Le liseur
  • Date de parution 19/05/2022
  • Nombre de pages 480
  • Poids de l’article 234 gr
  • ISBN-13 9782072961700
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Allemagne Romans étrangers

Le liseur

4.02 / 5 (4750 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

À quinze ans, Michaël rencontre Hannah, une femme de trente-cinq ans, et devient son amant. Il la rejoint chez elle tous les jours et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Mais au fil du temps Hannah reste toujours aussi mystérieuse et imprévisible, et finit par disparaître brusquement...Un livre incontournable où les questions de culpabilité, de justice et de rédemption dépassent celles d'une génération.

livré en 4 jours

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  • Date de parution 19/05/2022
  • Nombre de pages 480
  • Poids de l’article 234 gr
  • ISBN-13 9782072961700
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Comme vous le savez si vous avez l’habitude de me suivre – et je vous en remercie – je suis un fervent partisan de l’idée qu’il faut savoir sortir de sa zone de confort à l’occasion. Mais comme mon cœur a plus facilement tendance à me porter vers l’Imaginaire qu’autre chose, il me faut parfois un petit coup de main pour savoir vers où chercher. Dans cette optique, à la fin de mon apprentissage, j’ai demandé à mes collègues certains de leurs plus gros coup de cœur, des ouvrages qui leur étaient chers dans leurs domaines de préférence, afin d’enrichir ma collection et d’élargir mes horizons. Cet aspect de ma lecture avait été passé sous silence lorsque j’ai évoqué Point Zéro, mais il était issu de cette rafale de conseils, tout comme le roman dont il est question aujourd’hui, Le Liseur, de Bernhard Schlink, donc.

On ne peut pas vraiment dire que je n’aime pas la littérature « blanche » ou « classique », peu importe comment on souhaite l’appeler, disons simplement que j’ai plutôt un souci de représentation avec elle ; ce qui m’amènerait, par souci de défense, à plus volontiers me cantonner à ce que je sais aimer. Tout un débat que je n’aborderais pas dans le détail ici. Contentons nous de dire que lire un ouvrage dont le cadre est entièrement réaliste n’est pas mon fort. Sans pour autant me méfier, je suis parti avec un a priori aussi neutre que possible.

Etant donné que le roman est assez connu (il me semble), et que l’essentiel de son propos et de ce que l’auteur essaie d’en dégager se concentre dans les deuxième et troisième parties du roman, je vais le résumer en racontant son premier tiers. Nous suivons donc Michaël Berg, jeune étudiant allemand dont la trajectoire jusqu’ici tranquille est bouleversée par la rencontre fortuite avec une femme bien plus âgée que lui avec qui il entame une liaison, avec ses hauts et ses bas, jusqu’à sa soudaine et inexplicable disparition. Le principal effort du roman commence lorsqu’il la retrouve bien plus tard, par hasard, lors d’un procès où elle est accusée d’avoir participé à certains aspects des pires exactions du troisième Reich.

Étrange lecture. Découpé en trois parties inégales en longueur et en densité, il se veut faire la part belle aux introspections de Michaël, qui fait le bilan sur sa vie et sa relation avec cette femme étrange dont il nous apprend les différentes facettes au fil de ses confidences. Le roman alterne les périodes et brouille la chronologie, au fur et à mesure des réflexions de son héros, dont le caractère est imprégné de cette rencontre et de cette relation unique dont il confesse à demi-mot, presque à son insu, qu’il ne s’en est jamais vraiment remis.

Il n’est pas ici question de vraiment décrypter une relation amoureuse tumultueuse dont beaucoup d’aspects ne sont pas directement narrés, et dont surtout nous ne connaissons qu’un seul point de vue, mais plutôt, à travers elle, toujours au travers des paroles et connaissances parcellaires de Michaël, d’en apprendre plus. De la même façon, la culpabilité potentielle de Hanna, cette femme mystérieuse et dont nous ne savons finalement pas grand chose de plus que ce que le protagoniste veut bien nous en dire, n’est pas la finalité de l’ouvrage.

Il est de toute évidence plutôt question d’interroger le rapport des jeunes générations à la Shoah, aux crimes des ancêtres en général – une problématique qui a résonné très fort dans ma tête à un moment de la lecture. Sans cesse, Michaël s’interroge sur son amour pour Hanna, leurs culpabilités respectives ; elle dans le camp où elle était gardienne, lui sur les sentiments qui ne semblent pas pouvoir cesser de l’habiter malgré la trahison dont il se sent tour à tour victime et coupable. Le roman entier se passant à travers les yeux de l’homme mûr qu’est devenu le jeune garçon qui nous est présenté au départ, la question de la perception des événements est bien évidemment centrale. Cette perception qui parfois nous fait défaut et qui peut nous laisser passer à côté d’informations primordiales qui, sans excuser ou justifier, expliquent. Et quand beaucoup de détails sont passés sous silence afin de se concentrer avant tout sur les atermoiements et réflexions de Michaël, ce qu’il sait nous éclaire tout à la fois sur son parcours et celui d’Hanna, intimement liés.

Ceci constituant sans doute mon seul mais somme toute inévitable souci avec l’ouvrage ; à savoir une certaine monotonie, confinant à la froideur, le récit n’avançant qu’au bon vouloir de Michaël, et à travers lui, de l’auteur. Moi qui suis attaché à lire des personnages plutôt que des fonctions, il faut bien dire que les deux protagonistes de cette histoire ne sont finalement que les vaisseaux de la réflexion de Bernhard Schlink. En découle donc une narration très mécanisée, clinique, manquant cruellement de souffle, s’attardant parfois trop longuement sur des éléments de décors ne servant – à mes yeux – ni l’intrigue ni le propos du roman. La plume est habile mais presque trop scolaire, didactique, par moments. On pourrait dire que l’auteur pêche par souci d’efficacité. Mais, si elle se perd parfois un peu, c’est pour magnifiquement se ressaisir dans quelques très jolis instants suspendus ou des scènes graves et puissantes.

Il ne faut donc clairement pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La réflexion entière dont le roman se fait porteur est juste et frappe juste, là où elle doit frapper. Mon goût pour les personnages entiers moteurs de leur intrigue et dont l’intérêt est au moins égal à celui du monde qui les entoure ne doit pas nier l’importance d’un récit tel que celui là, ni la saine ambition de son auteur. Certes, nous sommes dans un ouvrage plus didactique qu’imaginatif, mais Le Liseur n’usurpe pas une réputation amplement méritée. Je ne peux imputer mon manque relatif d’enthousiasme qu’au fait d’avoir déjà beaucoup réfléchi à ses problématiques, y trouvant donc malgré moi une certaine redondance dont il ne peut pas être jugé coupable. Encore une découverte intéressante issue de mon incessante envie de partage et d’exploration, un roman qui peut passer sans aucun mal entre toutes les mains.


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