Le Livre de Daniel
  • Date de parution 04/05/2023
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 364 gr
  • ISBN-13 9782383612155
  • Editeur EDITEUR GLOBE
  • Format 210 x 140 mm
  • Edition Grand format
Pays-Bas Romans étrangers

Le Livre de Daniel

4.15 / 5 (167 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Le Livre de Daniel, c’est l’histoire tragique d’un homme de quatre-vingt-quatre ans assassiné à coups de fourche dans sa ferme isolée, par des jeunes paumés de Roubaix qui veulent de l’argent, le filment avec leurs téléphones portables et font circuler la vidéo de sa mise à mort sans aucune empathie.Le Livre de Daniel, c’est aussi l’histoire de Chris de Stoop, le neveu de Daniel, qui, après avoir enquêté dans le village de son oncle, en Belgique, décide de se porter partie civile au procès des bourreaux de son oncle. Il ne cherche pas réparation ; ce qu’il cherche, c’est à comprendre ce qui a mené cinq jeunes désœuvrés au meurtre.Avec ce quatorzième livre devenu un best-seller aux Pays-Bas et en Belgique, Chris de Stoop, maître du journalisme littéraire incontesté et multiprimé, signe un chef-d’œuvre de non-fiction dans la lignée de De sang-froid de Truman Capote.

livré en 4 jours

  • Date de parution 04/05/2023
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 364 gr
  • ISBN-13 9782383612155
  • Editeur EDITEUR GLOBE
  • Format 210 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

TTTT - Bravo "Au procès des meurtriers de son oncle Daniel, devant les assises de la ville de Mons (Hainaut), en 2019, Chris de Stoop s’est présenté avec une photo. Un cliché datant d’une quarantaine d’années, le plus récent qu’il ait trouvé. Il voulait, par ce geste, au vieil homme défunt, redonner un visage : « Il approche de la cinquantaine, alors. Il est bien de sa personne, a un petit sourire aux lèvres, des yeux perçants et un large front un peu dégarni […] Il est vêtu d’un costume sombre, avec une cravate rayée rouge, et dégage déjà une certaine solitude… » Car Daniel Maroy était un individu solitaire. Dans la ferme familiale où il avait grandi, où longtemps il s’était bravement occupé de sa mère âgée et d’un frère cadet fragile, tous deux décédés quelques décennies plus tôt, il n’y avait plus que lui, octogénaire silencieux que nul ne venait plus visiter et qui ne s’en portait pas plus mal. Au village, qu’il traversait parfois, juché sur son tracteur bleu, pour se rendre au supermarché, on le surnommait « le vieux crasseux ». Un jour de l’année 2014, une poignée de jeunes gens désœuvrés se sont introduits dans la ferme pour voler, ont frappé Daniel au passage — comme ça, pour rien, si ce n’est exercer sur le vieil homme une vaine et cruelle prépotence —, l’ont laissé agoniser puis ont mis le feu. Avec l’argent, l’un des garçons s’est acheté une voiture d’occasion, un autre des vêtements griffés, un troisième un smartphone…, avant que l’enquête les désigne rapidement comme les auteurs du crime."

Quatrième de couverture

Le Livre de Daniel, c’est l’histoire tragique d’un homme de quatre-vingt-quatre ans assassiné à coups de fourche dans sa ferme isolée, par des jeunes paumés de Roubaix qui veulent de l’argent, le filment avec leurs téléphones portables et font circuler la vidéo de sa mise à mort sans aucune empathie. Le Livre de Daniel, c’est aussi l’histoire de Chris de Stoop, le neveu de Daniel, qui, après avoir enquêté dans le village de son oncle, en Belgique, décide de se porter partie civile au procès des bourreaux de son oncle. Il ne cherche pas réparation ; ce qu’il cherche, c’est à comprendre ce qui a mené cinq jeunes désœuvrés au meurtre.

Mon avis

Chris De Stoop est un journaliste belge, c’est un homme engagé. Il a notamment enquêté pendant un an (sous couverture) sur un réseau international de trafic d’êtres humains. Dans ce livre, il parle de son oncle Daniel, dont il est l’un des descendants parmi d’autres. Apprenant l’assassinat de Daniel, il a décidé de se porter partie civile au procès des accusés. Pour assister aux quinze jours de réflexions, témoignages etc, il a eu besoin de comprendre. Mieux connaître Daniel, mieux cerner les jeunes fautifs. Non pas pour juger ou obtenir une quelconque réparation, mais pour avoir des explications.

Dans ce recueil, il redonne vie à son oncle, il libère la parole de certains témoins, il analyse les faits, recherchant ce qui a pu pousser des adolescents désœuvrés à commettre l’irréparable. Bien sûr, ils n’ont pas eu une enfance facile, Ils n’ont pas trop réussi à l’école, ils vivaient dans un coin perdu avec beaucoup de chômage et l’envie d’avoir une moto, un IPhone etc…. Bien sûr c’est facile de trouver des excuses….

Chris de Stoop ne juge pas, il ne tombe jamais dans le pathos. Il raconte Daniel, qui a repris la ferme parentale, qui était amoureux (mais elle a dit non), qui maintenait les traditions et la façon de travailler de ses parents. Il était respectueux de tout ça. Il vivait à l’ancienne, pas de chéquier, pas de télévision…. Il faisait ses courses en tracteur et promenait son argent avec lui. Marginal ? Non, libre.

« Dans sa ferme, derrière ses volets fermés et sa porte barricadée, personne ne pouvait le voir ni l’entendre, il pouvait être simplement lui-même. Libre. »

Pourtant, pour le psychologue qui a parlé aux accusés, « Daniel Maroy s’est déshumanisé lui-même. » Il s’est placé en dehors de la société et les bourreaux ne réalisaient pas qu’ils martyrisaient un humain…. Je comprends aisément que cette phrase est « dérangée » l’auteur.

Il a attendu soixante-deux mois entre le décès de Daniel et le procès. C’est long, très long….Il a rencontré des voisins, des commerçants, les accusés, et il retranscrit tout cela d’une plume vibrante sans haine, ni jugement. Il veut simplement répondre à la question « Pourquoi ? » et il le fait très bien.

Les jeunes ont participé à des degrés divers, ils se sont laissé emporter vers la violence. Ils ont fait les mauvais choix, sans se douter que cela entraînerait des dommages collatéraux dans leur famille. Il est intéressant de voir comment chacun s’est d’abord positionné, rejetant la faute, minimisant ou assumant…Certains seront marqués à vie, par la prison, ou parce qu’ils ne se pardonneront jamais d’avoir agi ainsi. D’autres passeront à autre chose ou seront tiraillés sans cesse, hantés peut-être ….

D’autre part, « le vieux crasseux » comme certains l’appelaient redevient « homme » dans ce texte, il existe, il vit, et le lecteur ne pourra pas l’oublier.

L’auteur aborde des thématiques très actuelles. La difficulté pour les agriculteurs de tenir lorsque l’exploitation est trop petite et qu’un problème surgit (une panne sur un engin agricole et c’est tout un budget qui bascule dans le rouge). Le désœuvrement des jeunes dans les régions ou les villes où ils se cherchent, manquant de tout ce qui leur fait envie et qu’il serait tellement plus cool de posséder. Alors, si de l’argent facile est à portée de mains… D’ailleurs n’est-ce pas le vieux qui les a tentés en montrant ses billets ?

Cette lecture est bouleversante. Chris de Stoop a le bon ton, les mots justes (merci à la traductrice). Son texte l’a sans doute aidé à avancer, il est porteur de sens et a dû faire du bien à tous ceux qui appréciaient Daniel.

NB : Ce livre est resté numéro 1 des best-sellers aux Pays-Bas pendant longtemps.

En avril 2019, le journaliste Chris de Stoop est partie civile au procès des meurtriers de son oncle Daniel Maroy, chargé d’y représenter les descendants de la victime, et de défendre leurs intérêts.

Il se replonge ainsi dans le sordide fait divers qui a cinq ans plus tôt mis un point final à l’existence de son parent alors âgé de 84 ans. C’était en mars 2014, à la mi-carême. Après avoir travaillé toute la journée dans sa ferme et nourri ses vaches, Daniel s’est rendu au supermarché, où il a comme chaque semaine discuté avec les employés du rayon boucherie. De retour chez lui, il a été assommé à coups de fourche par une bande de jeunes qui, avant de lui voler ses économies, ont filmé la scène. Doutant de la mort du vieillard suite à cette agression, ils sont retournés une semaine plus tard chez lui, et ont mis le feu à sa ferme. Daniel a-t-il succombé aux coups ou à l’incendie, coincé sous le meuble que ses agresseurs lui avaient fait tomber dessus ? Difficile à déterminer…

Pour Chris de Stoop, il était de ces parents qu’on ne voit qu’aux enterrements. De sa vie, il ne connait bien que la fin. Il faut dire que Daniel avait coupé les ponts avec sa famille dans les années 1990, époque depuis laquelle il vivait en ermite dans cette ferme du Hainaut, dont le journaliste a hérité à sa mort. En menant son enquête sur cet assassinat, il a un double objectif : mieux connaître son oncle, et tenter de comprendre ce qui a conduit les coupables au meurtre.

