Or Noir
  • Date de parution 17/02/2017
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 206 gr
  • ISBN-13 9782072702167
  • Editeur FOLIO
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Thriller Romans noirs France Ouvrage de référence de l'auteur

Or Noir

3.90 / 5 (158 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Marseille, 1973. Le commissaire Daquin, vingt-sept ans, prend son premier poste au commissariat de l'Évêché. Il découvre une ville ensanglantée par les règlements de comptes liés à la liquidation de la French Connection. Il tente de faire son trou au sein des services de police en guerre larvée. Il assiste à la naissance mouvementée d'un nouveau marché de produits pétroliers, et à l'ascension fulgurante des traders assoiffés d'argent frais qui le mettent en oeuvre. En somme, tout pour le pousser à constater sans tarder que les requins les plus dangereux ne sont pas ceux que l'on croit...

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  • Date de parution 17/02/2017
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 206 gr
  • ISBN-13 9782072702167
  • Editeur FOLIO
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Après « L’évasion » paru en 2013, Dominique Manotti revient en grande forme avec un roman épatant, enrichissant, complexe et comme toujours ancré dans le contexte politique et économique de l’époque dans lequel il est situé. Madame Manotti, c’est la prof que j’aurais aimé avoir tant ses écrits reposent sur une volonté farouche de dépoussiérer l’histoire officielle pour en montrer les rouages réels bien éloignés des sornettes que gouvernements et médias veulent nous faire avaler et elle y parvient toujours par la qualité de ses recherches et la clarté de ses écrits vulgarisateurs pour un public d’amateurs de polars exigeants et bien ancrés dans la réalité, comme ceux de DOA ,avec qui elle s’était associée pour le très réussi « l’honorable société ».

« Marseille, 1973. Le commissaire Daquin, vingt-sept ans à peine, prend son premier poste au commissariat de l’Évêché, et découvre une ville ensanglantée par les règlements de compte qui accompagnent la liquidation de la French Connection, des services de police en guerre larvée les uns contre les autres, et la prolifération de réseaux semi-clandestins comme le SAC ou la franc-maçonnerie.

Il enquête sur l’assassinat d’un ancien caïd de la drogue et de son associé, un vétéran des services secrets, tous les deux reconvertis dans les affaires ; assiste à la naissance mouvementée d’un nouveau marché des produits pétroliers, à l’ascension fulgurante des traders assoiffés d’argent frais qui le mettent en œuvre ; et constate que les requins les plus dangereux ne sont pas ceux que l’on croit… »

« Or noir » est avant tout un grand roman racontant avec talent l’histoire de Marseille à la fin du trafic d’héroïne de la « French Connection » des frères Guérini voulue ardemment par les USA pour des motifs inavouables et dévoilés, bien sûr, par Manotti et de la lutte entre les héritiers Zampa et le Belge observée par des services de police complètement gangrénés par des alliances maffieuses et/ou politiques. Un tel panier à crabes semble la réalité et la tradition marseillaise quand on a lu « le souffle court » de Carlotto décrivant la situation actuelle. Et finalement, l’OM ne serait peut-être pas la pire des calamités originaires de la cité phocéenne.

Situé en 73, quelques mois en amont du premier choc pétrolier, initié par une nouvelle organisation qui dirigera le monde quelques années plus tard, l’OPEP, « Or noir » explique, encore une fois avec une immense clarté les transformations à venir, le pouvoir naissant du pétrole et de ceux qui en possèdent et du magnifique jackpot prochain prévisible dont rêvent banquiers , traders et intrigants intelligents, malins ou visionnaires.

Mais « Or noir », et on n’a pas le droit de l’oublier non plus, est un grand polar d’investigation remettant en scène le commissaire Daquin, présent dès 1995 dans le premier polar de Manotti « sombre sentier ».Son retour est une belle surprise néanmoins teintée de jalousie par le fait que j’ai pris 20 ans et que Manotti, à l’instar d’Erlendur d’Indridason, le rajeunit de 20 ans pour nous conter sa première enquête. Manotti m’avait épaté à l’époque des premiers aventures du commissaire en le faisant toujours évoluer dans des mondes troubles politiques nationaux et internationaux(ne sont-ils pas toujours liés finalement ?) en mariant avec bonheur enquête et claques dans la gueule des pourris sans distinguer droite et gauche dans la dénonciation, ce qui n’était pas forcément une habitude à l’époque. De la même façon, à l’époque, l’homosexualité d’un commissaire de police, faisait montre d’originalité.

