Austral
  • Date de parution 12/10/2023
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782073005823
  • Editeur SCRIBES
  • Format 205 x 141 mm
Espagne Romans étrangers Moins d'1 an

Austral

4.33 / 5 (3 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Julio, professeur de littérature aux États-Unis, vit loin de son pays natal. Il reçoit un jour une lettre d'un genre un peu spécial dans laquelle il apprend qu'une de ses amies, l'écrivaine Aliza Abravanel, vient de mourir et qu'elle a exigé, comme dernière volonté, que Julio édite son ultime manuscrit. Elle y raconte, entre autres, le destin de son père, un homme fasciné par l'oeuvre d'un anthropologue ayant lutté contre la disparition des cultures indigènes, et qui a travaillé sur Nueva Germania, une colonie nazie (bien réelle) fondée par la soeur de Nietzsche au coeur de la jungle paraguayenne. L'édition de ce texte et l'éclaircissement des mystères qu'il renferme emmèneront Julio (et le lecteur) dans une communauté d'artistes en Argentine, une ville oubliée du Guatemala, en Amazonie et aussi, bien sûr, à Nueva Germania. Construit comme un fascinant jeu de miroirs ou une chasse au trésor, Austral s'interroge sur ce qui survit de nous malgré les bouleversements de l'histoire, sur la nécessité de la mémoire et de l'écriture dans un monde qui court à sa perte, sur les traces et les voix qui demeurent, recouvertes par l'oubli. Avec ce roman polyphonique tressé d'innombrables récits, Carlos Fonseca confirme sa place parmi les écrivains hispaniques les plus marquants de sa génération.

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  • Date de parution 12/10/2023
  • Nombre de pages 240
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782073005823
  • Editeur SCRIBES
  • Format 205 x 141 mm

l’avis des lecteurs

C’est un roman à tiroirs où il est question de mémoire et d’héritages culturels -individuels comme collectifs-, traversé par la désespérance et la folie que suscite la violence du monde.

Originaire du Costa Rica, Julio Gamboa vit depuis des années aux Etats-Unis, où il est professeur de littérature. La lettre qu’il reçoit d’Olivia Walesi, une inconnue, lui offre l’occasion de retourner sur son continent natal. Cette lettre l’informe de la mort récente de l’écrivaine Alicia Abravanel. Etablie dans une communauté d’artistes située en plein désert au nord de l’Argentine, la défunte, rendue quasiment muette par la longue maladie qui lui a été fatale, n’a en revanche jamais cessé d’écrire. L’une de ses ultimes volontés était de confier à Julio le soin d’éditer son dernier manuscrit.

Julio a vu pour la dernière fois celle qui se prénommait alors Aliza trente ans auparavant. Agée de dix-sept ans, elle était rebelle, fan des Sex Pistols et des Ramones, et avait fugué de chez ses aristocrates de parents. Un souvenir marquant d’aventure adolescente, ouverte à tous les possibles, concrétisée par un road-trip en terre australe et une intimité tissée par les livres. Lui était un garçon anxieux et indécis. Il a fait le choix de tourner le dos à ce qui s’est réduit à une parenthèse, a quitté son pays, a cru s’affermir. Mais la stabilité n’est qu’apparente, l’exil prolongé le fait vaciller entre l’angoisse de n’être plus rien dans son pays d’origine et la conscience de n’être pas non plus complètement à sa place dans son pays d’adoption. 

La lecture du manuscrit d’Alicia l’entraîne dans un récit labyrinthique, entre roman et mémoires. Il y est question de Yitzak Abravanel, père de l’auteure et sociologue, et de sa rencontre dans un sanatorium suisse avec Karl-Heinz von Mühlfeld, anthropologue dont il avait traduit certains textes, et qui sombrait peu à peu dans la démence.

Il y est aussi question de la quête de Karl-Heinz von Mühlfeld, qui dans les années 1950, partit sur les traces de Nueva Germania, colonie aryenne fondée en 1886 au Paraguay par Elisabeth Förster-Nietzsche -sœur du philosophe- et son mari Bernhard, qui comptaient y démontrer la suprématie de la culture et de la société allemandes. Les conditions de vie sur place -entre la malaria, les moustiques, la chaleur…- eurent raison du projet ; croulant sous les dettes, Bernhard se réfugia dans l’alcool.

Le but de l’anthropologue était de déconstruire le mythe aryen, de démontrer que la pureté et la folie eugéniste étaient des illusions vouées à l’échec. Une présence mystérieuse sur les photographies prises de Nueva Germania l’a aussi et surtout motivé à chercher la confirmation de ses théories anthropologiques édictant que toute culture est le produit du métissage et de la contagion. Cette présence est celle d’un jeune indigène surnommé Le Muet. Est-ce lui qu’a retrouvé Karl-Heinz von Mühlfeld ? Toujours est-il qu’il entre en contact avec un certain Juvenal Suárez, dernier survivant de sa famille (et de sa tribu) décimée par un virus. Il entreprend alors un sauvetage impossible et désespéré contre l’oubli, celui de la langue Nataibo, dont il enregistre des bribes sur des bandes magnétiques.

De Juvenal à Alicia qui s’essaie, en reprenant le flambeau laissé par von Mühlfeld par l’intermédiaire de son père, à l’élaboration d’un dictionnaire de la perte recensant les vestiges de peuples qu’on a voulu anéantir -avec succès parfois-, se dessine comme un jeu de miroir truqué, où l’image de l’indigène disposant de trop de mots pour décrire un monde disparu, s’oppose à celle de l’écrivaine à qui il manque les mots pour représenter un monde toujours existant.

Je dois sans doute vous avertir que l’intrigue du roman, en une construction vertigineuse faite d’enchâssements et de correspondances, nous livre tous ces éléments peu à peu et sans réelle linéarité. Il faut quelque patience, et une certaine concentration, pour assembler les pièces de ce puzzle complexe et versant parfois dans l’abstraction, notamment dans une dernière partie qui m’est restée quelque peu obscure, même si je crois en avoir compris les grandes lignes. Ce qu’il reste pourtant, une fois refermé ce livre ambitieux et envoutant malgré son relatif hermétisme, c’est le profond sentiment de désespoir provoqué par les tentatives aussi vaines qu’acharnées pour contrer l’oubli qui menace l’héritage culturel des minorités qui disparaissent, héritage puisque pour certaines, il ne s’agit même plus, faute de représentant, d’en sauvegarder la culture elle-même.



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