Généalogie de la raison

Ce livre se situe dans le prolongement du précédent ouvrage de l'auteur, Par-delà la révolution copernicienne. Il s'attache à la notion husserlienne de sujet transcendantal, dont l'essence et les facultés se laissent saisir au fil conducteur des types d'objets d'expérience possible. Or, si le domaine des objets est en constante évolution historique, cela implique en retour la relativité historique du sujet lui-même ; ainsi est-on conduit, avec Husserl, à admettre l'historicité de la nature et des facultés du sujet, et à voir au sein de l'histoire des ruptures épistémologiques où se redéfinit le style même de la rationalité. L'objet principal de l'ouvrage se concentre ainsi dans la question suivante : si l'histoire est striée par des mutations de la rationalité, est-ce bien la conscience pure qui produit ces mutations ou ces fractures ? Ou est-ce une autre instance que le sujet, instance a-subjective qu'il s'agirait de ressaisir et de penser ? Dans cette optique, l'auteur part de Husserl pour la confronter à l'épistémologie historique française (Duhem, Metzger, Koyré, Bachelard) et anglo-saxonne (Kuhn, Laudan), au néo-kantisme (Cassirer) et surtout à la pensée du second Heidegger.