Lucia Guerrero Tome Lucia

Je me réjouissais de lire ce thriller qui se déroule en Espagne. C’est malheureusement un énorme flop pour moi et j’en suis la première désolée. Lucia Guerrero travaille dans la Guardia civile. On l’appelle sur les lieux d’un meurtre terrible: celui de son coéquipier Sergio, tué et mis en scène tel le Christ sur la croix. Lucia en fait une affaire personnelle et s’allie avec Solomon, un professeur de criminologie, qui a mis au point un logiciel capable de croiser les affaires et de faire émerger de possibles tueurs en série…

Dès le début, il y a des choses qui m’ont fait tiquer. D’abord la mort de Sergio et les réactions de Lucia ou de ses collègues. Ce n’était pas assez vraisemblable pour moi, traité avec superficialité, sans que l’auteur ne s’appesantisse sur les conséquences du drame. Ensuite, les mises en scène sont trop alambiquées et grotesques. Je n’y ai pas cru une seule seconde. A trop vouloir en faire, l’auteur dénature complètement l’intrigue.

Le personnage de Salomon et son groupe d’étudiants m’a assez plu même si là encore certaines choses ne vont pas du tout. On cherche à entraîner le lecteur sur une fausse piste qui n’est pas cohérente. Lucia ne m’a fait ni chaud ni froid. Elle a les réactions d’une adolescente: ça frise le ridicule. Et pour couronner le tout, l’auteur nous sort de son chapeau magique un énième personnage qui, sur le fil, permettra la résolution de l’enquête. Bref, c’est fait de bric et de broc, peu vraisemblable avec des personnages à la limite de la caricature.

Comme vous l’avez deviné, je n’ai pas du tout apprécié ma lecture qui terminera dans les oubliettes de ma mémoire…

Un inspecteur de la brigade criminelle de Madrid est sauvagement assassiné, puis collé sur une croix dans un jardin public. Le tueur est arrêté sur les lieux, il s’agit d’un jeune homme complètement déséquilibré qui meurt en garde à vue. Sa collègue Lucia Guerrero ne peut croire qu’il a été capable d’agir seul, elle est en congé et décide d’enquêter de son côté. Elle est contactée par Salomon Borges, un professeur de criminologie de l’université de Salamanque, qui a mis au point un logiciel avec un groupe d’étudiants pour faire des recoupements qui échappent aux polices locales. Et justement le logiciel a signalé d’autres crimes avec des victimes collées, le premier remontant à plus de trente ans. Lucia se rend à Salamanque et enquête avec Salomon sur ces crimes non résolus. En plus des meurtres anciens, de nouveaux sont commis et pour corser le tout, un violeur hante la ville et s’en prend aux étudiantes.

Je ne connaissais pas encore la plume de Bernard Minier, j’ai profité de découvrir cette nouvelle série, en version audio comme bien souvent. J’ai été complètement immergée dans l’ambiance très glauque de ce thriller, la voix d’Alice Taurand donne vie de manière convaincante à cette policière tourmentée, aux méthodes peu orthodoxes et à la vie familiale déstructurée, comme toute bonne flic de polar, dirons-nous.

L’intrigue est palpitante et vraiment originale. Elle s’articule autour de l’oeuvre d’un poète latin, ce qui n’est pas courant. Les personnages sont convaincants et très bien travaillés. Lucia est une rebelle qui n’en fait qu’à sa tête, mais cache ses failles sous une armure. J’ai aimé l’ambiance glauque et hivernale du roman, alors que j’ai l’impression que c’est toujours l’été en Espagne, mais ici c’est neige et brouillard. L’atmosphère est angoissante, les ruelles de Salamanque forment un labyrinthe où rôdent assassin et violeur, les fausses pistes se multiplient et je n’ai finalement pas vu le dernier rebondissement. La deuxième aventure de Lucia est une de mes toutes prochaines lectures. Ensuite, il faudrait que découvre la série principale de l’auteur.