Rien ne s'oppose à la nuit
  • Date de parution 30/01/2013
  • Nombre de pages 408
  • Poids de l’article 210 gr
  • ISBN-13 9782253164265
  • Editeur LGF
  • Format 179 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Ouvrage de référence de l'auteur relation mère fille Biographies, Mémoires

Rien ne s'oppose à la nuit

4.17 / 5 (10238 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence. D. de V.Il fallait oser pour s’attaquer à un sujet déjà investi par les plus grands écrivains : le livre de ma mère. Et, pourtant, D. de Vigan a apporté sa touche originale, en plus de son talent à maîtriser un récit. [...] Ce roman intrigue, hypnotise, bouleverse. Il interroge aussi. Mohammed Aïssaoui, Le Figaro littéraire.Malédiction familiale en même temps que questionnement passionnant sur les rapports entre l’écriture et la vie, [un] livre éblouissant. Olivia de Lamberterie, Elle.Prix du roman Fnac 2011  - Prix Renaudot des lycéens 2011  - Prix roman France Télévisions 2011 - Grand prix des lectrices de Elle 2012

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  • Date de parution 30/01/2013
  • Nombre de pages 408
  • Poids de l’article 210 gr
  • ISBN-13 9782253164265
  • Editeur LGF
  • Format 179 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre.

Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence.

Ma lecture

Ce roman est une biographie mais aussi le récit de l’écriture d’un roman. Ce roman est écrit avec les tripes, avec tendresse et lucidité, en puisant au plus profond de soi, de ses souvenirs, l’histoire d’une famille, sa famille, celle de Delphine de Vigan, mais surtout un moyen d’exorcisé le souvenir de sa mère, Lucile, découverte par elle, morte, dans son appartement :

Incipit : Ma mère était bleue, d’un bleu pâle mêlé de cendres, les mains étrangement plus foncées sur le visage, lorsque je l’ai trouvée chez elle, ce matin de janvier. les mains encore tachées d’encre, au pli des phalanges. Ma mère était morte depuis plusieurs jours. (p13)

Pour ne rien omettre mais aussi pour rendre compte de la difficulté de revenir sur les faits, en gardant à la fois de la distance, en mesurant ce qui peut être dit ou non, l’auteure prend le parti d’alterner l’histoire de sa mère et inévitablement celle de sa famille, mais aussi son travail d’écriture, ce qu’il a fallu de contacts, d’épluchage de photos, de journaux intimes, de lettres pour s’approcher au plus près de qui fut sa mère, de comprendre peut-être les raisons du suicide pour pouvoir soi-même avancer.

Incapable de m’affranchir tout à fait du réel, je produis une fiction involontaire, je cherche l’angle qui me permettra de m’approcher encore, plus près, toujours plus près, je cherche un espace qui ne serait ni la vérité ni la fable, mais les deux à la fois. (p139)

Trouver l’angle pour évoquer sa mère, disparue, souffrant de bipolarité, n’est pas chose facile surtout quand on est intimement liée à la personne mais aussi à sa famille car finalement les racines sont là surtout dans le cas présent mais jamais mises à jour. Chez les Perrier, famille maternelle de l’auteure, la mort est omniprésente : par accident, par suicide, parfois sous les yeux des enfants les marquant à vie. Mais comme souvent il y a les choses vues, énoncées et puis toutes les zones d’ombre. On continue, on fait comme si, ou préfère parfois se taire.

L’auteure fait parfaitement ressortir le paradoxe de cette famille nombreuse où on meurt, où on vit, où on pleure, où ‘on rit, où chacun tente de trouver sa place , où les grands-parents, figures marquantes, gardent une part de mystère, d’originalité, que ce soit dans les épreuves mais aussi dans leur manière de vivre, d’agir.

Et puis il y a Lucile, dont Delphine de Vigan, avec ce qu’il faut de réserve, de pudeur, tente de comprendre pour pouvoir accepter si toutefois on peut accepter le départ volontaire d’une mère, d’un proche, parce que la vie est trop difficile, parce qu’il faut que ça sorte, parce que certaines blessures ne se sont jamais refermées.

Ce roman m’a réconciliée avec Delphine de Vigan dont je n’avais pas trop aimé Les Gratitudes  car, dans ce roman, je l’ai trouvé tellement juste, profonde, acceptant de se mettre à nu mais en mettant une limite à ne pas franchir, pour montrer toute la difficulté d’écrire sur un être cher, sur tout ce que cela provoque autour de soi, accepter les conséquences pour pouvoir continuer, parce que peut-être il faut que cela sorte. Certes il y a de la révolte, de l’incompréhension, la confrontation de ses souvenirs d’enfant et son regard d’adulte, de femme, de mère mais le tout est restitué d’un côté par les faits et de l’autre par l’intime, la souffrance, les questions restées sans réponse.

Ecrire pour comprendre, ou tout du moins tenter de comprendre, évoquer un trouble en montagnes russes, la bi-polarité, revenir sur les manques de son enfance, sur le fait de devoir devenir adulte trop tôt, trop vite frôlant parfois le précipice, confrontée à une maladie psychique aux effets dévastateurs sur ceux qui l’entourent.

Je ne suis pas très demandeuse de ce genre de récit dans lesquels il y a un côté un peu voyeur, entrer dans la vie privée d’une personne, lire sur ses souffrances (je pense également au récit d’Olivia de Lamberterie, Avec toutes mes sympathies) mais le fait de mêler son propre travail d’écriture pour expliquer sa démarche, comment elle est parvenue malgré des phases de douleurs, de cauchemars à aller au bout, à tenter de ne pas juger mais de comprendre cette famille dont elle est issue, pour pouvoir se construire malgré l’absence d’une mère si tant est que l’on peut l’accepter et rompre la chaîne du malheur.

J’écris Lucile avec mes yeux d’enfant grandie trop vite, j’écris ce mystère qu’elle a toujours été pour moi, à la fois si présente et si lointaine, elle qui, lorsque j’ai eu dix ans, ne m’a plus jamais prise dans ses bras. (p173)

Editions Le livre de poche – Février 2013 (JC Latttès 2011) – 401 pages

J’ai eu envie de lire ce roman qui était sur mes étagères après avoir écouté Bookmakers sur Arte Radio, une émission passionnante où les auteur(e)s parlent de leur travail d’écriture.

Ciao


Face au suicide de sa mère, Delphine de Vigan, démunie, ne sait, dans un premier temps, que faire de cet événement qui suscite de douloureuses questions. Le besoin d'écrire vient par la suite. Un besoin d'abord imprécis, qui se focalise ensuite sur le besoin d'écrire plus particulièrement sur sa mère, et se fait de plus plus pressant. Un travail difficile, éprouvant, mais qui s'est soldé par ce texte touchant et ce beau portrait de femme qu'est "Rien ne s'oppose à la nuit".


En s'appuyant sur des témoignages, des lettres, des films et des photos, l'auteur reconstitue l'histoire familiale, pour tenter d'identifier la faille qui a fini par engloutir Lucile. Troisième enfant d'une nombreuse famille, cette dernière, d'une beauté remarquable, s'est toujours démarquée par sa réserve, cette attitude donnant à penser qu'elle était ailleurs, sa manière de tout observer en silence...


A la tête de cette tonitruante tribu, Georges, le père charismatique, patron d'une petite agence de pub, et Liane, ancienne professeure de gymnastique qui a abandonné sa carrière pour se consacrer à son mari et ses enfants. La famille a peu de moyens, que Lucile permet de compléter en posant, dès son plus jeune âge, pour des photos de mode. Malgré tout, le foyer des Poirier dégage une impression de liberté et de bonheur simple. Est-ce la mort d'un des enfants, survenue par accident, qui entache définitivement la joie du clan ? Ou bien cette apparente félicité n'était-elle qu'une image trompeuse, sous laquelle la souffrance et les frustrations, tapies, n'attendaient qu'un signe pour se révéler ?


Sans doute n'est-ce pas si simple. L'auteur semble peiner elle-même à toucher le point qui fait mal, à identifier la cause réelle du mal-être de sa mère, mais aussi celle du suicide ou de l'alcoolisme de certains de ses oncles et tantes. Derrière le bouillonnement joyeux de l'entité familiale, elle tente de sonder les secrets des destins individuels, de traquer les moments où les fissures se sont produites...


Le récit alterne entre la transcription des anecdotes, des drames, et des moments mémorables vécus par la famille Poirier, et les réflexions que suscitent chez l'auteure ce travail d'écriture. Elle nous livre ainsi ses périodes de découragement, face au constat que Lucile gardera toujours une grande part d'énigme, mais aussi sa prise de conscience sur la réelle utilité de sa tâche. En écrivant sur sa mère, en concrétisant son besoin de tenter de revenir à l'origine des choses, c'est surtout avec elle-même qu'elle se réconcilie. Raconter l'histoire familiale, et ce faisant en transmettre le flambeau, lui permet de se l'approprier avec davantage de sérénité.


Delphine de Vigan réussit un périlleux exercice. Elle parvient à maîtriser suffisamment ses émotions pour faire de "Rien ne s'oppose à la nuit" un texte fort et passionnant, sans jamais tomber dans le pathos.

L’auteur revient sur la vie torturée et tumultueuse de sa mère, depuis son enfance jusqu’à son suicide récent. Un hommage en quelque sorte à cette femme qui l’a toujours fascinée.

 

Rien ne s’oppose à la nuit navigue entre la biographie et le roman. Delphine de Vigan raconte la vie de sa mère Lucile. C’est elle qui découvre un matin son corps inanimé. Lucile a mis fin à ses jours. L’auteur décide alors de revenir sur la vie de cette femme. Pour cela, elle s’est beaucoup documentée: elle a interviewé ses oncles et tantes, elle a retrouvé des lettres, des morceaux de journal intime. A partir de tous ces éléments, elle tente de reconstituer la vérité et elle imagine Lucile d’abord enfant, puis ado et enfin femme.

On suit avec grand intérêt l’histoire de Lucile. C’est une jeune fille très jolie qui pose dans des magazines de mode et qui permet parfois d’arrondir des fins de mois difficiles. Il faut dire que la famille est nombreuse (7 enfants). C’est un joyeux capharnaüm au quotidien géré par Lina, la maman de toute cette tribu. Lucile grandit à Paris, dans une famille plutôt joyeuse et soudée.

Mais bientôt les drames familiaux s’enchaînent. Avec d’abord la mort d’un premier enfant puis d’un second. Lucile semble traverser la vie avec beaucoup de peine jusqu’au jour où elle révèle son terrible secret….C’est l’histoire émouvante d’une femme qui ne semble jamais trouver sa place dans ce monde.

C’est donc un personnage paumé, fragile, frappé par la maladie (elle était bipolaire) que l’auteur nous présente. L’histoire de Lucile m’a touchée, parfois émue. Mais j’ai surtout aimé le regard que pose l’auteur sur sa propre mère. C’est un regard qui ne juge jamais mais qui constate. Dieu seul sait comme elle a dû souffrir entre deux crises de délire! C’est parfois dur à lire et à comprendre au sens où l’histoire est tellement incroyable qu’on a du mal à accepter la vérité.

On sent beaucoup de tendresse chez l’auteur. C’est à la fois une histoire qui raconte Lucile en détail et qui permet peut-être à l’auteur de se confier mais c’est aussi un roman très pudique. Souvent l’auteur se confie sur les doutes qu’elle a à propos de son récit. Elle se demande s’il est légitime d’écrire sur sa mère. Les difficultés sont nombreuses et le travail de l’écrivain est ici plus que jamais crucial.

Un très beau roman, un très bel hommage à celle qui fut une mère étrange…..

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