
Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Prospérine… est un roman jeunesse de Laure Dargélos, publié aux éditions Rivka. Je ne me serais pas tournée vers ce roman en premier lieu. Toutefois il figure dans la sélection des 25 romans nominés du #PLIB2022 et j’ai eu des bons retours dessus. D’autre part, j’avais lu avant celui-ci un ouvrage horrifique assez perturbant (que j’ai abandonné en cours de route). J’avais donc besoin d’une petite lecture légère, Prospérine a parfaitement répondu à mes attentes sur ce plan-là.
Un roman basé sur le texte
L’univers de Prospérine… repose sur les textes. Ils sont le soubassement des lieux et des personnages du roman. Prospérine vit à Demi-mot, un village qui se meurt car construit sur un roman manuscrit, Peines perdues, qui n’a pas été achevé ni publié. Ainsi, les lettres disparaissent, et les personnages qui y vivent s’effacent. Ceux-ci sont un peu farfelus, provinciaux. Tout le contraire des gens de la Capitale. Eux Sont Très Hautains, Parlent Avec Des Majuscules A Chaque Mot, Et Vivent Dans L’Opulence Issue De L’Encre Des Ouvrages Imprimés Et Edités.
L’intrigue est donc construite sur les enjeux autour de la typographie, de l’écriture et du langage. Celui-ci porte littéralement le récit. Sans lettre, sans mot, il n’y a rien. Le langage EST le décor, l’intrigue, l’arrière-plan mais aussi les personnages, qui portent tous des noms typiques et se définissent par lui : Cadratin, Alinéa, Virgule-Point et Point-Virgule, Lorem Ipsum etc… Une super idée que j’ai trouvée très bien exploitée.
Il y a aussi une profondeur intéressante dans ce roman. Pour faire simple, on a un narrateur externe et omniscient, qui alterne les centrages sur les personnages, et qui nous raconte qu’une autrice a un jour commencé un roman qu’elle a abandonné (premier niveau, réalité), que celui-ci cache un univers fictif derrière ses mots (second niveau, univers de Prospérine et Honoré), et que ces deux niveaux sur des plans différents sont reliés, par les liens du texte lui-même et des personnages qui naviguent d’un plan à un autre. Ces emboîtements créent une complexité narrative assez rigolote et inattendue pour le public du roman.
Un roman rafraîchissant
Evidemment, l’autrice s’amuse non seulement sur le fond mais aussi sur la forme, en proposant un roman fort bien écrit, empli d’humour et de malice, jouant expressément sur la grammaire, la conjugaison, la typographie, les images, le niveau de langage…
C’est cocasse, d’autant que pas mal de petites choses pétillantes agrémentent cet univers : les fleurs qui parlent par exemple, celles qui avalent des boutons de manchettes, M. A.N.O.N.Y.M.E qui est invisible et qu’on oublie à la seconde où l’on détourne le regard, l’amour inconsidéré d’Honoré pour sa voiture…
J’ai beaucoup aimé la lecture plus adulte qu’offre ce roman. Derrière cette intrigue se posent la question de l’intérêt littéraire des textes et celle de l’impact de la littérature sur la vie culturelle, de son rôle dans la mémoire des Hommes… J’ai moins aimé les regards critiques sur l’antagonisme Capitale/Province et sur le capitalisme, deux aspects que j’ai trouvé abordés avec un peu trop de facilité et un certain manque de nuance, frôlant parfois la caricature.
Mais c’est une jolie trouvaille que j’ai faite là. Je ne m’attendais pas à ça du tout en abordant ce livre, et pourtant il m’a véritablement surprise.
Un roman jeunesse
Malgré tout, Prospérine… reste un roman jeunesse. En cela, je ne peux pas dire que j’ai été vraiment hyper emballée par le récit et son déroulé.
Les personnages sont mignons mais assez simples. Ils ont les rôles classiques des personnages typiques du schéma actantiel. Par exemple, Prospérine, l’héroïne qui poursuit une quête pour sauver son village (le bénéficiaire), l’adjuvant, le traître, l’opposant…
Pour faciliter les choses, ils ont des caractères tout aussi simples. C’est normal, c’est destiné à un public jeunesse. Je ne vais pas reprocher ça au roman, ça n’aurait pas de sens. Mais forcément ce n’est pas vraiment ce que je recherche dans mes lectures. Donc sur ce plan-là, je n’ai pas été vraiment comblée.
Les rapports entre les personnages sont également faciles et prévisibles. Je dois cependant noter que parfois, certains connaissent un sort inattendu, c’est vrai. Mais les deux protagonistes m’ont lassée à la longue, d’autant que j’ai su dès le début dans quelle direction ils se dirigeraient. Le final malheureusement très guimauve m’a d’ailleurs complètement refroidie.
L’intrigue en elle-même ne m’a non plus surprise, on retrouve les moments typiques du schéma narratif, avec l’élément perturbateur, la quête de l’héroïne (je n’aime pas les jeunes héros qui doivent sauver le monde…) parsemée de nœuds, la résolution du problème et la situation finale. Efficace certes, mais linéaire et classique, malgré les emboîtements et alternances de focus. Pas vraiment de suspense de mon côté, ni de surprise sur le déroulé de la mission de Prospérine et son issue.
Prospérine Virgule-Point et la phrase sans fin est un roman jeunesse de Laure Dargélos. Un roman cocasse, rafraîchissant, dont j’ai beaucoup aimé son lien étroit avec les mots et le langage. C’est très finement exécuté, et ça fonctionne très bien. Sur l’intrigue et les personnages, on retrouve l’aspect très jeunesse du roman, forcément sur ce point, je suis passée à côté. Toutefois, c’était une lecture surprenante et inattendue, et je suis contente d’avoir lu ce roman, que je n’aurais pas découvert sans le PLIB.
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