
Un chien à ma table
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l’avis des lecteurs
TTTT - Bravo "Tant il exulte, ce livre aurait pu s’appeler « L’Art de la joie », mais le titre était déjà pris. Ou « Le Règne du vivant », ici célébré par tous les pigments de peau et d’écorces, par toutes les jointures d’os et de branches. Le choix d’Un chien à ma table est parfait. Que quelqu’un pense aujourd’hui à Janet Frame et à son roman Un ange à ma table suscite déjà un fort élan de sympathie. Cette trouvaille de titre n’est pas du goût de son compagnon Grieg, qui craint le fourvoiement d’une meute de lectrices à toutous ? Claudie Hunzinger s’en lèche les babines, avec cette gouaille spontanée, frétillante, qui caractérise son écriture tout au long du récit : « Tu vois, ce serait un titre généreux, générationnel, un titre qui dit : entrez les bêtes, on est à table, on vous fait de la place. » La bête ne s’y est pas trompée, elle est entrée dans leur maison du bonheur unique en son genre, aux fins fonds du lieu-dit des Bois Bannis, le pelage « mêlé de longues tiges de ronces, de feuilles de bouleau, de débris de mousses, et trempé ». Une chienne en fuite, un passé traumatique à ses basques, que l’autrice va nommer Yes, parce que oui, trois fois oui, Claudie Hunzinger accueille tout ce qui vibre et palpite. La connivence est immédiate, l’animale et la femme se ressemblent : « Si on m’avait fait passer devant des rayons X […] on y aurait peut-être vu un être composite avec une truffe de chien, des cheveux de ronces, des yeux de mûres écrabouillées, des joues faites de liches, une voix d’oiseau. — Et à l’intérieur ? Oh ! À l’intérieur ! Une myriade d’existences. »"
«Yes I said yes I will Yes»
Couronnée par le Prix Femina 2022, Claudie Hunzinger a réussi avec ce roman, qui raconte la rencontre d’un chien errant avec un couple âgé vivant en marge du monde, un cri d’alarme écolo-féministe, mais aussi une belle déclaration d’amour.
La nuit n’était pas encore tombée aux Bois-Bannis, le refuge de Sophie et Grieg, lorsqu’une ombre a pris l’apparence d’un chien errant, ou plus exactement d’une chienne. Sans doute affamée, elle n’a pas tarder à s’approcher. «La fuyarde avait pris la pluie avant nous, elle venait de la pluie, de l’ouest, et sentait le chien mouillé. J’ai cherché s’il y avait une plaque au collier. Au passage, j’ai scruté le pavillon de ses oreilles à la recherche d’une identité, d’un tatouage, de quelque chose, mais rien, sauf une tique que j’ai enlevée avec le crochet en plastique jaune toujours dans la poche de mon pantalon. La chienne se laissait faire. Je lui disais, je suis là, c’est fini, tout va bien.» Après avoir rapidement mangé et bu, la voilà pourtant qui prend la fuite. Elle n’a même pas le temps de répondre au nom que Sophie lui a trouvée, «Yes». Yes comme dans l’envolée de James Joyce, «Yes I said yes I will Yes».
Mais ce n’est que partie remise. Il faut laisser à l’animal, dont on découvrira qu’il a été maltraité, le temps d’accepter l’hospitalité que lui offre Sophie.
Le récit va alors prendre la forme d’une enquête – qu’est-il arrivé à la chienne, d’où vient-elle, que fuit-elle? – et d’une quête, celle qui lie l’homme – ici plus exactement la femme – à l’animal. Yes est adoptée, partage le quotidien de Sophie et Grieg et les accompagne dans leurs excursions au cœur d’une nature menacée.
Ce dernier formant sans doute le cœur du livre. La menace plane en effet sur ces pages, celle d’un environnement qui n’est plus préservé, celle aussi qui accompagne la vieillesse avec laquelle le couple doit composer.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, la venue de Yes est d’abord l’occasion pour Sophie de retrouver une vitalité assoupie, d’interroger sa vie de couple, de repartir explorer son environnement. Conjuguant «l’énergie pure» de Yes et son corps «vieil arbre qui avait perdu le sens de l’équilibre, un peu vacillant, mais avec encore de l’imagination et un reste d’énergie», elle retrouve le goût de ,se tailler vite fait». Quand Grieg se réfugie dans les livres, Sophie préfère «lire le dehors» et comprendre ainsi «qu’on n’est pas emmurés dans notre espèce, une espèce séparée des autres espèces, différente mais pas séparée, et que faire partie des humains n’est qu’une façon très restreinte d’être au monde. Qu’on est plus vaste que ça.»
Claudie Hunzinger trouve alors une langue d’une grande poésie pour accompagner ses escapades. Elle convoque tous les sens pour dire les bruits et les odeurs, les couleurs et les saveurs dans un foisonnement charmant. En courts chapitres, elle tente de conjurer un double compte à rebours funeste, celui qui a été déclenché par le réchauffement climatique – et peut-être bien avant – et celui qui rapproche les humains de leur fin. «Le pire pouvait arriver d’un instant à l’autre. Il était déjà là. On s’était soudain retrouvés dans un temps de charniers humains, animaux, végétaux, comme toujours, mais en accéléré. Un temps d’effroi global. Qui pouvait y échapper? Personne ne pouvait y échapper.»
Alors il reste le bonheur d’être au monde.
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