Bye Bye Elvis
  • Date de parution 02/11/2023
  • Nombre de pages 280
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782875685902
  • Editeur ESPACE NORD
  • Format 185 x 120 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français Biographies, Mémoires Drogue

Bye Bye Elvis

3.32 / 5 (37 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

À Paris, une veuve désargentée entre au service d'un Américain fantasque et solitaire qui vit seul dans un grand appartement des beaux quartiers. À Memphis, presque vingt ans plus tôt, disparaît une icône nommée Presley. Confrontation à parts égales de deux personnages aussi monstrueux qu'attachants, portrait de la rock star impitoyable mais tendre, Bye Bye Elvis est un roman mélancolique et venimeux, taillé comme une mélodie à la métrique impeccable.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 02/11/2023
  • Nombre de pages 280
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782875685902
  • Editeur ESPACE NORD
  • Format 185 x 120 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

L ’an dernier, j’avais beaucoup aimé “Calcaire” de Caroline De Mulder mais c’est vrai que cela ne veut pas dire grand chose… Il y a les bons romans que vous oubliez beaucoup trop rapidement.Le plaisir immédiat a pu être grand mais le souvenir s’avère minuscule rapidement.Et puis il y a les autres, plus rares, qui vous marquent durablement. Pareillement, l’empreinte du roman peut s’avérer tangible longtemps par la qualité de l’oeuvre, la beauté du verbe ou par le choc qu’il provoque et quand toutes ces conditions sont réunies comme dans Calcaire, cela fait un très bon roman dynamité par un premier chapitre urgent et noir et que la suite ne démentira jamais.

Alors, dans une rentrée littéraire très moyenne pour l’instant, pourquoi ne pas s’attarder à des romans plus anciens et ce “Bye bye Elvis”, titre un peu irrévérencieux et en même temps finalement assez tendre, à la simplicité complice, je l’avais repéré mais j’avais été stoppé net par la couverture. Il y a plusieurs hypothèses concernant la laideur des couvertures des romans de madame De Mulder chez Actes Sud. Soit quelqu’un dans la maison lui voue une haine sans nom, ou bien à chaque fois elle tombe au moment où on fait plaisir au stagiaire troisième ou enfin la maison a décidé de ne plus s’attacher à la forme du produit livre proposé et interroge le futur lecteur par des couvertures cryptées, ésotériques et complètement à l’ouest. C’est Vegas que l’on est censé voir? Que nenni, cela ressemble plus à une enseigne de couscous à Barbès. Mais qu’importe le flacon…

Graceland, 16 août 1977, Elvis Presley disparaît et laisse derrière lui des millions d’adorateurs éperdus. Crépuscule du Roi du Rock. Jusqu’à la fin, la longue fréquentation du désastre ne lui avait pas fait perdre toute sa candeur.

Dix-sept ans plus tard, Yvonne entre au service de John White, un vieil Américain au physique fragile. Elle va passer vingt ans à ses côtés, tissant une relation de dépendance avec cet homme dont elle ne sait rien et qu’elle s’efforce de sauver d’une fin misérable…

La pire façon d’aborder ce roman serait de croire qu’ici a été fait un travail à dominante journalistique sur Elvis. Ce roman ne figure pas au catalogue de l’excellente collection Rivages Rouge. Caroline De Mulder a beaucoup lu, écouté, regardé Elvis mais son histoire n’est pas centrée uniquement sur lui. Bye Bye Elvis relève de l’oeuvre romanesque. Le roman se décline en deux narrations s’entrelaçant tout au long du roman. La première raconte Elvis, l’ascension puis le déclin jusqu’ à la chute finale. On entame d’ailleurs le parcours du King par son épilogue, à son retour mort à Graceland au milieu de sa famille et de ses Gars, amis parasites, garde rapprochée et beaux représentants du distingué milieu white trash, des rednecks de classe mondiale quand les fans commencent à affluer. L’auteur reprendra ensuite chronologiquement les étapes phares de sa vie et le propos est tellement addictif, le style convenant parfaitement au ton voulu, froid, désenchanté au départ pour, par la suite, par instants, devenir plus clément, plus compatissant parfois amusé voire tendre vis à vis d’ Elvis sur la fin adoucissant ainsi un ton le plus souvent cassant, dur, sans fard, rock n’ roll. L’auteure avait dû enfiler le perfecto pour écrire.

Alors, forcément on est un peu désarçonné au départ quand nous est racontée l’histoire de ce vieil Américain excentrique, au cerveau en partie décimé et tout la monotonie, la tristesse, le chagrin de vies perdues ou jamais gagnées qui accompagnent l’histoire de John White et de sa dame de compagnie veuve Yvonne du milieu des années 90 à nos jours. Bien sûr, la question est quel est le lien avec la foutraque, ringarde et triste geste d’Elvis ? Que vient faire cette histoire, s’insurgeront même certains sûrement ?

