
Condor
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Dans cet opus, l’auteur nous convie et nous transporte dans la Valle de Chile. Au-delà de ses différents périples et de l’immersion dans une culture, une Histoire, un mode de vie, Caryl Férey s’ingénie au partage de tranches d’existences passionnantes, passionnées dessinant les contours de l’héritage d’une dimension de temps, d’espace, de racines. On ploie devant l’empathie de l’écrivain face aux estampes personnifiées qui évoluent dans leur univers conquis par le maître d’œuvre.
« Condor, c’est l’histoire d’une enquête menée à tombeau ouvert dans les vastes étendues chiliennes. Une investigation qui commence dans les bas-fonds de Santiago submergés par la pauvreté et la drogue pour s’achever dans le désert minéral de l’Atacama, avec comme arrière-plan l’exploitation illégale de sites protégés…
Condor, c’est une plongée dans l’histoire du Chili. De la dictature répressive des années 1970 au retour d’une démocratie plombée par l’héritage politique et économique de Pinochet. Les démons chiliens ne semblent pas près de quitter la scène…
Condor, c’est surtout une histoire d’amour entre Gabriela, jeune vidéaste mapuche habitée par la mystique de son peuple, et Esteban, avocat spécialisé dans les causes perdues, qui porte comme une croix d’être le fils d’une grande famille à la fortune controversée… »
Cet ouvrage nous permettra de côtoyer différents protagonistes plantant les fondations du récit:
Une jeune étudiante d’origine Mapuche désincarnée par son appétence chronique à filmer les événements de son quotidien, éprise de justice et dotée d’une conscience politique mature. (Gabriella)
Un avocat, issu de la haute bourgeoisie chilienne, investi d’une mission rédemptrice inconsciente, ou pas, et salvatrice de sa “culpabilité” en lien avec ses origines sociales. (Esteban)
Son associé perdu dans un couple adultérin et souffrant d’un complexe de personnalité face à son ami. (Edwards)
Un ancien révolutionnaire du régime dictatorial, projectionniste où ses démons, son ADN restent chevillés indéfectiblement et viscéralemnt. (Stefano)
“La vérité est une illusion dont on a oublié que c’était une illusion” Nietzsche
Au milieu du guet, de la lecture et en filigrane une césure symbolisée par un manuscrit, un moleskine, sorte de parabole de l’existence d’Esteban au cœur de le vie de sa nation, se révèlent les affres de l’histoire, de la politique, des affrontements de courants divergents d’idéaux… Ce pays scarifié par les tourments du passé, les exactions du régime de Pinochet. Ce vecteur psychanalytique révèle les stigmates, les lésions d’un traumatisme d’une population sous le joug de la dictature.
L’ensemble de la trame n’a pas l’ardeur, le flux d’une violence prononcée aperçue dans les chapitres des récits du pays du long nuage blanc ou de la nation Zulu. Caryl Férey conserve pourtant son identité propre d’auteur estampillée par sa volonté de s’approprier une zone géographique, ses repères historiques, ses rites culturels et éducatifs, les interactions sociales et sociétales. Est-ce mué par une maturité assumée ou une volonté assumée contextuelle que le contenu s’est modérément “assagi”. Attention l’ouvrage ne fait pas preuve d’un angélisme, bien au contraire mais j’ai cette sensation qu’il s’est attaché à mettre en avant les êtres, les relations dans leurs conséquences, leurs implications et renforce le parti pris humaniste qui sied à l’ensemble et au pays!
Ballotté par les tirs de flèches soustraites du carquois d’un Cupidon avide de souder des couples improbables et brinquebalé dans les méandres d’un delta marécageux et furieux d’une histoire marquée au fer rouge par un totem malfaisant, inique, peuplant les cauchemars de chaque Chilien en la personne d’un Pinochet immortel pour des générations multiples.
Condor possède ces vertus de dépaysement, de rappel politique et de plaisir de lecture évident. On prend son envol dès les premières lignes, on assiste en altitude aux souffrances des uns et aux paradoxes de résilience des autres lestés de la parenthèse sombre, aveuglante du renversement d’Allende.
On l’attendait, on savait qu’il le préparait, on l’a enfin : Condor de Caryl Férey.
Santiago du Chili. Gabriela est mapuche, jeune, belle, talentueuse, révoltée. Elle est vidéaste et vit chez Stefano, un ancien fidèle d’Allende revenu au Chili après des années d’exil. Quand le fils d’un de ses amis, quatorze ans, est découvert mort par les habitants de La Victoria, elle décide de faire quelque chose : c’est le quatrième gamin du quartier qui meurt ainsi dans la semaine. Un quartier pauvre, ancien bidonville qui n’intéresse ni la police ni la justice.
Gabriela va voir Esteban, avocat, fils d’une des familles les plus riches du pays. Esteban vomit sa famille et s’est spécialisé dans les causes perdues. Porter plaintes au nom de quatre familles pauvres du quartier de La Victoria, voilà bien une cause perdue. Avec Gabriela, ils ne savent pas qu’ils vont remuer une vase qui fera remonter à la surface les fantômes de la dictature, des fantômes que la société chilienne veut oublier, des fantômes qui n’ont rien perdu de leur violence et de leur nocivité.
Comme Haka et Utu il y a quelques années, Mapuche et Condor se complètent et se répondent. Avec une différence. Si Utu prenait la suite de Haka, Condor est le frère (ou plutôt la sœur) de Mapuche.
Un sœur (Gabriela) qui vit au Chili, mais la cordillère est-elle vraiment une frontière pour les mapuches, qui vivaient, et vivent toujours entre l’Argentine et le Chili ? Comme Jana, Gabriela est mapuche, artiste, engagée, révoltée.
Comme dans Mapuche, une partie des saloperies commises aujourd’hui prennent racine dans le récent passé sanglant des deux pays, comme en Argentine, au Chili, ceux qui sont en place aujourd’hui sont ceux qui ont tiré parti de la dictature, ou qui ont su étouffer leurs scrupules pour profiter de la fin des pouvoirs militaires.
Comme en Argentine, encore plus qu’en Argentine, les comptes avec le coup d’état et les années qui ont suivi sont loin d’être soldés. Comme dans Mapuche, la tension va grandissant jusqu’à l’explosion de violence finale.
Un vrai diptyque donc qui ici se termine dans les somptueux et intimidants paysages du désert d’Atacama, un lieu imposant, où la dictature a envoyé mourir les opposants, où l’industrie minière continue à faire mourir les ouvriers, dans l’immense mine de Chuquicamata.
Auparavant, Caryl Férey aura remué la boue des quartiers pauvres de Santiago, longé le mythique port de Valparaiso, mis en scène quelques véritables ordures, des victimes plus ou moins consentantes, plus ou moins susceptibles de se transformer en bourreaux, et rendu hommage à ceux qui ont lutté en 73, et à ceux qui luttent aujourd’hui.
Tout ça pour dire que j’aime ses personnages, j’aime sa façon de raconter les histoires, j’aime la façon dont il raconte les pays qu’il visite. Et j’aime Condor !
Hasard des parutions, autour du même sujet – les dictatures latino-américaines des années 70 et le plan Condor – difficile de faire deux romans plus différents que La peine capitale et Condor, et impossible de ne pas conseiller de les lire tous les deux.
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