Il dresse ainsi un portrait très touchant de cet homme solitaire, discret, que les jeunes du village surnommaient "le vieux crasseux". Et c’est vrai que Daniel avait une allure négligée avec ses vêtements usés jusqu’à la corde, ses longues mèches filasse, sa barbe hirsute et ses grosses mains calleuses. C’est qu’il n’était pas du genre à prendre soin de lui, sa vie se réduisant au strict nécessaire. C’était un homme de la terre, enraciné dans cette ferme où il a toujours vécu, en marge de la modernité -sans télévision, ni internet, ni voiture-, perpétuant les pratiques paysannes d’un père réfractaire aux mutations agricoles.

Les temps ont souvent été difficiles, comme pour pléthore de petits agriculteurs. Les frais de succession liés aux décès de ses parents puis de son frère, son refus de pratiquer du haut rendement, l’ont finalement contraint à vendre une partie de ses terres, une blessure dont il ne s’est jamais vraiment remis, qui s’est ajoutée à l’échec d’une vie sentimentale avortée avant même d’avoir commencé. Ayant à maintes reprises exprimé avec entêtement et maladresse à Yvette, la bouchère, l’amour éperdu qu’elle lui inspirait, il a très mal supporté son rejet. L’unique femme avec laquelle il imaginait faire le trouvait trop borné, et trop "rustique".

C’est donc l’histoire d’un homme sans histoires, à la biographie vide, un vestige d’un autre temps à qui personne ne s’intéressait. Toutefois, au détour des témoignages de ceux qui l’ont connu -des membres de la famille, des voisins, les salariés du supermarché où il se rendait chaque semaine-, se révèle un homme "foncièrement bon, avec une vraie personnalité", "sociable et charismatique", intelligent et capable de parler de tout, jovial même, pour certains. La manière dont il a assisté jusqu’au bout ses parents et son frère handicapé Michel dans la maladie démontre par ailleurs un sens aigu du devoir, et une loyauté sans failles envers les siens. 

Et pourtant, il est mort dans l’indifférence. Durant la semaine séparant l’agression de l’incendie, aucun voisin ne s’est rendu compte de sa disparition. Son enterrement a été expédié dans une église quasiment vide, sa tombe n’a reçu aucune fleur, et les circonstances tragiques qui ont provoqué sa mort n’ont suscité aucun #jesuisDaniel… L’événement même a été entouré d’une chape de silence, comme pour éviter d’éveiller le sentiment de culpabilité face à la passivité du village alors que certains ont été au courant très tôt de son agression, puisque certains des auteurs s'en sont publiquement vantés.

Il faut dire que ceux que l’on désignait comme "la bande d’Evregnies" n’ont jamais été vraiment discrets. Cela faisait un certain temps que les habitants de plaignaient de ces jeunes qui "faisaient du grabuge", à coups de nuisances sonores et de comportements agressifs. La plupart ont grandi dans des foyers modestes et instables, théâtre de relations conflictuelles, avec des parents souvent dépassés, préférant ignorer ce que fabriquaient leurs garçons. C’est une jeunesse désœuvrée et difficilement contrôlable, pur produit d’une société de consommation où argent et bonheur sont indissociables, et où la frustration devient vite insupportable. Presque toutes les économies amassées au cours d’une vie de paysan ont été gaspillées dans les quelques jours qui ont suivi l’agression en achat d’iPhone ou de motos…

Les cinq comptaient par ailleurs deux jeunes hommes de Roubaix -qui cette année-là a reçu le triste titre de ville la plus pauvre de France-, un peu plus âgés et exerçant donc un certain ascendant sur le reste du groupe, qui ont fait basculer le délit dans une violence irréversible.

Le procès met en évidence l’absence de conscience du mal qu’ils ont fait, qu’expliquent entre autres le processus de déshumanisation général dont Daniel a été l’objet -par les injures, la caricature, l’exclusion- et la banalisation des multiples cas d’inconduites pour lesquels ils n’ont jamais été inquiétés. Les témoignages de leurs parents, confirmant que les coupables aspirent dorénavant à une vie rangée, expriment une atterrante minimisation de leur acte, comme s’il était question de juger non pas un crime mais une bêtise d’adolescents.

Sont-ils incapables d’imaginer la souffrance du vieil homme parce qu’il était radicalement différent d’eux, et qu’il menait une vie en accord avec des valeurs opposées aux leurs ?

C’est de l’admiration qu’éprouve quant à lui Chris de Stoop pour cet oncle courageux, assumant une invisibilité pourvoyeuse de tranquillité, une hérésie à notre époque du tout numérique où l’on doit se tenir constamment informé, être accessible sur les réseaux sociaux, partager sa vie avec la planète entière en un clic… Daniel Maroy n’avait pas besoin de quitter sa ferme pour être quelqu’un, et pour être maître de sa vie et de son temps. Il a vécu à contre-courant du monde d’aujourd’hui, superficiel et ostentatoire, où l’on ne supporte plus la solitude. Malheureusement, cet isolement volontaire lui a coûté la vie.

Poignant.

AUTRES LIVRES DE Chris de Stoop
DOLPO RECOMMANDE

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés