Les enfants sont rois
Résumé éditeur
livré en 4 jours
livré en 4 jours
l’avis des lecteurs
Tout commence le 5 juillet 2001. Souvenez-vous, notre payasage audiovisuel a fondamentalement changé avec l'arrivée de la téléréalité. Ce jour-là, ce sont onze millions de téléspectateurs qui attendent la sortie des candidats de leur isolement, c'est le jour de la finale de Loft Story.
"L'époque où on a ouvert les portes de l'enfer."
Je ne suivais pas l'émission de façon assidue mais j'ai regardé un petit bout de cette finale, qui offrait la célébrité à Loana et ses comparses. (il y a des images sur You Tube pour les nostalgiques ou non initiés)
Mélanie Claux - 17 ans à l'époque -, était devant son petit écran tout comme Clara Roussel (15 ans). C'est à travers le regard de ces deux adolescentes devenues femmes que ce récit nous est conté.
Que sont-elles devenues 18 ans plus tard ?
Mélanie Claux a aujourd'hui 35 ans, elle est mariée à Bruno Diore, a deux enfants, Sammy 8 ans et Kimmy 6 ans. Elle poste toute sa vie privée sur instagram et gère une chaîne You Tube "Happy Récré" sur laquelle elle poste au moins deux à trois fois par semaine des vidéos de la famille, en particulier des enfants qui sont les vedettes, particulièrement Kimmy. Ils ont cinq millions d'abonnés...
Kimmy disparait lors d'une partie de cache-cache et c'est là que Clara Roussel la rencontre. Elle est procédurière et va participer à l'enquête. Elle est orpheline, célibataire, mesure 1m54, un petit bout de femme assez éloignée du monde de Mélanie. Elle sait qu'il faudra être rapide car dès que les infos seront publiées ce sera plus compliqué. Psychologie, intuition et expérience seront indispensables.
Une fois de plus, Delphine de Vigan nous questionne. Comment protéger nos enfants à l'heure des plateformes numériques et des réseaux sociaux ?
Notre société a bien évolué avec l'arrivée de la téléréalité et des téléphones portables dans nos vies, on laisse faire, on laisse regarder mais sommes-nous conscients de la publicité poussant à la consommation sans limite, au placement de marques qui récompensent les you tubeurs et influenceurs qui gagnent leur vie de cette façon et poussent nos enfants et nous à consommer ? On voit un "unboxing", entendez par là un déballage de cadeaux, on observe ces familles acheter, déballer et manger souvent de la "malbouffe".
Qu'est ce qui pousse à tout exposer, à finalement perdre son intimité ? On partage, mais avec qui, en réalité ? Qu'en est-il de leur vie privée? de celles des enfants ? de leur droit à l'image ? sachant qu'une image circulant sur les réseaux sociaux y sera pour toujours !
C'est de l'argent facile, revenus énormes mais à quel prix pour les enfants ? sans oublier les produits dérivés, le business. Delphine de Vigan attire notre attention sur l'exploitation des enfants, l'absence de législation les protégeant considérant que faire des vidéos est un loisir et non un travail...
On apprend beaucoup de choses sur le jargon des médias, la monétisation de You Tube, les battles, pranks, unboxing, meetup .... C'est super intéressant mais aussi interpellant !
Une écriture fluide, captivante, un sujet de société bien disséqué. Une autre question essentielle est mise en avant ; pourquoi vouloir à tout prix la gloire, la célébrité, exister à travers un monde virtuel ? Qu'est-ce que l'amour maternel ou est-ce le manque d'amour qui aboutit à ce besoin de reconnaissance ?
Mélanie et Clara ont une vision différente et j'ai aimé ce point de vue. Réveillons nos consciences, adaptons notre comportement par rapport aux réseaux sociaux et comme l'auteure projettons nous dans le temps pour voir ce que cela va donner.
Un roman vous l'aurez compris que j'ai adoré pour toutes ces réflexions.
Ma note : ♥♥♥♥♥
2010. Mélanie, qui a grandi dans le culte de Loana de Loft Story, n’a qu’une idée en tête : devenir célèbre. Mais son unique apparition dans une émission de téléréalité est un fiasco. Quelques années plus tard, mariée et mère de famille, elle crée sur YouTube la chaîne Happy Récré, mettant en scène Sammy et Kimmy, ses deux enfants, au quotidien. Bientôt, la voilà suivie par des millions d’abonnés, qui likent et commentent la moindre virée au supermarché, les vidéos d’unboxing où les petits déballent des cadeaux sans fin, et autres défis célébrant la consommation.
