Nuits Appalaches
Résumé éditeur
livré en 4 jours
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l’avis des lecteurs
Tucker est un jeune homme de dix-huit qui rentre de la guerre de Corée. Sur son chemin, il croise la route de Rhonda, violentée par son oncle. Il la sauve. Les deux jeunes gens continuent leur route ensemble dans les Appalaches…
Le résumé de ce roman est assez bref, à l’image d’ailleurs du livre lui-même que j’ai dévoré en une journée. Chris Offutt nous raconte la vie simple des gens des Appalaches, vivant à l’écart dans la montagne dans les années 60. C’est un roman un peu à part avec un style d’écriture qui ne plaira pas forcément. On y retrouve le souffle traversant de la violence des hommes, de la Nature. Rhonda et Tucker vont mener une vie simple et sobre, reculée.
Un thème surgit rapidement lié aux enfants auquel je ne m’attendais pas du tout mais que j’ai vraiment apprécié. C’est assez émouvant de voir tout l’amour et toute la douceur que Tucker peut porter à ses propres enfants. C’est parfois naïf mais toujours sincère. Le roman noir se mue alors en roman familial. C’est très beau et touchant.
C’est un roman qui se lit vite mais dans le bon sens. On a envie de savoir ce qui va arriver à Tucker et à sa famille. L’intrigue paraît finalement simple et épurée mais cela fait du bien aussi parfois de lire un roman sobre, sans fioritures.
« Nuis Appalaches » est un très beau roman noir, au style épuré qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, et qui renoue avec une Amérique rurale pleine de pudeur et de courage.
Il y a deux Kentucky, celui de la terre à l’est, et celui du bitume à l’ouest.
C’est du premier que vient Tucker. Un pays de collines loin de tout qui a lui aussi deux visages : selon que vous vivez sur une crête ou dans ses vallons encaissés, vous voyez la lumière, ou pas. Crêtes ou vallons, les médecins n’y viennent pas, laissant le soin aux accoucheuses des montagnes de s’occuper au moins des naissances. Pour le reste, les habitants s’arrangent avec les plantes qu’ils trouvent dans les bois ou en bordure de rivières. Ils se ressemblent tous : trapus, costauds et bigleux, reconnaissables aussi par leur parler montagnard. Ils suscitent la condescendance et la supériorité de ceux qui se croient aptes à leur donner des leçons parce qu’ils portent de beaux costumes et ont des emplois stables.
Tucker ne mesure lui-même qu’un mètre soixante-cinq, c’est un p'tit gars souple et solide, dont on remarque les yeux vairons. En digne fils du Kentucky, c’est un taiseux, qui a vécu une enfance à la limite de la misère ; l’argent était réservé au strict nécessaire : on n’achetait ni vêtements, ni accessoires, ni bandes dessinées. Très débrouillard, il ne craint pas la solitude, et est capable de tirer sa subsistance de la nature.
Nous sommes en 1954. Tucker rentre de Corée. Il s’est enrôlé dans l’armée à la mort de sa mère en mentant sur son âge et l’armée lui a plu : il aime les instructions explicites et la simplicité.
Sur le chemin du retour vers ses terres natales, il rencontre Rhonda, en mauvaise posture, son oncle -qui est accessoirement le shérif du comté- tentant d’abuser d’elle alors qu’ils reviennent de l’enterrement de son père. Rhonda a quinze ans, elle est minuscule mais combattive. Tucker la sort des griffes de son agresseur. Ils se plaisent, "se mettent ensemble" aussitôt, à la fois naïfs et pragmatiques : pour le jeune homme, il n’y a pas de question à se poser, puisqu’ils ont couché ensemble, ils n’ont plus qu’à se marier…
Lorsqu’on les retrouve dix ans plus tard, ils ont cinq enfants dont quatre sont lourdement handicapés. Tucker subvient à leurs besoins en transportant de l’alcool de contrebande pour un bootlegger. Ils vivent hors des radars de la morale sociétale, unis par des liens qui semblent indestructibles, un amour à la fois profond, simple et loyal.
Jusqu’au jour où, pris dans la toile des accointances liant les notables et ses employeurs trafiquants, Tucker doit faire le sacrifice de sa liberté…
J’ai enfin découvert Chris Offut avec ce titre noté chez Krol, et j’ai été conquise par cette écriture qui sous ses apparences de simplicité et de spontanéité, traduit une grande connaissance des êtres et une profonde tendresse pour ses personnages. Il parvient sans effets de manche ni démonstration à mettre en évidence la sensibilité et la vulnérabilité que dissimulent leur rudesse et leur rusticité. Les phrases courtes rendent le texte percutant et efficace, et il y a à la fois beaucoup d’humour et de tristesse dans la manière dont il retrace ces parcours de vies marqués autant par la malchance que par le courage.
"… son cœur était fissuré comme une vieille assiette qui a trop heurté la table ".
Un nouveau roman de Chris Offutt, on n’y croyait plus. La nouvelle n’en est que meilleure. D’autant plus qu’avec Nuits Appalaches, on retrouve l’âpreté, la rudesse et la beauté des précédents écrits de l’auteur.
1954, Tucker qui a menti sur son âge revient de la guerre de Corée alors qu’il n’a pas encore 18 ans. Il retourne chez lui, dans les Appalaches. Sur la route, il intervient pour défendre Rhonda, 15 ans, sur la point d’être violée par son oncle. Entre eux c’est le coup de foudre, et ils vont s’installer dans la vallée de la famille de Tucker.
Dix ans plus tard, Tucker travaille pour un trafiquant d’alcool local. Il fait vivre une famille en difficulté, quatre de leurs cinq enfants étant handicapés. Mais avec l’aide de Jo, leur grande fille, et avec tout l’amour de leurs parents, ils se débrouillent. Jusqu’à ce qu’un médecin de l’assistance sociale décide qu’il faut leur retirer la garde de Ida, Velmey, Bessie et Big Billy. Alors Tucker va se souvenir que l’armée lui a appris à tuer, et que la vie dans ses collines l’a formé à prendre soin des siens.
Des années après les magnifiques recueils de nouvelles Kentucky straight et Sortis du bois, publiés dans la défunte collection La Noire qui, coïncidence, renait ces jours-ci, Chris Offutt nous offre un roman se déroulant dans les mêmes collines boisées et perdues des Appalaches.
Cela a sans doute été dit et redit (ou va l’être dans les jours qui viennent), mais l’auteur me fait vraiment penser à Larry Brown et Daniel Woodrell pour les anciens, et le jeune David Joy marche sur ses traces. Voilà pour la famille littéraire.
Comme tous ces auteurs, il sait magnifiquement décrire une situation sociale dure, très dure, qui forge des gens rudes, pas forcément très respectueux de la loi d’un pays qui ne se souvient d’eux que pour s’en moquer ou restreindre leur liberté, mais également extrêmement solidaires, aimant leur terre malgré son âpreté, et très attachés à leur famille. Loin, très loin des clichés de pauvres blancs incultes et violents, encore plus loin des tarés de Délivrance.
Les descriptions des collines et des forêts sont superbes, l’auteur nous touche profondément en décrivant l’amour total de ces deux parents pour leurs enfants, pour tous leurs enfants, les scènes de violence font preuve d’une belle efficacité, de sécheresse et sont totalement dénuées de toute complaisance.
Un roman bouleversant sans pathos, qui réussit à nous rendre incroyablement familiers et attachants des personnages dont on se sentirait difficilement proche dans la vie non littéraire.
Le seul reproche que l’on puisse faire à Chris Offutt est de ne pas écrire davantage.
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