Tonnerre après les ruines
  • Date de parution 06/10/2023
  • Nombre de pages 528
  • Poids de l’article 618 gr
  • ISBN-13 9782492403996
  • Editeur ARGYLL
  • Format 210 x 149 mm
  • Edition Grand format
Post Apocalyptique

Tonnerre après les ruines

3.76 / 5 (85 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Dans un monde en déliquescence rongé par les difformités et les maladies, Férale est un monstre – du moins, les autres l'ont toujours traitée comme tel. Tous, sauf Lottie, qui l’a sauvée et lui a appris à survivre à travers les plaines de cendres. Ensemble, elles protègent les quelques caravanes qui rallient encore les derniers bastions de l’humanité.Jusqu'au jour où Férale entend parler de Tonnerre, une cité close où des chercheurs travailleraient à comprendre les mutations génétiques, et mieux, à les guérir. Là-bas, il y aurait aussi des gens comme elle, dotés d’yeux jaunes et poussés par une faim… insatiable. Et si dans un premier temps Lottie refuse de gagner la ville qui l’a vu naître, fuyant un passé qu'elle préfèrerait oublier, les événements vont en décider autrement. Des ruelles poisseuses d’un gigantesque bidonville aux entrailles froides d’un complexe scientifique, les deux femmes vont croiser les différentes factions en place, autant de visages d’une humanité qui, au milieu des décombres, aspire plus que jamais à trouver sa place…

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  • Date de parution 06/10/2023
  • Nombre de pages 528
  • Poids de l’article 618 gr
  • ISBN-13 9782492403996
  • Editeur ARGYLL
  • Format 210 x 149 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Après mes découvertes d’une bonne partie du travail précédent de Floriane Soulas avec Les Oubliés de l’Amas et Les Noces de la Renarde, poussé par sa réputation prometteuse et grandissante, il n’était que logique à mes yeux que je m’empare de son nouveau-né avec Tonnerre après les ruines. Alors je précise « à mes yeux », parce que forcément, vu de l’extérieur, pour qui suit mes tribulations littéraires sur ce blog et sur les réseaux, ça pourrait sembler un peu étrange ; il est vrai qu’entre mes réticences tristement régulières quant aux choix éditoriaux d’Argyll et mes retours un poil mitigés sur le travail de Floriane Soulas jusqu’à maintenant, on pourrait se dire que j’allais aux devants d’une certaine déconvenue.

Sauf que qu’en dépit de mes incompatibilités d’humeur ponctuelles avec cette maison d’édition, j’ai toujours trouvé que leurs choix avaient le mérite d’être cohérents et sans concession avec leur vision, gage indispensable à la qualité éditoriale d’un texte confié à leurs soins. Et par ailleurs, si jusqu’ici j’avais trouvé les ouvrages de Floriane Soulas imparfaits, j’ai toujours eu le sentiment qu’elle faisait preuve d’une sincérité, d’une passion et d’un élan suffisants pour compenser mes pinaillages et parvenir à me convaincre à défaut de pleinement me séduire, in fine.

De fait, je me suis dit qu’avec cette nouvelle direction éditoriale et un contexte un peu différent, il y avait bien assez de chances pour que le potentiel que j’ai toujours senti chez cette autrice se révèle à plein, ou tout du moins suffisamment différemment pour me fournir du grain à moudre ; qu’enfin, je sois séduit autant que convaincu.

Et c’est l’heure du verdict. En toute humilité, bien entendu.


Dans un monde détruit, où les monstres côtoient les mutants et les difformités les maladies, Lottie et Férale travaillent comme pisteuses. Elles monnayent tant bien que mal leurs capacités de chasse et de détection des créatures auprès des gens en besoin de protection ou d’escorte ; en cela bien aidées par les connaissances de Lottie en médecine et herboristerie, héritées du monde d’avant, et celles de Férale, mutante singulière, aux réflexes et perceptions aiguisées. Leur destin déjà singulier bascule brutalement quand une mission doit les mener à la nébuleuse ville de Tonnerre, où Lottie semble avoir une histoire douloureuse, et où Férale pense enfin pouvoir trouver des mutants comme elle.


Commençons par ce qui m’a un peu fait peur, tout de même, à l’entame de ce bouquin : le post-apo, comme sous-genre, en soi, je suis plus très client, a priori. Pas que j’y sois particulièrement réfractaire, de base, mais bon, il faut bien admettre qu’en tant que lecteur assez assidu depuis une grosse dizaine d’années, forcément, j’en ai lu mon lot. J’imagine qu’on peut parler d’une certaine forme de lassitude, ou du moins d’une habituation diminuant à chaque fois le retour sur investissement ; j’en connais pas mal de tropes et d’intentions régulières, il est difficile de me surprendre.

