
L'homme peuplé
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Ce n'est certainement pas si anodin que cela si Franck Bouysse met en scène dans L'Homme Peuplé, son dernier roman, un personnage tel que Harry, écrivain en mal d'inspiration après avoir rencontré un succès considérable lors de la parution de son premier roman. Non pas que l'auteur soit en panne d'inspiration, mais qu'en faisant l'objet d'une certaine attention avec la publication de livres tels que Grossir Le Ciel et Né D'Aucune Femme, Franck Bouysse doit désormais composer avec une certaine notoriété pouvant se révéler quelques peu pesante pour un homme aspirant davantage à une certaine discrétion. Il est pourtant bien loin le temps des publications pour de modestes maisons d'éditions alors que ses derniers romans publiés chez Albin Michel font désormais l'objet de grands encarts publicitaires tandis qu'il lui faut honorer de nombreuses rencontres avec un public toujours plus important avide de le côtoyer. Dans un monde de la littérature où le succès fait l'objet de sentiments paradoxaux oscillant entre la satisfaction et la remise en question, il existe donc certainement cette envie ou cette tentation de se mettre en retrait tout comme Harry pour se retrouver au cœur d'un paysage hivernal désolé, dans cet arrière-pays si cher à Franck Bouysse avec cet effet miroir qui devient l'un des moteurs essentiels d'une intrigue se situant à la lisière du fantastique en nous rappelant les romans du regretté Claude Seignolle.
Après avoir rencontré un succès considérable lors de la parution de son premier roman, Harry est désormais en panne d'inspiration ce qui le pousse à s'éloigner de l'agitation de la ville en faisant l'acquisition d'une ferme à proximité d'un village isolé. Emménageant en plein hiver, le romancier doit s'accommoder de la neige et du silence qui enveloppe cette campagne désolée. Des conditions idéales pour l'écriture. Pourtant il y a cette sensation de malaise avec cette impression d'être observé en permanence tandis que des événements étranges se produisent dans le voisinage et plus particulièrement du côté ce corps de ferme où vit Caleb, un guérisseur et un sourcier énigmatique qu'il n'a jamais vu. A mesure qu'il se familiarise avec les habitants du village, Harry doit composer avec leurs secrets à l'instar de Sofia, cette épicière qui semble dissimuler quelques blessures. Une atmosphère de plus en plus étrange règne ainsi dans cette région rurale où les croyances et superstitions vous font frissonner bien plus que la morsure de cet hiver envoûtant.
Avec cette mise en abime de Harry, écrivain en quête de solitude pour renouer avec l'inspiration, on ne peut s'empêcher de penser à l'auteur lui-même se mettant en scène dans ce récit où résonne les notes des chants du Winterreise de Schubert contribuant à l'atmosphère à la fois sombre et ensorcelante de cet hiver s'emparant de cette contrée rurale retirée et imprégnée d'étranges phénomènes où les revenants côtoient les vivants. Franck Bouysse, sans livrer tous ses secrets, nous restitue ainsi par la grâce de ses mots qui sonnent toujours juste, quelques mécanismes de l'écriture et de l'imaginaire qui se fracassent au gré d'événements troublants, parfois surnaturels frappant l'existence recluse de Harry cherchant à comprendre le sens de ce qui lui arrive. Il lui faudra donc déterrer quelques secrets que dissimulent les habitants du village et plus particulièrement Sofia qui tient l'un des rares commerces encore ouvert à cette saison. On découvrira les réponses aux interrogations de Harry par le biais des chapitres consacrés à Caleb, le personnage charismatique de L'Homme Peuplé qui outre son travail à la ferme, officie comme guérisseur en n'utilisant ses dons qu'à l'intention des animaux comme s'il redoutait le pouvoir qu'il détient de sa mère dont l'affection se traduit également par une espèce de crainte mutuelle quant aux secrets qu'ils se dissimulent respectivement. Ce sont d'ailleurs toujours ces secrets enfouis qui animent les récits de Franck Bouysse poursuivant l'exploration de cet environnement rural qui lui sied parfaitement. Et puis il y a cette particularité dans la justesse du ton se traduisant notamment dans le rythme de dialogues ciselés qui touchent et séduisent le lecteur. Et pour finir, on appréciera comme toujours la beauté de cette nature qu'il dépeint avec la magnificence d'un texte imprégné de sensations et même de sonorités qui finissent par nous envoûter définitivement au cœur de cette trame aux accents fantastiques baignant dans le berceau des traditions et des superstitions hantant cette campagne désolée qui nous séduit et qui nous intrigue tant.
Harry, écrivain à succès en panne d’inspiration, achète sur un coup de tête une ferme isolée, à l’écart d’un village inhospitalier. C’est l’hiver. La neige et le silence recouvrent tout. Ce pourrait être idéal pour se remettre au travail… Mais Harry se sent vite épié, insidieusement envahi. Serait-ce lié à son énigmatique voisin, Caleb, guérisseur et sourcier – et entre sourcier et sorcier, il n’y a qu’une infime différence…? Et quels secrets cache la belle Sofia qui tient l’épicerie du village, de quels forfaitures le maire s’est-il rendu coupable, quelle malédiction pèse donc sur la lignée de Caleb?
Caleb et Harry. Deux prénoms, deux hommes aux trajectoires différentes qui vont s’entrecroiser. Harry est écrivain. Après le succès de son premier roman, il va chercher l’inspiration dans un village reculé, coupé du monde. Caleb est paysan. Isolé, rejeté, craint des villageois, il vit seul dans sa ferme avec pour seul compagnon son chien.
Dans ce roman, Franck Bouysse mêle ses thèmes préférés: le processus de création, la solitude, la souffrance de ces deux êtres isolés, la nature presque primitive et reine en sa demeure. Les chapitres alternent entre Caleb et Harry sans que jamais les deux hommes ne se rencontrent vraiment. J’ai aimé cette atmosphère lourde de sens où chaque mot pèse. Franck Bouysse y glisse une pointe de surnaturel avec l’image de cette mère, un peu sorcière, en tout cas pointée du doigt par les villageois à cause de ses « pouvoirs ».
L’intrigue est faite de silence, d’énigme. La langue de Franck Bouysse est toujours aussi belle, presque mélancolique. Il faut attendre le dernier chapitre pour que les pièces du puzzle s’imbriquent parfaitement pour que qu’on comprenne enfin pourquoi ces bruits, ce silence, cette méfiance. Je ne dirai rien de plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de cette fin particulière qui résonne au son des murmures du passé.
Avec L’Homme peuplé, Franck Bouysse signe encore là un très beau roman très mélancolique.
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