Réveiller les lions
  • Date de parution 14/08/2019
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 220 gr
  • ISBN-13 9782264074379
  • Editeur 10 X 18
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Etranger Israël Romans noirs Romans étrangers

Réveiller les lions

3.67 / 5 (116 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Un huis clos politique, social et conjugal aux allures de thriller.Une nuit, en sortant de sa garde à l'hôpital de Beer-Sheva, la ville la plus méridionale d'Israël, le Dr Ethan Green, marié et père de deux enfants, percute à mort un migrant érythréen qu'il abandonne sur la route en laissant tomber son portefeuille. Le lendemain, la femme de cet homme vient le trouver dans sa coquette villa. En échange de son silence, elle exige d'Ethan qu'il prodigue chaque nuit, en cachette, ses soins aux réfugiés. Tandis que son épouse, commissaire de police, se voit confier l'enquête sur le mystérieux chauffard, Ethan Green s'engouffre aux côtés de Sirkitt dans une double vie qui menace l'intégrité de son couple et le confronte à une réalité clandestine et insalubre, sur fond de trafics, de violences – et de désirs inavouables.

En stock

En stock

  • Date de parution 14/08/2019
  • Nombre de pages 432
  • Poids de l’article 220 gr
  • ISBN-13 9782264074379
  • Editeur 10 X 18
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Le docteur Ethan Green est un homme honnête, incorruptible. La preuve, il a refusé de toucher des pots-de-vin et menacé de dénoncer son moins scrupuleux chef de service, son mentor pourtant, auprès duquel il exerçait à l'hôpital de Tel-Aviv. Résultat, le voilà relégué dans un établissement de seconde zone à Soroka, ville de poussière et de médiocrité.


Un drame, plus précisément un accident, le confronte aux limites de son intégrité...


Lors d'une virée nocturne en 4x4 dans les dunes du désert proche de Soroka, il écrase un homme, un noir d'origine érythréenne, un clandestin. Après de vains efforts pour le réanimer, il fuit sans donner l'alerte. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'un témoin a assisté à toute la scène... assez vite, la veuve de l'individu se présente à sa porte. Sirkitt l'érythréenne est belle, et d'une dureté stoïque. Elle lui impose un marché : son silence contre son savoir médical. Ethan est ainsi réquisitionné pour soigner, en dehors de ses heures de service, de pauvres hères qui, illégalement présents sur le sol israélien, ne peuvent accéder aux soins. Dans un dispensaire de fortune aménagé au sein d'un vieux garage, approvisionné en médicaments et matériel qu'il a dû dérober à l'hôpital de Sokora, il répare les factures de fatigue, désinfecte les plaies ulcérées, tente de remédier aux maux que génèrent la malnutrition et le manque d'hygiène. 


Il est pris dans une spirale infernale, contraint de mentir à sa femme et à ses collègues de travail, s'épuisant à cumuler son emploi officiel et les nuits passées debout dans le garage, sous l'intraitable férule de Sirkitt qui devient de plus en plus exigeante. Une situation que complique encore le fait que Liath, l'épouse d'Ethan, est chargée, en tant qu'inspecteur de police, de l'enquête sur la mort de l'érythréen. Pourtant, au bout d'un certain temps, il se noue entre Ethan et la femme de l'homme qu'il a tué une étrange relation. Elle est la seule qui connait sa facette inavouable, et si le pouvoir qu'elle a sur lui suscite d'abord de la haine, tous deux éprouvent ensuite une attirance mutuelle qu'aucun ne veut admettre. 