Daquin arrive à Marseille et découvre la police inféodée à la pègre, le Sac, la franc maçonnerie, la CIA derrière les Stups, les juges aveugles et sourds. Tout ce beau monde voit ou veut voir ou veut faire voir les morts de Pieri et de Simon son adjoint comme un énième épisode de la guerre de succession que se livrent les barons marseillais mais Daquin étranger dans cette Cour des miracles, va suivre une autre piste, celle de la SOMAR, entreprise de fret maritime devenue orpheline depuis la mort de ses dirigeants.

C’est un roman passionnant, condensé d’économie et de politique œuvrant au scénario d’un grand roman policier d’investigation complexe, intelligent mais d’une grande clarté grâce à une Dominique Manotti impériale en professeur expliquant avec passion la genèse de notre monde actuel, tout en nous révélant d’un point de vue international des alliances franchement incroyables, guidées par l’appât du gain. Du très lourd !

Or noir!

J’ai fait un grand écart de lecture ! Après l’imagination complètement débridée et allumée de Carlos Salem, place au sérieux qui claque à la série noire qui continue le sans faute pour ses 70 ans. Avec une valeur sure, Or noir de Dominique Manotti.


Marseille 1973. Théo Daquin, nouveau commissaire, vient prendre son poste. Pas évident pour un parisien de faire sa place à l’Evêché, antre des flics marseillais. D’autant que la première affaire qu’on lui confie est piégée : Pieri, figure marseillaise est abattu par un professionnel alors qu’il sortait d’un casino à Nice au bras d’Emily Frickx.

Emily Frickx, petite fille du patron de la Société des Mines d’Afrique du Sud Afrique du Sud, épouse du trader le plus en vue de CoTrade, plus grosse société de trading de minerais mondiale. Pieri, ancien proche de Guérini, le patron de la French Connexion, ayant fait, apparemment, une croix sur ce passé pour devenir un des armateurs les plus dynamique de la ville.

« On » fait comprendre à Daquin qu’il doit conclure vite, de préférence à un règlement de comptes dans le milieu marseillais. Mais certaines choses ne collent pas, et Théo et son équipe vont se trouver confrontés à un sacré sac de nœuds, avec des truands, des flics ripoux, le SAC, et des intérêts extrêmement puissants, tout cela dans le contexte de la naissance d’un tout nouveau marché pétrolier, un marché qui attire toutes les convoitises.

Du grand Dominique Manotti sur le fond. Beaucoup de documentation, un véritable travail d’analyse et de décorticage des mécanismes politiques et économiques, une vision qui sait être globale et locale, qui passe des grands mouvements financiers à la vie de tous les jours de ceux qui les subissent, et une capacité étonnante à rendre ce monde extrêmement complexe compréhensible pour le lecteur moyen, sans pour autant le rendre simpliste.

Et du grand Dominique Manotti sur la forme. Parce que, contrairement à ce que pourrait laisser croire le paragraphe ci-dessus, on a un vrai polar, à la Manotti : écriture sèche, qui claque, construction millimétrée, des personnages qui existent immédiatement (et quel plaisir de retrouver Daquin !), quelques échappées lumineuses pour profiter du décor marseillais, un vrai suspense et un final qui ne sacrifie rien à la vraisemblance (je vous laisse le découvrir). Les explications (complexes) sur le fond ne ralentissent jamais le récit mais sont parfaitement intégrées dans l’enquête.

Bref, du grand Dominique Manotti tout court, visiblement aussi à l’aise à Marseille qu’en Lorraine, et à Nice qu’à Paris ou dans sa banlieue. Du grand Dominique Manotti qui nous rend plus intelligents et cultivés tout en restant distrayant. Bravo et merci !

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