L'amour

C'est l'histoire de deux vies, celle de Jeanne et de Jacques.

Début des années 70, Jeanne travaille dans un hôtel, elle aide sa mère pour le ménage du gymnase et rêve d'amour avec Pietro le joueur de basket... Mais en 1972 elle va croiser la route de Jacques, le fils du maçon, l'apprenti qui effectue les travaux à l'hôtel.

Ce n'est pas le coup de foudre, mais peu à peu... l'homme qu'elle épousera ! Les choses se mettront en place au fil des promenades avec le cocker Boule. Une histoire timide au début, qui deviendra leur couple, leur vie.

C'est un amour ordinaire, deux vies. Les Moreau se marieront, deviendront parents, grand-parents.

La routine s'installera dans leur vie. Le quotidien avec ses joies et ses peines. Les tics et les manies de chacun. 

Peu à peu leur situation sociale s'améliorera. Les Moreau; une vie en compagnie l'un de l'autre, au jour le jour, au fil du temps jusqu'à la mort et le reste...

Un très joli texte, des phrases courtes... Un petit film en sorte des choses simples de la vie. Un texte émouvant que je vous conseille vivement.

Coup de coeur ♥♥♥♥♥

TTT - Très Bien "Ils habitent dans l’ouest de la France. Elle est secrétaire ; il est paysagiste. Elle collectionne les cartes postales ; il fabrique des maquettes de fusées. Elle s’appelle Jeanne, et lui Jacques. Mais ç’aurait pu être d’autres noms, une autre région, d’autres passions. L’essentiel est qu’ils vont passer leur vie côte à côte, c’est-à-dire ensemble. Et qu’à travers eux, François Bégaudeau entend fixer l’insaisissable : le temps qui passe, et ce lien qu’il façonne entre deux êtres qu’on peut nommer « amour ».En se faisant moraliste de la France moyenne, l’écrivain poursuit un projet littéraire ardu. Donner réalité à des personnages réclame de les singulariser, au risque de les faire échapper à l’ordinaire qui les configure. Sur cette crête, l’auteur de La Blessure la vraie (2011) et d’En guerre (2018) excelle. D’abord parce qu’il fait exister les époques à travers des signifiants chargés d’imaginaires — on lit France Dimanche, on roule en Simca 1000, on annote un agenda La Redoute. Ensuite parce qu’il n’enferme jamais le minuscule dans la petitesse : dans ce banal se niche une beauté romanesque. On s’émeut, s’ennuie, s’agace, s’exalte. L’ordinaire n’est pas l’indifférence. Au contraire, purgé des grandes passions, il permet la dissection essentielle : l’amour, dans ces vies où l’on ne se dit jamais « je t’aime » et où la forge des habitudes semble avoir tout assommé.En si peu de pages (81 précisément), cet Amour où l’on n’en parle pas laisse le temps à Jeanne et Jacques de se rencontrer, de vivre et de vieillir. Il réussit à monter en puissance à mesure que se rétrécit le couloir des jours, et l’inéluctable fissure d’une routine dont la remémoration active une nostalgie finalement universelle : cette condensation littéraire du temps rappelle que tout finit toujours par s’en aller. Et devant le spectacle de cette marée basse, on peut alors se dire que c’était ça, l’amour."