Ayelet Gundar-Goshen explore avec minutie les impacts de son scénario sur son héros, décrivant toutes les étapes de ses réactions, de ses questionnements face à cette situation, et surtout face à sa propre attitude. A partir de l'accident, il n'est plus celui qu'il paraît, conscient d'être à l'opposé de l'image d'être probe qu'il renvoie à ses proches. Le pire est de réaliser qu'il n'est pas tant hanté par la culpabilité que par la crainte de se faire prendre et, surtout, de ne plus susciter le respect de celle qu'il aime. Et bien que conscient de sa lâcheté, il se trouve des excuses, tente pathétiquement de se dédouaner en invoquant les meurtres de masse perpétrées par la misère et l'indifférence du monde... Il reproche aux miséreux leur vulnérabilité, car c'est plus facile que de se reprocher sa propre cruauté, et d'assumer le fait d'être du bon côté et surtout de vouloir y rester... on veut bien payer, voter en s'illusionnant sur l'efficacité réelle de ses beaux principes, mais être directement confronté à l'injustice et à la pauvreté, c'est autre chose. Car c'est bien ce qui se passe : cet accident l'a en quelque sorte condamné à faire face à la réalité d'un monde à deux vitesses, dont il connaissait l'existence mais qu'il n'avait jamais vraiment expérimenté, éprouvé. Les clandestins s'immiscent dans ses pensées, il ne peut s'empêcher de comparer ses conditions de vie, basées sur le confort, l'ordre et la sécurité, à celles de ses patients nocturnes, dont les existences même sont fondamentalement malades. L'abstraite misère du monde est venue percuter sa vie, et la vampirise... devenue palpable, elle est laide et sordide, elle perd tout de l'éventuelle dimension romanesque dont la dotait la distance.


Mais même cette prise de conscience a ses limites, si elle ne s'accompagne pas d'une volonté réelle d'engagement. Certes, Ethan, bientôt, éprouve de la fierté lorsqu'il opère, avec succès, un homme gravement blessé, ou qu'il procède à un accouchement. Seulement, les deux mondes ne se rejoindront jamais vraiment, tout comme Ethan et Siirkit ne peuvent se rapprocher. Ils vivent dans des univers incompatibles, ses actes à elle sont déterminés par l'impératif de survie, plombés par l'oubli de son foyer et des siens, indispensable pour supporter l'exil. Lui n'arrive pas à comprendre une parcelle de cette femme. Malgré de rares points communs qui par moments les rapprochent, leurs différences finissent par triompher.


Au-delà du cheminement psychologique d'Ethan, Ayelet Gundar-Goshen s'attarde sur toutes les thématiques que son intrigue révèle, sur l'impossibilité de connaître vraiment l'autre, y compris au sein du couple, sur les préjugés et les antagonismes sociaux ou culturels qui en plaçant les hommes dans des camps différents, empêchent les rencontres et alimentent le rejet de l'autre, sur ce qui définit un homme et ce sur quoi il est pertinent de le juger (une faute a priori impardonnable doit-elle peser davantage que les actes de toute une vie ?)...


"Réveiller les lions" est donc un récit riche, qui traite de ses sujets en profondeur, avec un côté parfois un peu didactique, l'auteur expliquant et commentant abondamment les faits plutôt que de laisser le lecteur en tirer ses propres réflexions.  


Un bon moment de lecture tout de même...


Et je ne peux m'empêcher de renvoyer vers ma chronique d'America de T.C. Boyle, tant le thème en est similaire. Je revendique d'ailleurs une préférence pour ce dernier, plus sombre, plus intense.


AUTRES LIVRES DE Ayelet Gundar-Goshen
La menteuse et la ville

La menteuse et la ville

(43)

Une famille américaine

Une famille américaine

(40)

Une nuit, Markovitch

Une nuit, Markovitch

(94)

DOLPO RECOMMANDE
Clandestin

Clandestin

(202)

Chronique blogger
Le serpent aux mille coupures

Le serpent aux mille coupures

DOA

(364)

Tirez sur le pianiste !

Tirez sur le pianiste !

(139)

God's Pocket

God's Pocket

(73)

Livraison soignée

Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état

Conseil de libraires

et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier

1 millions de livres

romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...

Paiement sécurisé

Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés