même cette excellente trilogie qui intègre la crème du polar français haut la main, grâce au talent de son auteur, Frédéric Paulin et au pif exceptionnel des éditions Agullo qui ont fait rentrer ce poids lourd dans leur catalogue.
Comme beaucoup – et encore, pas assez nombreux! – j’avais succombé à La Guerre est une Ruse et aux Prémices de la Chute. J’attendais donc -sans trop attendre puisque dernier tome – la fin de la trilogie: elle est là, elle s’appelle La Fabrique de la Terreur et est assez impitoyable.
Le récit se déroulant de manière chronologique, on s’attend à être KO à plusieurs reprises: c’est inévitable, les années de la Fabrique sont très proches de nous et comptent les plus récentes drames que le terrorisme a déclenché sur le sol français.
Je vais m’arrêter donc uniquement sur les points qui m’ont le plus émue ou fait réagir.
Les personnages, bien sûr! Tedj, ce cher Tedj qui nous avait cueillis dès La Guerre est une Ruse et sur lequel les années sont passées sans arriver à étouffer son infinie inquiétude. Vanessa Benlazar, digne fille de son père, droite dans ses bottes et obsédée par la justice. Tête brûlée – à tort ou à raison – aussi émouvante que son père.
Laureline Fell, jonglant entre les attentes d’une hiérarchie aveugle et ses convictions intimes: comment endiguer le sentiment d’impuissance qui vous accable lorsqu’on a l’impression de pisser dans un violon pendant que des gamins s’en vont tuer ou se faire tuer dans la guerre la plus absurde et indéchiffrable qui soit? Comment continuer lorsque vos alertes ne servent à rien?
Réif, le prof – et derrière lui LES profs – impuissants et fragilisés, seuls, devant des élèves paumés au point de devenir bourreaux et pencher l’oreille devant la première sirène qui leur promettrait vengeance dans un café, une mosquée ou sur Internet. Prêts à rejoindre la guerre là où elle se trouve. Les portraits de certains parmi eux, on aurait envie de hurler – Frédéric Paulin sonde leurs parcours, leur raisonnement, avec la précision d’un entomologue.
La fine analyse des Printemps Arabes et de leurs failles (le roman s’ouvre en Tunisie avant de rejoindre la France); le Big up aux Kurdes et à leur indéfectible courage qui a permis de faire mordre la poussière à Daech. Le regard de Pantani et de son équipe, nettoyeurs de l’Etat dans les zones de guerre où la France a des intérêts sensibles.
Il y a tout ça et bien plus encore dans La Fabrique de la Terreur: l’ensemble des trois romans est pour moi aujourd’hui un impératif dans la littérature française pour ceux que l’histoire contemporaine intéresse ou simplement pour ceux qui cherchent à comprendre ce qui nous est tombé sur le coin du museau à la fin du XXe siècle.
Fin de la superbe trilogie de Frédéric Paulin avec La fabrique de la terreur.
17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi s’immole par le feu. C’est le début de la révolution tunisienne et des printemps arabes. 13 novembre 2015, attentat au Stade de France, au Bataclan et massacres dans les rues de Paris. Entre les deux, l’affaire Merah et l’attaque de Charlie Hebdo, entre autres. Entre les deux, La fabrique de la terreur.
On suit des personnages que l’on connaît bien. Réif Arno, devenu prof à Lunel, Tedj Banlazar, à la retraite dans la nature, sa fille Vanessa, journaliste indépendante qui s’intéresse aux mouvements islamistes, Ludivine Fell aussi peu écoutée de ses supérieurs que Tedj en son temps, et qui, depuis son poste à la sécurité intérieure vivre cette période comme autant d’échecs personnels.
Et puis Simon, Karim, Wassim, Maram … De Lunel, de Tunis, de Bruxelles qui, pour une raison ou un autre vont sombrer dans le fanatisme. Sans compter quelques barbouzes qui font le sale boulot sur le terrain et ont l’impression que cela ne sert à rien. Et d’autres, pris dans l’engrenage.
Voilà, c’est fini, du moins pour l’œuvre littéraire, la réalité malheureusement continue à donner raison à Ludivine, Tedj et les autres. Une conclusion particulièrement oppressante et angoissante tant elle nous replonge droit dans les journées d’horreur que nous avons tous en tête. On suit les enquêtes des personnages, et on sait bien évidemment qu’ils ne vont rien empêcher.
La force du roman est d’offrir différents angles de vue, de tenter de montrer, sans excuser ou expliquer, juste décrire différents parcours différents lieux. C’est implacable, on en prend plein la figure, on revit ces moments. Une fin de trilogie plus détachée des personnages, vue de plus haut. Un dernier roman qui plonge le lecteur dans ce tourbillon en donnant à penser, en donnant aussi à voir comment toute cette période a été perçue ailleurs qu’en France, ailleurs que dans notre entourage proche.
Je ne dirais pas que c’est une lecture aimable ou plaisante. Mais c’est certainement une lecture qu’on n’oublie pas.
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