Meurtres pour mémoire

Le pitch

Paris, le 17 octobre 1961. À Richelieu-Drouot, la police s’oppose à des Algériens en colère. Thiraud, un petit prof d’histoire, a le tort de passer trop près de la manifestation qui fait des centaines de victimes. Cette mort ne serait jamais sortie de l’ombre si, vingt ans plus tard, un second Thiraud, le fils, ne s’était fait truffer de plomb, à Toulouse. Et c’est l’inspecteur Cadin qui va mener l’enquête. Instructif dès 12 ans. Un classique.

Pourquoi je vous le conseille ?

Pour (re)découvrir des faits historiques peu reluisants, au travers d’une intrigue bien construite. Pour tirer notre chapeau à Daeninckx qui en 1983, dénonçait ces agissements peu recommandables de l’Etat Français alors non connus ni reconnus. Pour explorer les replis cachés de la mémoire collective.  Pour l’inspecteur Cadin, plus sombre qu’il n’y parait derrière son ton désinvolte.

LUTTER CONTRE L’OUBLI. La guerre l’Algérie et le contexte politique si particulier de cette année 1961 restent tabous à bien des égards en France et peu d’oeuvres s’y sont essayées. C’est chose très bien faite dans cet ouvrage. Mais pas que. D’autres épisodes peu glorieux de notre Histoire de France sont convoqués dans ce polar où il s’agit de puiser dans notre sombre mémoire commune les raisons de deux meurtres perpétrés à 20 ans d’écart.

UNE INTRIGUE RÉALISTE ET BIEN MENÉE. On se laisse vite et solidement entraîner dans ces mystères parallèles qui nous font naviguer des années 60 aux années 80. Une histoire de filiation aussi. Avec pour point de rencontre Maurine Papon, haut fonctionnaire zélé, lourdement impliqué dans la déportation des juifs de France.

CADIN, INSPECTEUR ATTACHANT. Polar politique certes, mais non sans humour. Et Cadin participe de cette légèreté qui aide à faire passer la pilule de l’Histoire.