La vache
  • Date de parution 04/04/2019
  • Nombre de pages 480
  • Poids de l’article 512 gr
  • ISBN-13 9782889276585
  • Editeur ZOE
  • Format 210 x 141 mm
  • Edition Grand format
Allemagne Romans étrangers Réédition à venir

La vache

3.97 / 5 (16 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« Dans La Vache, il y a le monde d'Innerwald, ce havre qu'est l'étable, où, ballottées par les saisons, vivent et rêvent les vaches de Knuchel que nous apprenons à connaître, à reconnaître, à caresser du regard. Et puis il y a le monde social, celui des cafés où les poings s'abattent tandis que les chopes s'élèvent, où jalousies et mesquineries se tressent autour de la peur de l'étranger. Enfin, il y a le monde de l'abattoir, auquel est dévolu un chapitre sur deux, situé à sept ans du temps des pâturages. Deux traits saillent au fil des pages, qui reviennent et finissent par se mêler : xénophobie, abattage.Roman réaliste ? Récit champêtre assorti d'une critique sociale ? Vie d'une vache ? Comment décrire la sanglante odyssée de Blösch et la descente aux abattoirs d'Ambrosio ? S'il y a réalisme dans ces pages irradiées d'une minutie sensible au moindre détail, c'est un réalisme de la chair, de l'incarnation. »CLAROBeat Sterchi avait un père boucher, il aurait dû l'être aussi. Mais dès la fin de son apprentissage, il quitte la Suisse pour un grand voyage en Amérique où il s'imprègne pendant plusieurs années des littératures anglophones et hispanophones. En 1983, il a 34 ans et son premier roman, La Vache, retentit comme un coup de tonnerre dans le monde des lettres allemandes. Mais Sterchi fuit le succès en Espagne. Aujourd'hui, il continue d'écrire en s'intéressant à l'oralité et aux réalités sociales.

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  • Date de parution 04/04/2019
  • Nombre de pages 480
  • Poids de l’article 512 gr
  • ISBN-13 9782889276585
  • Editeur ZOE
  • Format 210 x 141 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Ambrosio débarque à Innerwald, bourg suisse débordant de bucolisme nourricier et d'opulence laitière, peuplé d'hommes et de femmes aux physiques charnus, aux bouches lippues, d'enfants aux joues roses et rebondies. C'est d'ailleurs pour travailler chez un éleveur bovin, Knuchel, qu'il a quitté sa famille et son Espagne natales. Son patron est de ces paysans, de plus en plus rares, qui restent férocement attachés aux pratiques ancestrales et refusent la pression croissante d'un progrès mis au seul service du rendement, aboutissant à une uniformisation croissante des exploitations et à leur rattachement à des groupes agro-alimentaires dont elles deviennent financièrement dépendantes. Knuchel lui, ne veut ni de machine à traire ni d'insémination artificielle, encore moins d'engrais synthétique. Il trait à la main, mène ses vaches au taureau et produit son propre fumier. Malgré sa frêle constitution, Ambrosio apporte rapidement satisfaction à son employeur, qui bientôt ne jure plus que par la vaillance et la dextérité de "son petit espagnol". Mais sa promptitude à vanter les qualités de son employé n'empêche pas ses concitoyens de voir d'un mauvais œil la présence de cet étranger qui ne leur ressemble pas...


Nous retrouvons ensuite, par un bond de sept ans en avant, Ambrosio aux abattoirs, le récit alternant entre son existence auprès du troupeau et celle où il participe au massacre des bêtes dont il a trait, nourri, soigné les semblables. Le même parcours -triste et macabre épopée- sera suivi par Blösch, la reine de l'étable Knuchelienne, qu'Ambrosio aura connu altière, puissante, et qu'il voit, quelques années plus tard, réduite à l'état de squelette pitoyable et sans force.


C'est donc l'histoire d'une dichotomie... L'auteur oppose en permanence ces deux mondes, l'un d'une rusticité rutilante où la vache trône comme un symbole de plénitude généreuse, l'autre sanglant et macabre, s'apparentant à un cauchemar éveillé... la vie et la mort... le champ dans lequel paissent des bêtes que l'on caresse et appelle par leur prénom, et le lieu de la tuerie où, anonymes, elles tolèrent, dans une pacifique soumission, les coups... ce qu'elles nous donnent et ce qu'on leur fait...


Sa langue s'adapte au rythme, à l'atmosphère de ces deux univers. 


Les épisodes en milieu rural se déroulent en un flux tranquille coloré d'un langage gouailleur et campagnard, dont les apparences bon enfant sont toutefois trompeuses, comme le démontrent les conversations captées au bistro ou à la coopérative, révélant la haine de l'étranger et du différent, mais aussi toutes les mesquineries, les jugements, les jalousies.


Côté abattoirs, des séries de phrases brèves et percutantes alternent avec des logorrhées au cadencement frénétique, créant un effet lancinant, suggérant l'aliénation provoquée par un travail répétitif, soumis à un rendement dont le respect impose d'occulter la nature vivante des animaux à "traiter". Le lecteur est immergé dans un monde de grouillements, de bruits et d'odeurs salines, chaudes, écœurantes. Recouverts des sécrétions -mucus, bile, matières fécales- que répand l'abattage, les employés de cette usine de mort semblent s'amalgamer à la profusion de tripes, de carcasses, de peaux et de muqueuses qu'ils brassent à longueur de journée comme en une danse macabre et profondément intime, puisqu'il est question de mettre l'animal à nu, au sens viscéral du terme, et de créer ainsi avec lui la proximité physique la plus totale.


Ce qui se passe dans ces murs suscite chez ceux de l'extérieur fantasmes et dégoût, à la hauteur du déni qui leur permettra de planter leur couteau dans un steak bien saignant...


A lire.


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