Grossir le Ciel
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Le pitch
Un village au fin fond des Cévennes où vivent deux paysans, solitaires et taiseux, Gus et Abel. Un voisinage qui va virer au tragique. Un polar rural couvert de prix. A juste titre.
Pourquoi je vous le conseille ?
Pour l’atmosphère de rural noir, lente, silencieuse, émouvante. Pour l’économie et la précision du style, sans un mot de trop ni trop appuyé. Pour les secrets de familles qu’on aime toujours déterrer. Pour découvrir une œuvre moins connue de l’auteur de Né d’aucune femme qui mérite qu’on s’y arrête.
UNE HISTOIRE SIMPLE. En apparence du moins. La disparition de l’abbé Pierre va ébranler Gus avec une force telle que toute sa vie va s’en trouver insidieusement changée. Cet événement apparemment anodin va déstabiliser le destin de ces deux hommes de la terre que rien n’était censé pouvoir troubler.
UN ROMAN TAISEUX. Une histoire d’ombres et de silences. Vous ne trouverez pas de grandes démonstrations de style chez Bouysse car c’est un auteur économe. Il dresse avec force et précision cette histoire de deux paysans qui communiquent sans passer par la parole. Ce suspense très inhabituel s’avère d’une grande efficacité. Amateurs d’intrigues compliquées narrées à 100 à l’heure avec foultitudes de rebondissements, passez votre chemin. Ici on agit peu et on cause encore moins. Tout en décrivant des sentiments puissants. Tout un art.
UN COUNTRY NOIR À LA FRANCAISE. Franck Bouysse, petit-fils de paysan et professeur de biologie, sert avec talent le Rural noir français avec des intrigues simples, ancrées dans la réalité de territoires ruraux âpres, victimes de l’évolution industrielle. L’oeuvre de Bouysse, nécessaire, témoigne de cette réalité.
Franck Bouysse trouve avec "Grossir le ciel" le juste équilibre entre efficacité et densité pour nous offrir un texte qui, bien que court, nous enveloppe dans une ambiance poisseuse et prégnante.
Les Doges, ferme isolée au cœur des Cévennes, est le domaine de Gus, l'un de ces "bourrus taiseux" qui peuplent ce monde de ruralité abrupte et séculaire. Depuis la mort de ses parents, dans des circonstances sordides, il y vit seul. Hormis une incursion hebdomadaire au village, où il se rend en tracteur pour reconstituer ses frugales provisions, ses seuls contacts avec des êtres vivants sont ceux qu'il entretient avec ses vaches, son chien Mars et Abel, son "voisin" le plus proche -la notion de voisinage est en ces lieux toute relative, les rares habitations perdues dans ce coin de montagne étant généralement distantes de plusieurs centaines de mètres-, et ce qui se rapproche le plus de ce que l'on pourrait considérer comme un ami.
Les relations entre les deux hommes sont placées sous le signe d'un laconisme rustre et d'une pudeur farouche. Non pas qu'ils aient été épargnés, éloignés qu'ils sont a priori de toute agitation humaine, par les douleurs et les drames... Mais les souvenirs susceptibles de lacérer l'imperturbable fil de leur existence fruste, sont maintenus enfouis sous les couches quasi hermétiques de leur apparente insensibilité.
On imagine les intérieurs sombres et confinés de ces vieilles fermes dont les fenêtres restent fermées au cours des longs mois d'hiver, enfermant les odeurs de tabac, de chien humide et d'homme rarement lavé... on imagine l'impassibilité hostile du dehors glacial... Ceux qui, tels Gus et Abel, vivent ici depuis toujours, sont coulés dans la matière extraite des longs mois de silence et de solitude. Espérer une autre vie, nourrir des rêves d'ailleurs, penser au lendemain, sont d'inimaginables possibilités. La vie s'écoule au rythme de la rude monotonie des journées de travail, sous le signe d'un pragmatisme nécessaire, et indissociable de leur nature.
Une série d’événements va cependant venir perturber l'immuable routine de Gus...
