Elantris Tome L'âme de l'empereur

Ce roman court se passe sur la même planète que le roman Elantris, mais dans un endroit et dans une temporalité différente ce qui fait qu’ils n’ont aucun lien. En fait même la magie et la façon de l’utiliser est totalement autre, la culture aussi. 

Encore une fois l’auteur nous offre un nouveau système magique qui nous surprend, inventif et très visuel. Le fait que la culture se rapproche du coté asiatique apporte aussi un rafraichissement bienvenue. 

Nous suivons Shai, qui une Faussaire. Son talent est celui de changer la nature ou le passé des objets ou des personnes pour les faire apparaitre différents à l’aide de Tampons. Et si la capacité de changer les objets est légale et très utilisé par la faction conservatrice, c’est sa façon de pouvoir changer les personnes qui intéressent ceux qui l’ont capturé au début du roman.

En effet Shai a été emprisonnée et mise au secret par les Éminents de la faction au pouvoir, car ils ont un gros problème. L’Empereur a été blessé à la tête et si on a pu sauver son corps, son esprit lui est définitivement parti, le laissant sous forme de légume. Hors si ils veulent rester au pouvoir, il leur faut un Empereur valide qui puisse reprendre sa vie, d’où l’utilisation qu’ils ont l’intention de faire de Shai.

Elle a un mois pour (re)modeler l’âme de l’Empereur. Et elle doit être quasiment parfaite car pour qu’un tampon marche sur une personne il doit être correspondre à la vrai personnalité de cette personne. Mais le gros souci c’est que Shai n’a jamais connu l’Empereur, elle ne sait strictement rien de lui, donc son boulot est un peu compromis d’avance …

Ce que j’ai apprécié avant tout c’est qu’on apprend le système magique vraiment petit à petit au fur du récit. On affine notre image de ce qu’il est capable ou incapable de réaliser. D’où un sentiment de découverte quasiment constante.

Le système magique est vraiment super original et bien trouvé. En plus il est très complet et complexe ce qui le rend encore plus intéressant. Limite à la fin ce que je trouvais dommage c’est de n’avoir fait qu’un seul roman si court avec ce principe, il y a tellement de possibilités qui sont ouvertes et qui mériteraient d’être exploitées !Les personnages ne sont pas en reste bien sur et j’ai trouvé Shai vraiment fascinante. On ne connait pas tout son passé mais ses motivations et sa personnalité sont fortes et convaincantes.

On est ici dans un huis clos, Shai étant enfermée dans une pièce avec tout le matériel nécessaire pour réaliser son œuvre. Car en effet c’est limite une œuvre d’art qu’elle réalise ici, à prendre tout les points de personnalité et du passé de l’Empereur pour essayer de re-créer une vrai personne crédible aux yeux du monde. Elle teste au fur et à mesure ses réalisations sur une personne qui connaissait vraiment le vrai personnage en dehors de sa personna publique. 

En disant ça comme ça on a l’impression que ce roman pourrait manquer d’action ou qu’il ne se passe pas grand chose, mais détrompez vous, c’est vraiment la toute la magie de Sanderson qui arrive à faire un texte vraiment intéressant d’un bout à l’autre. 

Je l’ai vraiment lu d’une traite et même si il est plus court que ses romans normaux ça ne veut pas dire qu’il est de moindre qualité ou moins terminé. J’ai trouvé qu’en fait il se suffisait largement et qu’il était totalement convainquant et bien fini.

Au final j’ai passé une excellente lecture et je ne saurait que conseiller ce roman court aux amateurs de fantasy, car il est vraiment très agréable à lire et original. Foncez si vous ne l’avez pas encore lu !17/20

On ne sait pas vraiment où l’on est, ni à quelle époque. C’est presque en passant que l’on apprend que l’action se situe dans l’Empire de la Rose, où l’on vénère quatre-vingts soleils.

Mais cela n’a aucune importance.

Wan ShaiLu est une faussaire. Une faussaire de génie, qui maîtrise un art aussi complexe que magique, considéré comme une abomination morale par les dirigeants de l’Empire. La falsification consiste à concevoir des tampons dont le sceau, appliqué sur un objet, en modifie l’histoire, le transformant ainsi en une autre version de lui-même.

(J’adore l’idée, basée sur le principe que les objets ayant une perception d’eux-mêmes, il s’agit de les convaincre d’en changer en les trompant sur leur propre nature).

Mais Wan ShaiLu est pour l’heure en mauvaise posture. Condamnée à mort pour avoir tenté de voler un célèbre tableau en le remplaçant par un faux, elle attend son exécution dans une geôle du palais impérial.

Son talent va peut-être la sauver… A la suite d’une tentative d’assassinat, l’Empereur Ashravan est réduit à l’état de légume. Les Eminents, membres du gouvernement, lui proposent un marché : sa libération contre l’élaboration d’une nouvelle âme pour l’Empereur. Un tel défi, lancé pour la première fois à un faussaire, doit nécessiter des années de préparation. On lui donne trois mois.

C’est le début d’un compte à rebours aussi oppressant pour notre héroïne qu’haletant pour le lecteur.

Wan ShaiLu s’investit dans sa tâche avec ardeur, sous la supervision de Gaotona, un Eminent qui semble plus difficile à manipuler que prévu… car elle n’est pas dupe, et ne croit pas une seule seconde que ses adversaires honoreront leur part du marché. Aussi, en même temps qu’à la fabrication de l’âme impériale, elle réfléchit à un plan d’évasion. L’échéance du délai imparti se rapprochant, elle est déchirée entre la nécessité de sa fuite, et l'envie de voir l’accomplissement de la plus grande œuvre de sa vie.

Le face-à-face avec Gaotona est également palpitant, confronte deux intelligences subtiles et patientes. Le respect est mutuel, et malgré leurs antagonismes, impose une certaine forme de sincérité. Les échanges entre l’Eminent et la faussaire ouvrent une réflexion sur la définition et le sens de l’art : réside-t-il dans son élaboration même ou dans l’œil de celui qui le regarde ? Et dans quelle mesure l’artiste est-il influencé par l’idée de ce regard qui sera porté son œuvre ?

Un roman inventif, très habile, et surtout impossible à lâcher !