Le coeur cousu
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
LC du 25 juillet, je m’y suis prise très à l’avance ne sachant pas si j’aurais eu le temps de faire cette lecture pendant mes vacances. Restons sérieux donc…
Dans un village du sud de l’Espagne, toute une lignée de femmes se transmet de générations en générations une boîte qui donne à chacune un don, un pouvoir.
C’est au tour de Fraquista d’être initiée. Pour elle, la boîte livre des fils, des aiguilles. Fraquista, de simples chiffons, coud des robes, magnifie les femmes, embellit les coeurs. Très vite, on la perçoit comme une sorcière, une fée. Fraquista élève ses enfants, aux côtés d’un mari joueur et flambeur. Un jour, il la joue au jeu et la perd. Humiliée, Fraquista prend ses enfants sous le bras et erre à travers tout le pays. Bientôt elle gagne le Maroc accompagnée de ses filles et fils qui tous ont un don particulier.
Mon avis
Il est dur de résumer ce roman qui raconte l’histoire de plusieurs femmes sur plusieurs années. On suit d’abord le périple de Fraquista dans la 1ère partie du roman. C’est l’initation d’une jeune femme aux mystères du monde qui nous est livrée ici. Elle détient le don de coudre mais surtout de réparer les coeurs et les visages. Carole Martinez emploie une langue très chaude et colorée pour nous parler de cette Espagne écrasée par la chaleur et les traditions. Là-bas, dans ce pays, on croit vite aux rumeurs les plus folles. Fraquista en fait les frais. Elle est vite mal considérée mais jamais elle ne se soumet ni à son mari, ni à sa belle-mère. Elle élève quasiment seule ses cinq enfants. Quand son mari la perd au jeu, elle les embarque tous dans son errance à travers le pays. Au fur et à mesure, les personnalités des enfants se révèlent. Il y a Angela, la mystérieuse; Anita, la conteuse; Clara, la lumineuse; Martirio, la lunaire; Pedro, le garçon roux. Et il y a Soledad, ce petit coeur qui s’accroche à sa mère, au creux de son ventre, condamnée à la solitude dès la naissance, elle que sa mère n’a jamais embrassée.
La deuxième partie du roman m’a ennuyée, je l’avoue. En effet, Fraquista et ses enfants traversent une région en proie aux combats des révolutionnaires. Je n’ai pas aimé ce passage qui vient rompre le récit de Soledad. Je n’y ai trouvé que peu d’intérêt. On apprend juste que Fraquista use d’une de ses prières magiques pour ramener à la vie sa fille Martirio. Cette partie oscille constamment entre rêve et réalité ce qui m’a destabilisé dans ma lecture.
La troisième partie relance de ce fait l’intérêt du lecteur pour cette famille itinérante. Finalement la petite troupe s’arrête au Maroc. Ici Soledad détaille le don de chacune des soeurs et raconte leurs destinées. J’ai beaucoup aimé ce passage que j’ai lu d’une traite. Chaque soeur possède un don différent qu’elle utilise de bonne ou mauvaise manière. Soledad a celui d’écrire son histoire, cette histoire que l’on vient de lire. C’est donc elle qui conclut le roman et qui enfouit cette boîte magique et maudite.
Les dernières paroles de Soledad m’ont profondément touchée: « Tes feuilles lancées au désert, les voici réunies, reliées dans un livre que tu pourras refermer à jamais sur mon histoire. Soledad, ma fille, sens ce vent sur ton visage. C’est mon baiser. Celui que jamais je ne t’ai donné. »
Une lecture mitigée donc mais qui est restée envoûtante. Le style de Carole Martinez est très poétique et enivrant. On se croirait au coeur de cette Espagne de tradition, écrasée par la chaleur ambiante.
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