Cela commence avec la mort de l'abbé Pierre, que lui annonce la télévision. Étrangement il est touché, perturbé même, par la disparition du vieil homme dont l'altruisme et la simplicité le parait à ses yeux d'une aura de sainteté. Puis, c'est Abel qui fait preuve d'un étrange comportement, devenant méfiant et irritable. Pour couronner le tout, des évangélistes, présences incongrues dans cette immensité enneigée, se mettent à traîner dans les parages.
La tension prend une ampleur croissante, étouffante, la révélation de vieux secrets instille son poison dans les esprits, la carapace censée protéger des émotions, des réminiscences douloureuses, se fissure...
C'est âpre, râpeux, oppressant... bref, c'est à lire !
Entre Alès et Mende, au milieu des Cévennes, un lieu-dit appelé Les Doges, deux fermes éloignées de quelques centaines de mètres, de grands espaces, des montagnes, des forêts, de la neige une partie de l’année, deux hommes, un chien, un fusil, quelques mots, des silences et de la roche pour poser le tout.
En voilà un exercice malaisé ! Parler de ce livre sans sombrer dans un lyrisme dithyrambique…
Je vais essayer mais ce n’est pas gagné. Pourquoi ? Et bien parce que ce livre est nécessaire.
C’est, je crois, dû à l’écriture formidablement ciselée de Franck Bouysse, cette capacité pour installer une atmosphère palpable, lourde, vraie.
L’Histoire je ne vais pas vraiment vous en parler, mais je peux tout de même vous dire qu’on se sent un peu perdu dans ces paysages rudes et magnifiques, que vous allez assister à un huis-clos au grand air (pas banal ça) entre deux hommes taciturnes et bornés. Les non-dits et les silences frustrants menés à un degré inimaginable. L’incommunicabilité poussée à un point de non-retour. L’enfermement dans lequel ces deux hommes vivent et ne se débattent même plus, tout pétri de haine, d’amour, d’insatisfaction, de tristesse et d’une certaine lassitude.
Ce roman a quelque chose d’hypnotique, c'est cruel et beau. Franck Bouysse est un conteur extraordinaire, qui prend son temps pour installer son histoire, pour faire vivre ses personnages. Tout est fluide mais terriblement pesant en même temps.
C’est le roman des vies malmenées, de la résignation silencieuse, de l’isolement avec pour seuls témoins un chien, la télé et un voisin si proche mais tellement distant. Séparé par un monde et quelques mètres. Le roman de l'amour gâché à force d'êtré ignoré, ce sentiment embarrassant trop grand pour être compris, trop fort pour être accepté. Le roman des silences et des souffrances, des rancunes qu'on préfère taire.
On y parle du travail, de l’amour, de la nature, de la mort. Il y a une humanité immense entre ces deux-là, de celle qui n’ose se parler et se dire les choses, de peur de bousculer cet équilibre hostile.
Il vaut mieux faire avec quelque chose de mauvais qu'on connait plutôt que de se risquer à ouvrir une porte sur l’inconnu. Les secrets de famille ont encore de beaux jours devant eux mais conduisent toujours, tôt ou tard, à l’effondrement de cette vie subie dans la violence des sentiments.
Des vies qu’on endure cahin-caha, parce qu’on ne sait pas bien faire autrement, parce que c’est comme ça. Mais on s’habitue à tout n’est-ce pas ?
Au milieu de tout ce fatras émotionnel il y a également de l’humour. Lorsque Gus rudoie les « suceurs de Bible » ces gens qui viennent pour vous vendre des choses dont on n’a pas besoin. Et Gus a la repartie facile et cinglante.
En bref un livre pépite sur la condition humaine. Ecrit avec un talent immense et de sacrés tripes. Comment vous dire qu’il faut absolument le lire ?
Laissez-vous emporter ! Suivez votre cœur, vos sens, votre âme. Ce roman est d’une force rare…Comment vous dire ? Essentiel.
"Grossir le ciel" vient de remporter le Prix Calibre 47.
Après Nicolas Mathieu, Frank Bouysse nous entraîne à son tour dans un coin perdu de notre beau pays. Bienvenue dans les Cévennes de Grossir le ciel.
Les Doges, lieu dit perdu quelque part au milieu des Cévennes. Gus s’y occupe de sa ferme et de ses bêtes avec l’aide de son chien Mars. Mis à part un voyage par semaine au village, il ne parle avec personne, sauf parfois avec Abel de la ferme d’à côté. Des discutions le plus souvent très pratiques : les deux hommes s’entraident quand c’est absolument nécessaire, et prennent une cuite chez l’un ou chez l’autre, quand la solitude se fait trop lourde. Tout semble figé à jamais, jusqu’à ce matin d’hiver où Gus entend des cris et des coups de feu chez Abel …
Assiste-t-on à la naissance (ou renaissance) d’une littérature noire des grands espaces en France ? C’est vrai que depuis la disparition de Pierre Magnan, à quelques très rares exceptions, le polar français s’était peu intéressé à la campagne. Et encore moins à la vie de travailleurs manuels confrontés à une nature belle mais potentiellement meurtrière. De telles thématiques semblaient l’apanage des américains et de leurs écrivains des grands espaces.
Frank Bouysse que je découvre avec ce roman montre donc, après Nicolas Mathieu, que les français aussi savent prendre la nature à bras le corps.
Superbe description de ce coin perdu, de sa beauté mais aussi de sa dureté. Une dureté qui façonne les personnages, avec ici deux portraits extraordinaires.
Abel, et surtout Gus, dont il dépeint magnifiquement la solitude, le travail quotidien, les joies et les souffrances. Comme il décrit magnifiquement la montée de la méfiance et de la folie. Deux personnages rugueux, durs, rendus dans leur complexité, jamais idéalisés, jamais plaints, capables de grandeur, d’humour mais aussi de méchanceté, de bêtise et de violence.
L’écriture est au diapason, parfois lyrique, souvent sèche et aussi rugueuse que le climat, la vie isolée et le rouge que boivent les deux hommes.
Une superbe découverte de cette fin d’année. Belle interview chez les Unwalkers.
L’abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l’ avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c était un peu comme si l’ abbé faisait partie de sa famille, et elle n est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n’ en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu’ un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. C’ est justement près de la ferme de son voisin Abel que Gus se poste en ce froid matin de janvier avec son calibre seize à canons superposés. Il a repéré du gibier. Mais au moment de tirer, un coup de feu. Abel sans doute a eu la même idée ? Non. Longtemps après, Gus se dira qu’ il n’aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge, au fur et à mesure de sa chute. Que s’est-il passé chez Abel ?
Quelle claque! Quel roman brillant! Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas ressenti ça pour un livre, un polar noir qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus, instillant un climat de peur, de suspicion.
Grossir le ciel de Franck Bouysse est un polar qui se déroule dans les Cévennes. Abel et Gus sont voisins. Tous les deux fermiers, ils habitent aux Doges, coin reculé avec pour seul décor les champs et la forêt. Tous les deux vieux garçons, ils se tiennent compagnie de temps en temps, buvant ensemble, sans jamais pourtant se parler comme de vrais amis.
Un jour, Gus part à la chasse aux grives. C’est l’hiver, il fait froid, il neige, il n’y a pas un bruit sauf celui, soudain, d’un coup de fusil. En s’approchant de chez Abel, Gus découvre une grande tache de sang. Le sang d’un animal ou celui d’un homme? Alors le doute s’installe chez Gus peu à peu…
Franck Bouysse mène son polar d’une main de maître. En quelques pages, il fait monter la tension entre les personnages. C’est noir, c’est rude, c’est violent à l’image de ces deux personnages et de ce coin de France où ils vivent, coupés de tout. Il ne s’y passe pas grand chose, certes, mais l’auteur nous fait sentir la vie choisie par Gus et Abel: une vie âpre, faite de sacrifice et de rêves avortés.
L’auteur possède une plume incroyable faite d’images très fortes et très parlantes qui restent gravées longtemps dans la mémoire du lecteur. La scène du faon m’a fendu le cœur. Franck Bouysse est capable de faire ressortir la beauté de la noirceur la plus totale. Car de noirceur, il va en être question.
Et puis, il y a toutes ces révélations qui se font au fur et à mesure. Comme Gus, j’ai été aveuglée et surprise jusqu’à la toute fin du roman. J’ai été soufflée par la fin de ce livre, mise à terre, ébahie.
Grossir le ciel est un véritable coup de cœur, un coup de poing. Un polar dense et noir à lire absolument!
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