Une bête au paradis
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l’avis des lecteurs
Dans sa ferme isolée au bout d’un chemin de terre, appelée le Paradis, Emilienne élève seule ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Devenue adolescente, Blanche rencontre Alexandre, son premier amour. Mais, arrivé à l’âge adulte, le couple se déchire lorsqu’Alexandre, dévoré par l’ambition, exprime son désir de rejoindre la ville tandis que Blanche demeure attachée à son coin de terre.
Ma lecture
Après Trois saisons d’orage j’avais hâte de découvrir le nouveau roman de Cécile Coulon dont tout le monde parle. Une bête au Paradis, un endroit où tout est sans dessus dessous, bouleversé, chahuté et où le paradis peut devenir un enfer.
Pour être tout à fait franche, je l’ai fini il y a quelques joursn j’en suis encore à me demander si j’ai beaucoup aimé ou aimé, mais pas un coup de cœur de toutes façons. J’ai eu la malchance d’écouter Le masque et la plume le dimanche 8 septembre qui avait à l’ordre du jour ce roman, oui malchance car l’un des chroniqueurs en a révélé la fin ce qui retire déjà une partie du plaisir de lecture (honte à lui…..).
Cécile Coulon aime les personnages féminins forts, déterminés, imprégnés par les événements, paysages, climat. C’est une histoire de femmes, de deux femmes principalement et d’un lieu : Blanche, l’héroïne, femme entière, vouant un amour respectueux et inconditionnel à sa grand-mère Emilienne qui l’a élevée après la mort de ses parents, mais aussi au Paradis, la ferme familiale qui l’a vue grandir et devenir peu à peu la maîtresse des lieux. Mais un autre amour va faire battre le cœur de Blanche : Alexandre et même s’il fut une époque où le Paradis portait bien son nom il va 15 ans plus tard se transformer en Enfer.
Les personnages masculins sont moins à la fête : Louis, recueilli par Emilienne quand il était jeune adolescent, homme à tout faire mais non dépourvu de sentiments, Gabriel, le frère de Blanche, effacé,pratiquement inexistant face à ces deux maîtresses-femmes et puis Alexandre, le bel Alexandre qui va faire chavirer le cœur de Blanche mais aussi le briser. Mais il ne fait pas bon trahir Blanche…..
Mais toujours d’une voix très basse, pour la protéger de ce qui couvait en elle, de cet ogre impossible à nommer échafaudage de douleur et de peine, de fierté et de résignation. (p101)
Le début du roman commence par une scène d’amour entre Blanche et Alexandre parallèlement à un bain de sang et tout le récit est cette image, douceur/douleur, amour/haine, lumière/noirceur. Blanche alterne les attitudes : volontaire, forte, dure à l’ouvrage mais capable de se terrer lorsque la douleur est trop forte,tel un animal elle lèche ses blessures en se terrant dans son refuge, pouvant aller jusqu’à se détruire. Elle la sent, elle le sait il y a en elle une bête qui sommeille, elle est là tapie et ne demande qu’à émerger. Il faut reconnaître à sa décharge que la vie ne l’a pas épargnée et tous les événements, bons ou mauvais, se concentrent autour du Paradis.
C’est un court roman qui se déroule principalement sur deux époques : Blanche adolescente et Blanche femme à travers sa relation avec Alexandre mais aussi sur la place d’Emilienne, grand-mère de caractère, qui « règne » dans la première partie sur la ferme jusqu’à ce que Blanche prenne le relais ensuite pour en devenir la maîtresse des lieux.
Autant les personnages féminins sont fouillés, forts autant les personnages masculins sont très stéréotypés voir caricaturaux dans leurs rôles : le valet de ferme amoureux transi, le frère angélique et le bel amoureux inconstant. Le plus beau personnage est la terre, la ferme, c’est elle qui finalement occupe le devant de la scène, lieu neutre et pourtant qui façonne ses occupants.
Pourquoi je suis partagée : peut-être parce qu’à force de lire des avis très élogieux de tous les côtés je m’attendais à un récit hors norme et qu’une fois la lecture terminée, où certes l’écriture et le fond sont intéressants, les personnages bien campés mais finalement j’ai eu l’impression dès le début d’en connaître l’issue (sans tenir compte de la révélation finale par le Masque et la Plume) ….. Et comme toujours un premier chapitre qui laisse à penser d’une partie de la fin…..
Cécile Coulon évoque également l’attachement à la terre, peut-il être plus fort que l’amour ? Le Paradis, Blanche le porte dans sa chair, dans son cœur et dans son sang, il est son air, son oxygène et il est l’œuvre de ses ancêtres, porte en lui l’âme de ses parents.
C’est une auteure observatrice, attentive à ce qui l’entoure, elle scrute, analyse et particulièrement la vie dans les campagnes où le labeur est rude, où les caractères sont forgés par le climat, la terre qu’il faut travailler et les bêtes à élever. Bêtes et hommes retrouvent leurs instincts et mutent. Tout se fond et se confond ne faisant plus qu’un.
Alors finalement oui, c’est un bon roman, sombre et efficace, mais je pense que le dénouement joue un grand rôle sur les lecteurs, sur leur ressenti et que le connaissant je n’ai pas eu cet effet. J’ai préféré Trois saisons d’orage, beaucoup plus élaboré pour moi, plus fouillé au niveau de la psychologie des personnages, dans la confrontation des classes sociales.
Je garde de l’intérêt pour cette auteure dont j’aime le regard, l’écriture sur ce qui l’entoure mais cette fois-ci cela a un peu moins bien fonctionné avec moi… Ce n’est, comme toujours, que mon humble avis de lectrice, peut-être la seule note discordante parmi tous les avis qui entourent ce livre et donc sans conséquence sur son devenir.
Si proche du Paradis, si proche de l’enfer
Cécile Coulon nous revient avec un roman âpre, au goût de terre et de vengeance. «Une bête au Paradis» est un petit bijou, qui pourrait fort bien être la belle surprise de cette rentrée.
Ne vous fiez pas à l’écriteau planté sur un pieux et sur lequel est marqué «Vous êtes arrivés au paradis». Car le Paradis en question est une grande ferme, de celle qui nécessitent des bras, de la force et du courage pour venir à bout du travail quotidien. C’est là que vit Émilienne avec son commis Louis et ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Elle «avait perdu sa fille, Marianne, et son gendre, Étienne, dans un accident de voiture».
Le roman s’ouvre au moment où tout le monde s’affaire, car on tue le cochon. L’occasion choisie par Blanche pour faire l’amour avec Alexandre. Si elle a choisi le fils de la femme de ménage de l’école du village et du guichetier à la gare de la ville voisine, c’est qu’elle s’imagine que ce beau garçon partagera sa vie et l’aidera à surmonter ses peurs. Car «même si Blanche aimait le Paradis, elle s’y sentait petite. Les fantômes qui peuplaient les lieux prenaient toute la place.»
Les fantômes, mais aussi les convoitises et les rivalités. Louis, par exemple, n’avait pas apprécié que «cette petite» avait choisi de ne pas assister «à la mort du cochon, pour s’enfoncer, à l’étage, dans la peau d’un autre garçon que lui.» Depuis son arrivée au Paradis, battu au sang par son père, il s’était fait une place au sein du domaine et était considéré comme un rouage essentiel de l’exploitation, ne rechignant pas à la tâche. Autant dire qu’il verra comme une bénédiction ce que Blanche verra comme une trahison, le départ d’Alexandre parti poursuivre des études et chercher fortune en ville. Qu’il s’imagine prendre la place de cet amant qui ne donne plus signe de vie.
Les années vont passer, Gabriel va trouver en Aurore la compagne idéale. Louis ronge son frein et Blanche va essayer de surmonter son chagrin. Mais douze ans après leur rupture, un nouveau coup de tonnerre s’abat sur le Paradis. Alexandre est de retour. On raconte qu’il a fait fortune en Nouvelle-Zélande et qu’il revient pour acheter des terres. «Entendre le prénom d’Alexandre avait réveillé chez elle une bête, créature de désir et de larmes. Blanche se préparait: elle patrouillait au Paradis sans relâche. Lorsqu’elle s’arrêtait, épuisée, il luio fallait s’endormir vite; la figure si belle, si douce d’Alexandre la hantait. Ce visage n’en finissait pas d’agiter en elle des flammes vacillantes.»
Cécile Coulon va alors réussir un épilogue qui vous laissera pantois, aussi me garderai-je bien de vous en dévoiler le moindre élément. S’élevant au niveau des tragédies antiques, elle va pousser les sentiments et les émotions à l’extrême, tout en nous livrant des fulgurances d’écriture, à l’image de cette comparaison entre le corps de la femme, une ville, et de l’homme, un village: «Les formes des femmes changeaient sans cesse, évoluaient, se répandaient à la vue des autres, la peau se gonflait en certains lieux et se creusait ailleurs, tandis que le corps des hommes, passé l’adolescence, gardait son aspect et sa taille initiale. L’âge et l’alcool pouvaient l’arrondir, mais il ne se métamorphosait pas.» Il se pourrait bien qu’avec ce sixième roman – et après avoir rejoint la maison d’édition d’Adeline Dieudonné – Cécile Coulon réussisse un grand coup! C’est tout le bonheur que je lui souhaite.
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