Pendant ce temps, une jeune femme, Clara, entre dans la police. Marquée par la perte brutale de ses parents et sa difficulté à fonder une famille, elle intègre la Brigade criminelle où elle deviendra « procédurière » – c’est-à-dire chargée de récolter sur les scènes de crime les indices qui lui permettront de rédiger une version précise des faits en vue des Assises.
Leurs chemins se croisent à la suite de la disparition de Kimmy, âgée de sept ans, lors d’une partie de cache-cache en bas de chez elle. Mauvaise rencontre ? Fugue ? Enlèvement ? Tandis que l’enquête progresse et qu’elle découvre l’univers des influenceurs, Clara mesure la violence que constitue Happy Récré pour les deux enfants qui en sont les rois… et les victimes.
Mon écoute
Il est toujours difficile de rédiger une chronique sur une lecture qui déçoit surtout quand l’ouvrage remporte un grand succès mais décidément Delphine de Vigan et moi ce n’est pas une rencontre linéaire. Autant j’ai beaucoup aimé Rien ne s’oppose à la nuit autant je n’ai pas apprécié Les gratitudes et Les enfants sont rois va rejoindre la catégorie des déceptions.
Je m’explique : si vous n’avez jamais eu connaissance des sites où adultes, adolescents ou enfants s’exposent que ce soit dans leurs vies privées, leurs activités et même les réseaux sociaux et leurs dangers, si vous n’avez jamais entendu parler des émissions de téléréalité genre Loft Story et compagnie, ce roman est pour vous et vous allez tomber des nues. D’ailleurs je dis roman mais il s’agit plus, pour moi, d’une enquête sur la médiatisation à outrance d’une famille et surtout des enfants très jeunes, avec force détails. A travers le regard de deux femmes : Mélanie la mère de Kimmy et Sammy et Clara l’inspectrice participant à l’enquête suite à la disparition de Kimmy, mais également des enfants eux-mêmes, l’auteure dénonce les dérives des procédés dans une société où la célébrité passe par une mise en avant des vies personnelles ou pire encore d’enfants parfois très très jeunes à des fins finalement mercantiles.
Pourquoi j’ai été déçue : parce que justement j’ai trouvé cela très froid, un récit journalistique, très documenté certes (je n’ose imaginer les heures de visionnage que l’auteure a dû faire), qui n’omet aucun élément (ni expressions ou dérives marketing et en plus en lecture audio je vous assure que les expressions utilisées par la mère ou les enfants m’ont insupportée) mais je reconnais que la démarche de l’auteure est utile pour montrer le conditionnement des enfants, comment Mélanie, la mère, pense, vit et possède tous les codes du système sur un fait de notre société actuelle que j’avais d’ailleurs déjà lu dans Réelle de Guillaume Sire mais qui ne m’a pas touchée.
Delphine de Vigan se fait porte-parole et utilise les dérives de notre société actuelle dans ses romans. Après les sentiments, les émotions voici le monde des réseaux sociaux traité mais sans beaucoup d’originalité, une transcription assez factuelle où j’ai regretté un manque de touche personnelle et créative pour ne pas ressortir un énième reportage sur l’utilisation des enfants, de leurs images et de leurs vies pour avoir une sorte de notoriété et en tirer des bénéfices. C’est finalement une enquête que j’ai lue écoutée genre « Cash investigation » sur les coulisses et mécanismes de ces sites où les êtres cèdent à l’attrait de la notoriété sans voir les conséquences, pourtant maintes fois évoquées, de la superficialité de tout cela et les dégâts que cela occasionne. Finalement tout cela est assez prévisible et le roman n’offre de ce côté aucune originalité.
J’ai toujours exprimé ici mon ressenti avec honnêteté et cela ne porte pas à conséquence car ce roman a fait le buzz et remporte un grand succès, l’auteure ayant utilisé elle-même tous les médias lors de sa sortie car elle connaît finalement très bien leur fonctionnement, mais ce n’est pas ce que j’attends, moi, personnellement d’une lecture et je n’ai pas été emportée ni par l’écriture ou l’ambiance du récit et je n’ai rien découvert de ce que je connaissais déjà.
Bof, Bof
J’ai eu le grand plaisir de découvrir ce roman dans le cadre des lectures communes du forum, une collègue de travail m’a dit un jour qu’elle trouvait cette auteure très hermétique et dans le style de Michel Houllebecq, donc je n’avais jamais rien lu d’elle. Je lis toujours les trois ou quatre livres qu’on choisit chaque trimestre, surtout histoire de sortir de ma zone de confort. J’ai entamé celui-ci avec crainte, m’attendant à me trouver face à un texte fort déplaisant… et en fait il n’a rien d’hermétique, ni de bizarre. C’est un roman très bien écrit, fluide et très agréable à lire, comme quoi il vaut mieux se faire une idée par soi-même.
Lors de la finale du Loft, remporté par Loana, deux adolescentes sont devant leur poste. Mélanie rêve ouvertement de suivre cette voie, toute sa famille se passionne pour cette émission. Clara est issue d’une famille contestataire, écologique avant l’heure et ne peut regarder cette finale en cachette que parce que ses parents ont une réunion politique à ce moment, elle n’est pas impressionnée par la télé-réalité et devient policière après ses études de droit, plus exactement procédurière, celle qui consigne tous les actes de l’enquête et s’assure qu’ils soient conformes au droit pour éviter des vices de forme qui remettrait l’enquête en question. Mélanie a rêvé longtemps de devenir une star, mais elle n’a été qu’une candidate vite oubliée d’une énième émission stupide. Elle a fini par se marier et avoir deux enfants, Sammy et Kimmy.
Les deux femmes se croiseront des années après la finale du Loft, quand Kimmy, six disparaît lors d’une partie de cache cache devant son immeuble. Après avoir retourné le quartier, Mélanie avise la police et dit craindre un enlèvement car elle et ses enfants sont très célèbres, l’inspecteur en doute, il n’a jamais entendu parler de cette femme. Mélanie explique alors être à la tête de la plus importante chaîne familiale française sur You Tube, ce qui leur rapporte un million d’euros par an. Elle détaille son quotidien, ses enfants sont filmés à toutes occasions, il faut produire trois vidéos par semaine, plus les stories etc. Kimmy est introuvable et Clara gère l’enquête, elle se trouve plongée dans un univers hallucinant, complètement ignoré d’une bonne partie des adultes, mais qui suscite les passions des plus jeunes, Happy Recré n’a pas moins de cinq millions d’abonnés et il y a de nombreuses chaînes similaires, les trois plus populaires se livrant à une concurrence féroce.
L’auteure utilise la trame du polar, mais c’est surtout un prétexte pour parler des dérives de notre société hyper connectée et en complet décalage avec le réel parfois. Mélanie semble être une caricature mais malheureusement, ces chaînes familiales existent bel et bien. Certains enfants sont exposés depuis leur plus jeune âge dans des situations pas forcément valorisantes, la plupart des vidéos tournent autour de la consommation et du tout, tout de suite. Le déballage de cadeaux publicitaires divers et variés ainsi que les tests de produits malsains comme les bonbons ou les boissons sucrées forment l’essentiel des vidéos ainsi que des scènes d’achat compulsif dans les supermarchés. La deuxième partie du livre qui met en scène les enfants devenus majeurs est particulièrement intéressante et c’est dommage qu’elle ne soit pas plus développée. L’auteure dénonce les ravages causés par Mélanie sur sa famille, elle voulait devenir célèbre et permettre à ses enfants de vivre dans un monde de rêve, mais finalement ils ont vécu une grande maltraitance et leur univers tenait davantage du cauchemar. L’enlèvement de Kimmy lui a offert un répit bienvenu en réalité, redevenant une petite fille et plus un objet. J’ai beaucoup aimé ce livre très percutant qui porte un regard aigu sur les dérives de notre société de consommation.
Je me posais/pose beaucoup de questions sur la légitimité des réseaux sociaux et les besoins que nous tentons de combler à travers ceux-ci.
Ce roman dépeint un portrait aussi triste que juste de ce qu’est devenue notre société, dans laquelle la plupart des gens vivent pour se montrer. Et où ceux qui ne le font pas se sentent inférieurs.
Delphine de Vigan nous parle également des droits de l’enfant, de la maltraitance, et nous interroge sur la place de la vie privée dans le monde d’aujourd’hui.
Un roman très actuel qui fait réfléchir !
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés