évolution quantique
  • Date de parution 02/03/2022
  • Nombre de pages 576
  • Poids de l’article 288 gr
  • ISBN-13 9782253107118
  • Editeur LGF
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Space Opéra et Planet Opéra Etranger Ouvrage de référence de l'auteur Hard Science Vraiment Bon livre Avec IA et Robots

évolution quantique Tome 1 Le magicien quantique

3.63 / 5 (138 notes des lecteurs Babelio)
AVIS DOLPO Vraiment bon livre

Résumé éditeur

Belisarius Arjona est un homme quantique, capable de transformer la probabilité en réalité. Ses pairs ont été créés pour pousser les capacités cognitives de l'humain à un niveau extrême. Toujours sur le fil, Belisarius a trouvé un équilibre précaire en tant qu'escroc. Et quand un client lui offre une fortune pour déplacer une flotte de vaisseaux de guerre à travers un « trou de ver » ennemi, il accepte la mission. Il se met alors en quête d'un équipage composé de post-humains comme lui, mais aussi d'une intelligence artificielle surpuissante répondant au doux nom de saint Mathieu. Belisarius et ses complices réussiront-ils leur mission, au risque de déclencher une guerre interstellaire ?  Des idées, de l’action à foison, du drame, de l’humour, une galerie de salopards attachants… braquage mental réussi ! Midi Libre.  Un véritable coup de maître. Le Culte d’Apophis.  Un talent fou. Lin Cixin, lauréat du prix Hugo et auteur du Problème à trois corps.  Traduit de l’anglais (Canada) par Gilles Goullet. 

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  • Date de parution 02/03/2022
  • Nombre de pages 576
  • Poids de l’article 288 gr
  • ISBN-13 9782253107118
  • Editeur LGF
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Une histoire intelligente qui arrive à retomber sur ses pieds grâce à plein de bonnes idées qui amènent à de belles réflexions.

Belisarius Arjonan ou Bel pour ses amis est un Homo Quantus. Dans le lointain futur dans lequel se passe ce livre, les humains à diverses périodes et pour diverses raisons (plu ou moins bonnes) se sont lancés dans la modification extrême du patrimoine génétique humain donnant de ce qu’on pourrait appeler des sous espèces humaines, parmi elles les Numen et les Puppets, ou la tribu des Mongrels ( Homo eridanus) qui font aussi parti de l’intrigue. Les résultats ne se sont pas vraiment révélés à la hauteur de leur espérances dans la grande majorité des cas, mais ces sous espèces ont perduré et vécu, et il faut faire avec maintenant.

L’Homo Quantus est un humain non seulement capable de détecter les courants magnétiques mais aussi les états quantiques. Il est également capable de réserver une partie de son esprit, jusqu’à la totalité, et de se mettre dans un état ou sa conscience disparait au profil d’un intellect dévoué au calcul quantique. Quand il l’est partiellement il s’appelle l’état Savant, et quand il l’est totalement c’est la Fugue

La plupart des Homo Quantus sont à la limite de l’instabilité, beaucoup souffrent de schizophrénie. Ils se sont donc fabriqué un espèce de paradis qui leur correspond et ou leurs esprit peuvent travailler sur des projets qui les intéressent. En fait dans leurs modifications ils ont fait en sorte qu’ils ressentent du plaisir à calculer et à se plonger dans ces autres états de conscience. 


Mais Bel a décidé que cette vie protégée et enfermée n’était pas pour lui, il veut voir le monde. Et surtout il n’aime pas du tout se plonger dans la fugue parce qu’il a l’impression que plus il y va, plus il a de mal à en sortir, et il craint qu’un jour il reste bloqué dedans, sans conscience.Du coup il lui faut quand même trouver des éléments pour occuper son cerveau, sinon l’envie de la fugue reste trop présent. Il c’est donc lancé dans la création et l’exécution d’arnaques de tout genre. Il a même fini par être appelé « le magicien » parce qu’il a un don pour réaliser l’impossible.

Quand il est contacté par un groupe militaire qui souhaite faire passer en douce 12 vaisseaux à travers le trou de ver protégé par les Puppets, il saute sur l’occasion. 


Lorsque les humains se sont dispersés dans la galaxie, ils ont découvert un système de passages abandonnés sous forme de trous de ver permettant un voyage rapide d’un lieu à un autre. Bien sur ces passages sont en nombre limité et du coup ils sont très bien protégés par ceux qui ont la chance d’en avoir un dans leur zone.Bien sur pour que le plan de Bel fonctionne il va devoir avoir besoin d’une équipe. Composée d’un panel de personnalités très différentes qui ne se connaissent pas, ils vont devoir apprend à travailler ensemble pour la réalisation du projet.

*****


Ce qui marche dans ce roman, c’est le fait de prendre un type d’intrigue très familier (l’arnaque que Bel met en place), avec tout ce qu’on attend dedans : la formation de l’équipe, les différents personnalités qui s’entendent ou pas, les personnages qui se chamaillent et les divergences qui peuvent être plus profondes. Vont-ils réussir à s’entendre suffisamment pour que tout fonctionne? Et si il y a un dysfonctionnement les autres sauront-ils s’adapter?Et de plonger cette intrigue dans un monde totalement différent et qui pourrait être difficile à appréhender dans d’autres circonstances. Mais la familiarité des éléments précédents aide en fait à ne pas trop se sentir submergé. On sait ou l’intrigue va nous mener, au final, malgré tout le reste. Du coup en très peu de pages il arrive à nous faire assimiler plein de choses. 

Le point le plus marquant n’est toute fois pas l’intrigue, mais surtout les différents sous espèces humaines et leur façon de fonctionner. Cette partie la était vraiment très intéressante, soulevant de nombreuses questions et réflexions. Notamment celle sur ce qu’est la liberté pour une personne qui a été modifiée sans qu’on lui demande son avis, ou celle sur la responsabilité qu’un humain a sur les fautes/actions de ses ancêtres. 


Finalement c’est vraiment ça qui fait le gros plus de cette lecture. J’ai été à la fois fascinée et horrifiée par les relations entre les Numen et les Puppets, ou par la difficulté à vivre des Mongrels. Mais en même temps on se dit que l’humain serait tout à fait capable de réaliser ce genre de chose, et c’est ça qui nous effraye le plus, je pense, et nous met mal à l’aise. Ça a trop de résonance vis à vis de notre passé pour ne pas sembler réaliste.



Au final, je n’ai pas été particulièrement impressionnée par l’arnaque en elle même, je trouve même que c’est le point faible du roman. Le plan semble limite trop simple au départ pour un grand cerveau comme Bel. En plus qu’il est dévoilé un peu trop tôt à mon gout ce qui gâche un peu le suspense et apporte pas mal de mou à l’intrigue au milieu – heureusement compensé en partie par les autres idées qui arrivent à ce moment la.

Mais elle trouve bien sa place au milieu de tout le reste. Heureusement qu’il y avait tout de même de bonnes idées bien développées sur l’ensemble du roman.

 


16/20


Une des sorties que j'attendais avec impatience en ce début d'année était Le Magicien quantique de Derek Künsken. Après les chroniques d'Apophis et de Lianne sur leur lecture en VO, j'étais curieuse de découvrir ce roman qui mélangeait Hard SF et intrigue à la Ocean's Eleven. Derek Künsken est un auteur canadien et Le magicien quantique est son premier roman.

 

Belisarius Arjona est un homme quantique. Ses pairs ont été créés pour pousser les capacités cognitives de l'humain à un niveau extrême. En fugue quantique, Belisarius est capable de transformer la probabilité en réalité. Toujours sur le fil, de par sa nature-même, il a trouvé un équilibre précaire en tant qu'escroc. Et quand un client lui offre une immense richesse pour déplacer une flotte de vaisseaux de guerre à travers un trou de ver ennemi, Belisarius accepte la mission et se met en quête d'un équipage composé de post-humains comme lui, mais aussi d'une Intelligence Artificielle surpuissante répondant au doux nom de saint Mathieu. Réussiront-ils leur mission, au risque de déclencher une guerre interstellaire ?

 

Attirant ce titre, non ? On se demande ce que va être ce magicien dont nous parle le titre alors que l'on plonge dans un roman de Hard SF, bien loin, je suppose, du magicien à la Gandalf ou à la Harry Potter. Et cet adjectif : quantique, où l'auteur veut-il en venir ? Est ce qu'on va avoir droit à un magicien façon particule quantique... une IA peut être ? En plus, la couv' made in Manchu est encore une fois très réussie tout en étant plutôt minimaliste (perso, j'adore cette teinte de bleu), combo d'autant plus attractif.

 

Voilà, à peu près toutes les pensées qui me sont venues à l'esprit en commençant ce livre. J'avais bien retenu LA phrase de l'avis d'Apophis "Ocean's eleven revu par Greg Egan" et même sans avoir lu Egan, cette simple accroche m'a vendu du rêve... principalement parce que la Hard SF et moi, c'est pas spécifiquement le grand amour (sauf Liu Cixin bien sûr ;) ) alors une intrigue façon arnaque de haute volée placée dans un environnement SF pur et dur, et bien... j'étais complètement partante.

Le cerveau des Homo Quantus était le fruit de travaux poursuivis sur onze générations pour en développer les aptitudes tant mathématiques que géométriques, et pour le doter d'une mémoire eidétique. Cela avait suffi à produire des enfants capables de prouesses mentales remarquables, mais pour affronter les problèmes conceptuels les plus complexes du cosmos, il fallait davantage aux Homo Quantus.

 

Derek Künsken nous entraine dans un futur lointain où l'humanité a essaimé à travers l'univers et a colonisé de nombreux environnements. Ces déplacements ont été rendus possible grâce à la découverte de réseaux de trous de vers préexistants (et on n'en sera pas plus). L'histoire prend place dans un coin de l'univers non défini où se côtoie plusieurs branches de l'espèce humaine. Belisarius Arjona est un homme quantique, un Homo Quantus, fruit de plusieurs générations de recherche génétique privée. Une branche de l'humanité peut adaptée à la vie en dehors de La Mansarde qui leur a donné le jour mais Belisarius est un peu le rebelle de sa génération. Il a trouvé dans les arnaques en tout genre, une manière d'occuper son cerveau quantique, capable d'effectuer des quantités faramineuses de calculs. Ce trait génétique est une aptitude comparable à une addiction difficile à étancher et la nouvelle arnaque qu'il prépare à la demande d'une planète sécessionniste s'annonce de suffisamment grande envergure pour étancher un peu sa soif.

 

A la manière d'un Dany Ocean, il va réunir autour de lui les personnes nécessaires à ce casse planétaire. Cette équipe regroupe les différentes branches de l'humanité avec des Homo Quantus comme lui, un Homo Pupa sorte d'esclave religieux ayant réduit ses Dieux à des otages sans droits et un Homo Eridanus résultat de lourdes modifications génétiques afin de s'acclimater à la vie dans l'eau à très haute pression. Le déroulé de l'intrigue ressemble fortement à celle du film de Soderberg dopée à la science-fiction. Cela donne dans l'ensemble un bon rythme au récit et y insuffle un petit quelque chose d'addictif que j'ai beaucoup de mal à trouver dans certains récits de Hard SF. Cependant, ne vous y trompez pas, le magicien quantique est bien un livre de Hard SF avec une bonne dose de théories sur les moteurs des vaisseaux spatiaux et sur celles des trous de vers, sans parler des IA et des modifications génétiques dans le style post-humanisme. Savant mélange, plutôt (très) réussi.

 

Saint Matthieu était sans doute l'IA la plus complexe de la civilisation, la première de la tant attendue classe Aleph d'IA développée avec les ressources considérables de la Première Banque de la Ploutocratie. [...] Le seul problème, c'est qu'il se croyait le saint Matthieu de la Bible, réincarné au bout de presque deux millénaires et demi pour relancer le moribond culte de la chrétienté. Et malheureusement pour la Première Banque, il n'éprouvait aucun intérêt pour le monde de la finance et des investissements.

 

Je ne ferais que deux reproches à l'auteur, une certaine faiblesse dans ces descriptions de lieux (peut être à dessein) et un rythme dans l'intrigue un peu cassé au moment des révélations finales. Pourtant, Derek Künsken parsème son récit de lieux charismatiques : astéroïdes, planète glacée dont les villes sont enterrées, stations orbitales, etc... tous plus dépaysant les uns que les autres mais pas toujours faciles à imager à partir des descriptions de l'auteur. Cela m'a parfois un peu dérouté mais dans l'ensemble, j'ai trouvé le livre astucieusement construit.

 

Au final, Le magicien quantique est un livre de Hard SF accessible pour les lecteurs novices tout en reprenant toutes les caractéristiques du genre pour les connaisseurs. Du rythme, des personnages bien construits et une intrigue qui bien que classique reste efficace, c'est un récit qui sort des sentiers battus. Pour moi, un premier roman réussi où, pour une fois en Hard SF, les personnages et l'intrigue sont également au cœur du récit !

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