Internationalisation des méthodes de renseignement

Depuis le XIXe siècle la fonction des attachés militaires a connu de nombreuses mutations, notamment à propos du renseignement militaire. Choisis parmi les officiers d’état-major des armées de terre et de mer, ces attachés constituèrent l’épine dorsale de l’évaluation militaire étrangère avant la Première Guerre mondiale, avec la triple fonction de collecteurs qualifiés d’informations militaires, de représentants diplomatiques pour les questions militaires et de conseillers militaires privilégiés des ambassadeurs. Parfois, comme ces derniers, ils pratiquèrent aussi du renseignement. Cet ouvrage collectif, préfacé par Georges-Henri Soutou, apporte un éclairage scientifique inédit. De l’Espagne à l’Afrique du Sud, en passant par la Scandinavie et la Chine, historiens renommés et jeunes chercheurs, présentent des cas d’officiers nationaux dans une entreprise comparative sur la place du service de l’attaché dans le système émergent du renseignement militaire depuis la fin du XIXe siècle. Il en résulte un souffle nouveau historiographique. Ces études posent la question de la portée du renseignement, de la pratique de l’espionnage et de l’impact des rapports des attachés sur les politiques nationales de sécurité. En outre, elles apportent un regard neuf sur le rôle des attachés de Défense dans le commerce international des armes et l’espionnage industriel qui illustrent l’évolution de leurs compétences depuis l’avènement de la technologie par rapport au renseignement.