Un homme dangereux
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Emilie vit depuis quinze ans avec Adam et ses deux filles Suzanne et Léa. Elle aime son mari mais il ne se passe plus rien entre eux sexuellement depuis sept ans. Emilie comme l'auteur écrit livres et films. Emilie, c'est troublant utilise le "je" et l'on se demande constamment quelle est la part de fiction et d'autobiographie. Elle sème le trouble dans notre esprit et se dégage à la lecture un sentiment un peu dérangeant et "voyeuriste".
D'origine juive, sa grand-mère vient d'Odessa. Emilie rencontre régulièrement des étudiants pour lutter à sa manière contre l'antisémitisme. L'histoire de sa grand-mère est très importante et elle raisonnera à travers elle de manière forte, elle la vivra en quelque sorte à travers sa propre histoire.
Un jour, Emilie rencontre Benoît Parent, chroniqueur littéraire, écrivain ayant eu son heure de gloire. Petit à petit, elle se sentira piégée, elle s'engluera dans cette relation qui lui est nuisible. Sous son emprise elle sera son obsession.
J'ai adoré l'écriture, étant moi aussi "hypnotisée" par celle-ci. Un livre que je n'ai lâché qu'une fois terminé. Une écriture simple, fluide, efficace et superbe. Le récit était captivant, créant au départ un trouble en me sentant un peu intruse à observer la vie d'Emilie, femme piégée.
Des questions fusent. Quelle est la part d'autobiographie du récit ? Jusqu'où peut-on aller par amour ? A quoi peut-on renoncer ?
Le sujet est la manipulation amoureuse, l'emprise.
J'ai souvent eu l'envie de secouer l'héroïne, de lui dire ; Va t'en tant qu'il est encore temps, avant de la voir sombrer sous l'emprise partant à la recherche du séducteur du départ qui était devenu destructeur.
Un livre aussi traitant de l'écriture, d'une prise de conscience que seule l'écriture lui permettra d'être salvatrice, de faire la part des choses entre la fiction et la réalité.
Le hasard des choses a fait que le jour de la fin de cette lecture j'ai eu la chance de rencontrer son auteur. Je peux vous dire que ce fut un moment chargé en émotions, une belle rencontre et de beaux échanges. Merci Emilie Frèche pour votre spontanéité et votre simplicité.
Une belle lecture et une plume que j'ai bien l'envie d'approfondir.
Ma note : 8.5/10
Où?
Le roman se déroule principalement à Paris. Alger, Tanger et Essaouira sont les étapes de tournage d’un film. Des voyages à Nice, au Mexique, à Belgrade sont également évoqués dans le roman ainsi que le Grand-Bornand, Venise, Marrakech ainsi que Ramatuelle et Bénerville.
Quand?
L’action se situe de nos jours, dans une période que l’on peut situer de 2013 à 2015.
Ce que j’en pense
***
En juin 2013 Émilie Frèche se rend au Lutetia pour la remise du Prix Orange (pour son roman Deux étrangers). Parmi les auteurs présents, le chroniqueur du Point Patrick Besson. C’est sans doute lui l’homme dangereux décrit dans ce nouveau livre écrit en deux ans. Les indices sont en effet légion et le petit milieu de l’édition et des médias parisiens pourront en faire leurs choux gras. Certains ne s’en sont du reste pas privés.
Concentrons-nous pour l’heure sur ce qui fait le vrai sel de cette histoire, à savoir l’imbrication de la vie dans la littérature et vice-versa : «– C’est fini entre nous, Adam. Je te quitte. » Cette phrase prononcée page 257, l’auteur l’aura imaginée tant de fois, essayé de savoir comment cette rupture pourrait se dérouler, comment son mari et sa fille réagiraient, quelles pourraient être les conséquences. Car elle en était sûre, il ne pouvait en être autrement. Les circonstances, l’emprise que Benoît Parent exerce sur elle et l’usure de sa vie de couple devaient forcément mener à cette extrémité. «J’ai compris alors, en prononçant cette phrase, que je n’étais plus dans la réalité mais dans le roman que je n’avais pu achever en raison de mon accident à l’épaule, et j’ai eu la sensation horrible d’être passée du côté de la folie, car cela signifiait que je n’écrivais plus ma vie – ce qui était déjà en soi une maladie – mais que j’inventais des choses pour pouvoir les vivre, comme si mon existence ne suffisait plus, comme si à force de m’en être servie, je l’avais épuisée. »
De ce seul point de vue, le roman a déjà quelque chose de fascinant. Mais l’onde de choc qu’il provoque se démultiplie par la relation amour-haine entretenue au fil des pages.
Le hors d’œuvre nous est en quelque sorte livré par une rencontre opportune un soir de salon du livre déprimant et la relation qui s’ébauche avec un ancien copain, l’amant gentil.
Mais après la routine de la vie de couple vient la routine de la liaison extra-conjugale. Pour un faire un bon roman, il faut davantage de sel à l’histoire. C’est là qu’intervient un écrivain plus âgé, un chroniqueur impertinent doublé de relents antisémites. Autrement dit tout ce qu’une romancière, réalisatrice et essayiste, essayant d’analyser pourquoi les juifs continuent d’être persécutés, doit à priori rejeter.
Mais avant de condamner, ne faut-il pas essayer ? Si tout son entourage la met en garde, cette relation n’en devient-elle pas plus excitante ?
Jusqu’à cette scène de la chambre d’hôtel ou l’entraîne Benoît et où elle l’attend nue sous les draps, on va partager son attente, sa frustration, sa colère et son désir.
Après l’humiliation qu’elle va subir, on se dit que cette fois elle a compris. Qu’elle n’ira pas plus loin.
Sauf qu’il faut alimenter le livre qu’elle a entrepris d’écrire et il lui manque des éléments. Ne faut-il pas les vivre ? Et qui du roman ou de la vie aura le dernier mot…
Je vous laisse le découvrir, non sans souligner le côté prémonitoire de ces lignes écrites en août dernier avec le sentiment qu’un monde était définitivement mort : « Le nombre de chômeurs avait encore augmenté, d’autres affaires de corruption avaient éclaté, l’extrême droite était devenu le premier parti de France, l’âge moyen des candidats au Djihad était passé à quinze ans, de plus en plus de filles de convertis se disaient prêts à mourir pour la « cause » tandis qu’un peu partout en France, des mosquées étaient vandalisées et des imams insultés, quant aux juifs, il continuaient à se faire tirer dessus parce que juifs mais ils étaient moins nombreux car beaucoup avaient quitté les pays ».
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