A mesure que les histoires avancent dans des lieux et des époques différents, les liens apparaissent, des similitudes dans les situations, des réflexions, des attitudes… L’histoire d’Elvis racontée a bien sûr pour volonté de montrer le côté sombre, la face cachée du mythe américain , vitrine flashy et burnée d’une certaine Amérique blanche du Sud des USA du début des années 60, avant de se faire salement flinguer comme Sinatra par les Beatles. Mais c’est dans les moments de la vie de John White, dans ses excentricités, que l’on trouve les éléments qui permettent de hausser le niveau du roman. Caroline De Mulder montre deux tragédies, l’une sous les feux de la scène, l’autre dans l’anonymat banal du déclin solitaire. Deux univers différents et la même douleur, les mêmes souffrances, les mêmes plaies des mêmes failles mais aussi deux histoires d’amour, amours interdites, amours impossibles, amours destructrices à la même fin glauque.

On ne peut pas non plus ne pas parler de ces personnages qui dans les deux histoires faisant abstraction de leur personne, de leur vie, par pitié ou par réelle compassion, tendresse… donnent éperdument à l’autre parce que de toutes façons, sinon à qui donner ? Caroline De Mulder, ne voulant rien oublier sur ce mythe a su, très finement, lui adjoindre sa continuité délirante à laquelle vous penserez de plus en plus précisément au fur et à mesure que l’intrigue avance.Paradoxalement, en nous montrant le marasme, Caroline De Mulder parle beaucoup de tendresse, d’attachement et d’amour.

“Entre white trash et trash noir, Bye bye Elvis ou l’envers de la gloire.” Caroline De Mulder.

Talent!

J'avais lu avec beaucoup d'intérêt "Ego Tango", Prix Rossel 2010, à l'époque le premier roman de Caroline De Mulder. J'en garde une écriture particulière, un style hors du commun. "Nous les bêtes traquées" attend son tour dans ma PAL. Lorsque "Bye Bye Elvis" est paru, il m'a semblé tout naturel de le lire. L'originalité et l'écriture particulière sont toujours de mise; j'ai vraiment apprécié.


Le livre met en parallèle deux destins; celui d'Elvis et d'un vieil américain John White.


Ce roman est une biographie fiction qui débute à Graceland le 16 août 1977. Le roi du rock vient de s'éteindre et des millions de fans veulent lui rendre un dernier hommage. C'est à ce moment qu'Yvonne, qui vient de perdre son mari, sonne à la porte de John White, un vieil américain excentrique. Elle rentrera à son service pour le soigner.


Chapitre après chapitre, nous basculerons alternativement d'un homme à l'autre, une gymnastique un rien perturbante au départ que l'on oubliera bien vite par la force de l'écriture, aussi bien pour l'un comme pour l'autre, même si la vie du King et l'écriture un peu "rock" m'ont un peu plus passionnée et donné l'envie d'avancer plus vite. Mais on se rendra compte un peu plus tard que les deux parcours sont indissociables.


Je ne suis absolument pas fan d'Elvis, mais j'avoue qu'en cours de lecture mon intérêt pour le personnage n'a fait que grandir. Au delà de l'aspect largement connu du grand public, Caroline De Mulder s'attache surtout à la personne "intérieure", sa grande solitude et déconstruit avec brio le mythe, la légende. 


Ce beau jeune homme gracieux qui quitte la pauvreté pour la gloire, qui devient une superstar en un temps record. Il mettra vingt années pour se détruire et dépérir. Il restera à tout jamais l'enfant orphelin qui ne s'est jamais remis du décès de sa mère. Sa gloire le transformera physiquement et moralement, ses transformations physiques exprimant sa solitude et son mal être. Cette question sans réponse qu'Elvis a dû se poser continuellement : était-il aimé pour lui ou pour l'image qu'il représentait?


J'ai aimé et trouvé intéressant la construction du roman sur cet homme enfant qu'il est resté toute sa vie, pris au piège de son image, d'un manager avide qui lui faisait faire n'importe quoi, navets au cinéma, chansons sans goût parfois, pour le plaisir de ses fans, de toute une armée de personnes à ses basques et à son portefeuille, une famille pas très top qui profitait de ses largesses. Lui qui voulait à tout prix être aimé.

 

...car la pauvreté, ça vous poursuit sous forme de parents faméliques, de parasites, de piques assiettes qui portent votre nom.



Comment rester soi-même si on est fragile, je n'ai pu m'empêcher de mettre son destin en parallèle à celui d'un autre roi, celui de la pop, Michael Jackson.


A côté de tout cela, Yvonne soigne et accompagne ce mystérieux John White. Un américain fragile, bizarre, dont le corps est détruit, malade. Très riche au départ et puis sans le sou par la suite. Quel est donc le lien mystérieux qui l'unit à Elvis. L'un est la lumière, l'autre l'ombre. Yvonne est sous son emprise, son esclave.


"Pour lui, j'étais sa mère, en moins jeune. Dans la vie, j'étais son ombre, sa main droite, j'étais ses yeux et, de plus en plus souvent, sa tête. J'étais sa voix quand nous sortions. J'étais son pilulier. Sa canne. Sa montre. Quand j'ouvrais les tentures j'étais le soleil, et j'étais la nuit quand je les fermais. Son nid quand je le bordais. Mais pour moi il était quoi au juste."



Deux parcours attachants, une belle découverte de la rentrée.


Ma note 8/10

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