Mais connaissant un peu mieux l’autrice du jour, désormais, et ayant pu discuter un petit peu avec elle aux dernières Utopiales, et notamment de ce que j’avais particulièrement aimé dans Les Noces de la Renarde – à savoir le soin apporté aux personnages – j’ai pu anticiper un peu mieux ses intentions, et donc éviter de me créer de fausses attentes. Sachant que je devais compter parmi les ambitions premières de Floriane Soulas l’idée d’écrire des protagonistes denses, complexes et cohérents, moteurs de l’intrigue et non l’inverse, c’est là dessus que j’ai concentré une partie de mon attention primaire ; le reste viendrait ensuite.


Contrat rempli : je voulais des personnages, j’en ai eus. La force première de Tonnerre après les ruines, ce qui m’a fait d’abord et avant tout passer les pages, ce sont bien elles ; puisque notre casting est essentiellement féminin. J’avais envie de savoir ce qui allait leur arriver, comment et pourquoi. En dépit d’une progression initiale un tout petit poil trop vidéoludique, faute d’un meilleur terme, à savoir « personnage A a besoin de macguffin B que personnage C lui dit d’aller chercher chez personnage D, mais en fait faut aller voir personnage E et lui rendre un service d’abord », afin d’explorer et exposer les premiers secteurs et enjeux du monde dans lequel Floriane Soulas nous invite, le rythme se trouve assez vite et ça file essentiellement très droit. En vrai, ce reproche est complètement mineur, étant donné la vitesse à laquelle j’ai été embarqué dans cette histoire, mais l’impression était trop prégnante pour que je fasse l’impasse sur la métaphore bancale qui s’est imposée à mon esprit à ce moment là.

Pour être totalement honnête, si mon absence d’émotion à la lecture a encore été un boulet à ma cheville, m’empêchant de trouver ma satisfaction ailleurs que dans l’excellence de l’exécution des intentions de l’autrice, je crois sincèrement qu’elle a réussi un truc très costaud avec la relation entre Lottie et Férale, jouant assez habilement sur leurs perceptions et sur certains non-dits pesants sur leur dynamique. Même si je dois aussi confesser ici que je n’arrive pas à déterminer si un spoiler balancé nonchalamment par l’autrice sur un des enjeux importants de ce rapport entre nos deux héroïnes ne m’a pas un poil empêché de pleinement profiter du jeu sur le doute et les interrogations en découlant. Impossible de deviner si j’aurais compris l’astuce aussi tôt que je l’ai fait en sachant justement de quoi il était question, et à quel point cela aurait pu affecter mon ressenti, dans un sens comme dans l’autre. Fallait que je le dise.


Mais ce qu’il faut que je dise, surtout, c’est que j’ai trouvé à me régaler de ce récit bien au delà de son intrigue et de la progression dramatique de ses enjeux. Parce que bon, à force, vous me connaissez un peu, quand même : j’aime beaucoup apprécier les livres que je lis au premier degré, qu’on me raconte une bonne histoire. Mais j’aime aussi, et surtout, qu’on me raconte quelque chose en plus de cette histoire. Qu’on me fasse comprendre qu’il y a un sens supplémentaire à aller extirper des intervalles entre les lignes. Et si j’ai vraiment kiffé cette intrigue remplie de sang, de larmes, de sueur, de dents surnuméraires, de tripes qui volent et de gens en galère dans un monde dégueulasse et injuste, j’ai, je crois, discerné un truc en plus planqué avec malice par l’autrice.

Et donc, pour moi, Tonnerre après les ruines, c’est une profonde et très réussie allégorie des luttes. Alors lesquelles précisément, je ne saurais dire, étant donné que je ne suis pas dans la tête de Floriane Soulas et que je ne peux certainement parler à sa place, mais bon, il me parait assez sûr de dire qu’il y a une grosse vibe féministe et émancipatrice là-dedans, et c’est bien entendu un plaisir. C’est d’autant plus un plaisir que le codage appliqué à la narration est parfaitement équilibré et ne vient jamais parasiter la narration ; je pense que pour quelqu’un qui ne fonctionne pas comme moi et veut juste qu’on lui raconte une bonne histoire, on ne risque pas l’overdose symbolique.


Alors certes, j’ai trouvé que l’ensemble était peut-être un peu trop chargé en descriptions et passages un poil longuets, mais je me dis aussi que cela participe à l’excellent travail d’ambiance et d’atmosphère mis en place par l’autrice, donc je ne peux décemment pas trop me plaindre : je ne me suis jamais ennuyé. D’autant moins, pour rester sur le sujet qui m’intéresse le plus ici, qu’à partir du moment où j’ai commencé à comprendre l’astuce, tout ce que je lisais fonctionnait sur deux plans se nourrissant mutuellement ; tous les choix opérés par Floriane Soulas, à mes yeux, renforçaient à la fois son intrigue, la force évocatrice de ses personnages, et les significations symboliques de son récit. Ce qui est un peu balaise, quand même.

Parce qu’on se retrouve du coup avec des scènes et des pivots narratifs très puissants, dans lesquels on peut se retrouver aussi intellectuellement investi qu’émotionnellement, en tout cas j’imagine. Et puisque les psychologies des personnages sont finement travaillées pour être aussi cohérentes que possible, les implications de leurs décisions font d’autant plus sens au niveau symbolique. Chaque personnage revêt de fait une sorte de rôle à l’aune d’une représentation à l’échelle de luttes passées ou à venir, où chaque revirement de situation peut facilement être lié à des phénomènes propres à ces combats sociaux.

Et lier une telle volonté allégorique à du post-apo, sans aller jusqu’à croire que c’est absolument inédit, conceptuellement parlant, je pense que ça marche du feu de dieu quand même, dans le contexte actuel, et c’est bien l’essentiel. Cette idée de montrer l’émergence d’un nouveau modèle, avec ce qu’il comporte de difformités et d’erreurs aux yeux d’un paradigme mourant après un choc monstrueux ; le côté inexorable et douloureux de cette évolution, indissociable d’affrontements entre communautés d’idées et d’intérêts, y compris au sein de ces mêmes communautés, ce que ça implique de sacrifices et de pertes affreuses… Bah ouais, ça tape hyper juste.


Du coup, le verdict, c’est que c’est excellent, Tonnerre après les ruines. C’est âpre et rude, ce n’est pas toujours joyeux, pour employer un euphémisme de classe 8, mais c’est d’abord et avant tout excellent. Alors ouais, je trouverais toujours de quoi pinailler parce que je deviens de plus en plus pénible avec l’âge et les lectures, mais je sais reconnaître le talent quand j’en lis. Ou tout du moins un talent avec lequel j’ai envie de faire du chemin. Et Floriane Soulas, du talent comme ça, je crois bien qu’elle en a un bon paquet à revendre. C’est pas rien, pour moi, de parvenir à écrire un bouquin aussi dense en thématiques, en enjeux et en personnages sans se perdre. Il y a là-dedans de vraies audace, une vraie vision et surtout une envie de faire les choses à fond ; une passion contagieuse et foutrement bien exécutée.

Je suis ravi de m’être écouté et d’avoir poussé la confiance plus fort que mes craintes.

D’autant que je me dis, là… J’ai constaté des progrès impressionnants, chronologiquement parlant, entre Les Noces de la Renarde et Les Oubliés de l’Amas. J’en constate de nouveaux avec ce roman.

Eh bah, ça promet pour le suivant, alors.

Après le steampunk avec Rouille, la fantasy avec Les Noces de la Renarde et le space opera avec Les Oubliés de L'AmaFloriane Soulas se tourne maintenant, avec Tonnerre après les ruines, vers le postapocalyptique

Autrice à succès, sa plume caméléon a su toucher le cœur de son public. 

Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Argyll, je remercie Xavier et Simon pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Dans un monde où l'humanité ne réside plus que dans quelques bastions, Lottie et Férale sont pisteuses. Elles survivent en vendant leurs services de protection contre les malbêtes aux nomades en déplacement. Un jour, Férale entend parler de la cité de Tonnerre, fief de scientifiques travaillant à comprendre les mutations génétiques qui défigurent les humains, et espère y trouver des réponses quant à sa propre différence. Mais il n'est pas sûr que celles-ci lui plaisent ? 

Mon avis :

Dans Tonnerre après les ruines, on pénètre dans un monde asphyxié où la pollution a eu raison du vivant. On y rencontre une humanité finissante, rongée par la maladie. Les pluies acides ont rendu les terres infertiles retranchant la poignée d'humains dans les ruines de villes anciennes. Au milieu de ces vastes plaines arides se dresse Tonnerre, une citadelle peuplée de scientifiques qui cherchent ardemment un remède aux maux de l'humanité. Elle est un phare pour les miséreux qui s'agglutinent à son pied, parcourant parfois des milliers de kilomètres, dans l'espoir d'être sélectionnés afin de participer à des expériences visant à les guérir. Source d'espoir pour les uns ou lieu honni pour les autres, Tonnerre occupe une place centrale dans cette intrigue. Elle est une énigme à percer mais son exploration risque surtout de susciter horreur et épouvante. L'univers imaginé par l'autrice se nourrit autant du progrès scientifique que d'un légendaire oublié. Son imaginaire est très fertile. On note, par exemple, l'existence d'enfants foudre dont les corps sont parcourus par l'électricité faisant d'eux de parfaits générateurs.  

Tonnerre après les ruines est un roman d'action fort bien rythmé. Les évènements s'enchaînent vite, l'atmosphère y est rugueuse et suffocante

Floriane Soulas a fait de Tonnerre après les ruines, un roman implacable comme il sied dans un bon postapocalyptique. Elle nous dessine un futur inquiétant où l'humanité a brûlé sa chandelle par les deux bouts au point de s'être condamnée. Il est question ici de virus, de manipulations génétiques et de stérilité. La science est même érigée au rang de religion dans le sens que tous les espoirs sont placés exclusivement dans sa réussite. A ce titre, les scientifiques sont considérés comme des messies par tous ces nécessiteux qui se savent perdus. Ils en sortent grisés au point d'oublier l'éthique dans leurs démarches. Ainsi, ce choix narratif permet à l'autrice d'orienter sa réflexion sur les pratiques de la science lorsqu'elles se font au détriment du patient et pose la question de la réelle nécessité du sacrifice d'un grand nombre pour en sauver certains. De sauveur, le scientifique devient donc entre ces lignes, bourreau en nous questionnant sur ses dérives monstrueuses. 

Or, cette notion de monstruosité est également au cœur de ce roman puisque Floriane Soulas a choisi de mettre en scène une humanité hybride, fruit de manipulations génétiques. Par leurs différences d'aspect, les yeux jaunes, une mâchoire démultipliée, une force et une rapidité presque animale, ces humains d'un nouveau genre incarnent bien la figure du monstre en suscitant la peur et la défiance. Pour autant, celle-ci ne se mesure pas à la difformité mais plutôt au poids des actes. En tout cas, c'est ce que Floriane Soulas nous rappelle à travers le portrait de certains de ses personnages qui, bien que mutants, dégagent un profond altruisme. 

En nous décrivant une nature dévastée réduisant quasiment à néant la survie humaine, Floriane Soulas inscrit son récit dans une dimension écologique tout en y ajoutant l'idée d'une résilience nécessaire à la pérennisation des êtres vivants. 

Sans doute influencée par l'image de l'homme augmenté, chère aux supers héros des comics, la transformation de l'humanité qui naît sous la plume de Floriane Soulas n'est pas si aisée car elle se réalise dans la douleur et la violence, mais demeure irrémédiable pour achever son adaptation à un environnement changeant. 

Clairement Tonnerre après les ruines est un roman ambitieux qui nous propose un avenir crédible. Le récit est convaincant et démontre une vraie maturité d'écriture. 

Mais la force de ce texte réside aussi dans son duo de personnages féminins qui mènent la danse et s'imposent dans ce monde âpre. Il y a la sauvage Férale dont la proximité impressionne. Sa particularité de posséder des yeux jaunes fait d'elle une paria. Maltraitée, battue et rejetée, sa rencontre avec Lottie l'a fait renaître à la vie. Bien que taxée de démon par beaucoup, son questionnement perpétuel sur les origines de sa nature et sa soif de reconnaissance en font un être profondément bon. Son altruisme et son désir de sauver ses prochains sont particulièrement touchants. On goûte à toutes les facettes de sa personnalité sur le temps la rendant encore plus attachante à nos yeux. A ses côtés se tient son mentor, Lottie. C'est une femme pleine de secrets sur son passé. On la découvre d'abord à travers le regard admiratif de Férale faisant d'elle un être solaire et une âme libre. La réalité est bien évidemment plus complexe. Elle dissimule des blessures qui l'ont transformée en profondeur au point de nourrir chez elle une part d'ombre non négligeable. A travers ses deux protagonistes principaux, l'autrice joue sur les nuances pour rappeler que nul n'est ni blanc ni noir. 

Pour conclure :

Avec ce roman, Floriane Soulas confirme qu'elle est une valeur sûre pour le genre et s'impose de plus en plus comme un nom incontournable dans le paysage des littératures de l'Imaginaire. Clairement avec Tonnerre après les ruines, elle envoie du lourd, alors attention aux secousses !


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